Avec son album Polaroid sorti en Octobre dernier, Lord Esperanza a confirmé qu’il jouait désormais dans la cour des grands, et qu’on pouvait sans soucis inscrire son nom parmi les successeurs du rap français : Découverte et analyse aujourd’hui de l’enfant du siècle.
Jeune rappeur de Paris Nord de 21 ans, Lord Esperanza fait partie des pépites dont les fans de rap français / francophones attendaient l’éclosion.
C’est en 2015 que le Lord sort son premier EP de 9 titres, Hors de Portée, à tout juste 18 ans. Déjà marqué par des instrus innovantes passant de la trap a la variété française, ou encore au jazz (pouvant même nous faire penser à certaines vieilles instrus de 1995), on découvrait également dans ce projet les lyrics très recherchés du jeune rappeur.
https://www.youtube.com/watch?v=–ij6BoY5aU
Mais le succès n’est pas tout de suite au rendez-vous, et si cet EP dévoile le rappeur aux connaisseurs et fidèles parisiens, plusieurs étapes mettront en marche la machine.
Lord Esperanza signe en 2016 chez la maison de disque Modulor ( Anderson Paak, Deathrow Records, Lucio Bukowski…), donnant à sa carrière une progression exponentielle, le label lui produisant avec Majeur Mineur ses deux EP et son album.
L’année 2016 fit donc office de transition pour le jeune rappeur, et force est de constater qu’il n’a pas chômé :
En dehors d’un monstrueux banger fruit de son association avec Django et Ellen Dillinger, mis en ligne en Septembre 2016, Lord était également membre du collectif Pala$$ avec son ami de longue date Nelick. Un duo qui a donné naissance à un EP monstrueux : Acid Rose Garden
Très influencé par le blues/jazz, la musique classique, le rock et le reggae, la soul, beaucoup de morceaux aux sonorités africaines et bien sûr le rap américain/anglais/français, le jeune parisien, également récompensé à plusieurs concours d’écritures, a su tirer de ces différentes cultures les éléments permettant de proposer des instrus innovantes et des paroles tranchantes.
Tranchant, c’est l’adjectif caractérisant son flow, qui, lorsqu’il est associé à un message engagé, crée une bombe pénétrant et marquant même les esprits les plus fermés :
Dans son EP Drapeau Noir (Mars 2017), dont est tiré le morceau ci-dessus, on découvre un Lord 2.0, ayant définitivement adopté son flow, variant entre banger et ballades plus calmes.
Et lorsqu’il a sorti fin Octobre son premier album Polaroid, le jugement a été unanime. Qu’il soit nostalgique dans Maria, égocentrique dans Tutoyer le ciel, romantique dans Polaroid “Je te suivrais ( sa copine / sa passion, le débat est ouvert ) peu importe ou ça mène“, ou engagé dans Noir Pt.2, le jeune rappeur a prouvé que sa plume et son flow lui permettent de toucher à tout les styles.
En résumé : Lord Esperanza, déjà adoubé par les rappeurs parisiens, est comparable à une bombe à retardement enclenchée en 2015, qui risque ( pour notre plus grand bonheur ) d’exploser très prochainement. Alors faites en sorte d’être la pour ce moment, et en attendant:
Enjoy & Stay Tuned.
En bonus, notre son préféré de l’album, Maria.
Par Matthieu Le Goff