Lundi 29 février, le Zénith de Lille accueillait le quintet d’Oxford pour un concert explosif. Les rennais de Her avaient ouvert le bal de leur soul pop sensuelle, pour ensuite laisser place à un Yannis Phillipakis furieux: un concert haut en couleur.
Crédit photo : Raphaël Meert
Toute la beauté de la musique réside dans le fait qu’elle nous rappelle quand on l’a écouté pour la première fois, ce que l’on faisait, ce que l’on ressentait. La musique est une humeur, un souvenir, du présent mais surtout du passé. Pourtant, ce concert a effacé tous les souvenirs pour en créer de nouveaux: lorsque 7000 personnes chantaient accapella sur Late Night (laissant un Yannis quelque peu… Perplexe), ces même 7000 personnes qui vibrent à l’unisson sur la grandiose Spanish Sahara ou encore quand tous se déchaînent sur la violente What Went Down. D’une puissance sans pareil, c’était une catharsis. Que ça soit au milieu d’un mosh pit endiablé ou plus calmement à savourer A Knife In The Ocean, Foals éblouit de sa poésie éthérée, de sa paradoxale douceur pourtant si violente. On danse, on vibre, on plane, on ne veut pas que ça se finisse.
La musique est un paradoxe: elle comble notre solitude tout en stimulant un certain désire pour cette même solitude. C’est le sentiment que laisse transparaître London Thunder, Yannis nous emmène dans sa bulle, et nous transporte de sa voix.
Crédit photo : Raphaël Meert
Souvent, les gens s’étonnent d’apprendre que les concerts de Foals sont rythmés par les mosh pit et autres pogos. Il faut pourtant le vivre pour comprendre : l’énergie du leader est contagieuse, aucun morceau, pas même la douce Spanish Sahara, n’échappe aux mouvements frénétiques du public. Depuis la sortie de ‘What Went Down’, tout fan de Foals qui se respecte meure sûrement d’envie de voir le quintet d’Oxford en live : dans toutes les villes, l’endiablé Yannis grimpe sur les balcons, se jette de plusieurs mètres de haut pour finir invariablement par un bain de foule. Bref, un jeu de scène fascinant qui pourtant n’enlève rien a la justesse de sa voix et de son jeu. Le concert de Lille n’a pas échappé à la règle : le leader est déchaîné, rejoint plusieurs fois la fosse et tente même de slamer… Du grand Yannis Phillipakis.
Foals n’a évidemment pas oublié de remercier les fans de la première heure en interprétant des morceaux de leurs 3 précédents albums. Une set list parfaitement executée, un public comblée, un show vibrant et epoustouflant. Du début à la fin – de Snake Oil à Two Steps, Twice – Foals nous tient en haleine, alliant les tubesques My Number et Mountain At My Gate aux planantes Olympic Arways et Give It All.
Bien qu’il fut le dernier d’une longue tournée Européenne, ce concert n’en a pas pour autant oublié de révéler le côté primitif, tantôt aérien tantôt violent de Foals. Le public en sort abasourdi d’avoir hurler et danser à l’unisson toute la fureur accumulée par un Yannis exultant. Un concert intense, humain et majestueux, c’est une grande leçon de rock que Foals nous a temoigné.
Ecrit par Mathilde Kawczynski et Coline Poidevin.
Crédits photos: Raphaël Meert.