Start It

images

La house music, de révolution à incontournable

Aujourd’hui réputé comme un style dansant propice aux soirées en club ou pour passer un bon moment au bord de la mer, la house music s’est imposée en tant que style incontournable pour les anciens comme pour la jeune génération.

1980’s : le beat qui a changé la nuit

Gangrenée par la violence des gangs et une corruption massive de la police locale, la ville de Chicago est témoin au debut des années 1980 d’une pauvreté et d’une violence extrême qui forge un climat délétère au sein de la Windy City. C’est dans ce contexte qu’un DJ afro-americain décide de s’inspirer des courants musicaux naissants en Europe et au Japon et de lancer une veritable révolution. Frankie Knuckles, son nom ne vous dit peut être rien pourtant il est le créateur de ce mouvement, de cette revolution musicale, industrielle et sociale qui donnera naissance à la house music. 

C’est au Warehouse, un club gay fréquenté en majorité par les populations noires, dans le centre de Chicago, que Frankie Knuckles, en utilisant des inspirations étrangères, les mixant grace à des objets encore nouveaux tels que les synthétiseurs, va donner un nouveau souffle à la musique et offrir une dose de bonheur aux habitants de Chicago plongé dans un univers morose et violent. En effet, « The Godfather of House Music » a pour intention de créer un style dansant dédié aux fêtes en mélangeant des sons  d’inspiration disco, soul ou encore des morceaux européens regroupant electro et funk et developper un style qui sera considéré comme les prémices de la house. Le but de la house est alors de réunir, de s’appuyer sur les mouvements antérieurs, vecteurs de solidarités et d’union pour développer son style à lui. 

Ses nouvelles techniques de mix attirent les amateurs de musique underground, le but n’est pas de vendre mais de danser toute la nuit, oublier une vie dans laquelle on se retrouve pas, ainsi les morceaux de house sont longs et nous entrainent dans une espace de trans grâce à un rythme industriel mélanger à des inspirations disco et des samples composés de paroles hypnotiques. 

Marshall Jefferson, l’un des premiers producteurs de house témoigne : « Tu avais des sons d’Europe, de Philadelphie, de New York, tous ces sons joués sur le même dancefloor »

Le Warehouse devient alors un emblème de l’échappatoire face aux problèmes de la vie quotidienne, un refuge face à la violence de la ville. Le club ferme en 1983 mais la révolution est en marche, la house music est en train de s’emparer des habitants américains.

Au debut du mouvement la house n’a pas vocation à transmettre un message, les morceaux n’ont pas de paroles, le but est uniquement de danser. Malgré la fermeture du Warehouse la population américaine souhaite toujours consommer de la house et c’est ainsi que de nouveaux DJs s’imposent avec les nouveautés et les évolutions qui vont avec. En 1984, Jessy Saunders, un DJ, compositeur et producteur américain de musique électronique, libère de son synthétiseur « On & On » considéré comme le premier morceau de house de l’histoire. Si Knuckles en était le précurseur, Saunders est celui qui a créé le premier véritable morceau de house music considéré par Marshall Jefferson comme le disque le plus important du 20e siècle. 

Mais à la difference des autres styles de musique de l’époque, la house est accessible à tous, il suffit d’une boite à rythme pour que petits et grands puissent développer leur propre morceaux à moins que 3 critères soient respectés : un kick continu, une bassline, la repetitivité.  

C’est ainsi que Ron Hardy, qui disputait avec Frankie Knuckles le titre de « Parrain de la house music » développe un style plus brutal. Apres avoir monter  « The Music Box » un nouveau club similaire au Warehouse, Hardy rend la house brutale et transcendante. La house de Ron Hardy ne s’arrête pas, c’est une boucle qui rentre dans la tête et y reste, un son quasiment irréel qui tourne sans arrêt pendant la nuit et qui nous fait sentir le véritable but de cette musique : danser et oublier. 

La house au service des autres styles

Mais le développement de la house ne s’arrête pas en dans les 1980, si les DJs se sont spécialisés dans ce style, il est également vecteur d’inspiration pour d’autre courants musicaux tels que le jazz, le rock ou encore le hip-hop, ce dernier se déclinant même en hip-house. La house s’est diversifiée en plusieurs branches notamment avec le développement e la deep house plus mélodique et atmosphérique, avec des accords jazzy et une ambiance planante, la tech house, fusion entre techno et house, plus mécanique et minimaliste. Très présente dans les clubs underground on retrouve l’electro house, plus dure et brutale, l’afro house basée sur des sonorités afro plus légère ou encore la french house. C’est ce dernier mouvement que l’on nomme communément la french touch incarnée par les légendaires Daft Punk mais également d’autres artistes tels que les Cassius ou le regretté DJ Medhi devenu une icône de la musique française et qui a fait l’objet d’une mini série documentaire sur ARTE. 

Si la house n’était au départ qu’un style dansant dédié aux boites de nuits, lorsque le hip hop s’en est inspiré, les rappeurs ont changé leur manière de dicter leur texte et ont tenter et souvent réussi a poser sur des instrumentals plus typé house. Récemment c’est le rappeur belge Hamza qui s’est essayé à l’exercice avec le morceau « Drifté » sorti en 2023 ou encore chez nos collègues outre atlantique avec le très mondial Drake qui propose à ses auditeurs en 2022 un album entièrement house juste avant l’été. 

Mais si les sons de house pure restent encore très pauvres en terme de texte certain artistes comme C.Robert Walker en collaboration avec Athenai et Boddhi Stava n’hésitent pas en 2010 à proposer une afro house avec un texte dénonçant le racisme sur le titre « Who Am I ». La house permet surtout d’avoir un fond sonore et laisser la place à ses pensées en guise de paroles.

Enjoy and stay tuned

Vincent C.

06/10/2025

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
La house music, de révolution à incontournable
Jungle Jack : entre poésie, bœuf bourguignon, cognac, cigarette et coq au vin
+99XP de JOLAGREEN