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Au coeur du surréalisme: Magritte au centre Pompidou

Ou comment Solène a perdu toute forme de certitude à l’exposition Magritte à Beaubourg.

Jeune parisienne recherchait une exposition mortelle pour meubler ses vacances et profiter de sa ville bien aimée… Magritte au Centre Georges Pompidou apparait alors comme une évidence, La Trahison des Images saura me redonner la nostalgie nécessaire (je fais partie de ceux qui ont suivi trois ans d’option arts plastiques au lycée, et qui finalement a plus appris en option qu’en cours obligatoires !) pour reprendre le dessin et repartir à Bordeaux après les fêtes et les moments chaleureux en famille…

René, de l’art à la philo

René Magritte est un artiste belge – il s’agit de préciser car certaines de ses toiles semblent parfois rire du spectateur à l’instant même où le regard de celui-ci alterne entre la toile et le petit carré blanc explicatif, cherchant des réponses que seuls des spécialistes du surréalisme auront – celui qui a plus ou moins découvert le cubisme. En fait, il faut savoir qu’il était plutôt tourné vers l’impressionnisme, mais qu’il a vite évolué vers un style plus innovant dont la vocation était également de rompre avec la culture en général, les valeurs ancestrales et toutes les formes d’expression traditionnelles. C’est ainsi que dans les années 20, il a souvent fréquenté ses confrères du milieu dada – non je n’ai pas trop bu et suis bien remise de mon 31, le dadaïsme est bel et bien un mouvement où peintres et poètes, comme Marcel Lecomte, se retrouvent – et a peu à peu trouvé son propre univers assez théâtral. Grand lecteur de poésie surréaliste, il aime résoudre des problèmes à travers ses toiles et s’adonne à réfléchir aux mots, à l’image et à la symbolique.

 

 Une exposition magique articulée autour de cinq axes

La magie opère dès la fin d’une queue infernale de personnes diverses et variées, de tout style et de tout âge – me faisant alors assister à des scènes mythiques où des parents expliquaient à leurs petiots ce qu’est le surréalisme sans que ceux-ci ne comprennent la signification de ce courant et ne sachent qui est ce psychopathe de Magritte ?! – la féerie du centre Georges Pompidou certes un peu grossière avec cet ensemble de gros tuyaux bizarrement colorés et imbriqués, m’envahit chaque fois grâce à la vue panoramique privilégiée de la capitale : j’aime les panoramas !

Puis une fois rentrée, une fois la première toile en ligne de mire, je commence mon fabuleux voyage au cœur du surréalisme. Le désormais très connu « Ceci n’est pas une pipe » me plonge directement dans ce que je connais de l’artiste. Un étrange mélange de questionnements sans réponse, d’incompréhensions et de compréhensions, de vie et de mort, d’images et de mots… Et pourtant, René Magritte entend répondre à des « problèmes » grâce à ses œuvres : les problèmes des femmes, les problèmes de la pluie, des souliers, d’une chaise… Mes connaissances s’enfuient alors en courant et me montrent à quel point ma soif d’apprendre et mon ignorance dans ce domaine sont grandes.

Les cinq facettes : le feu, l’ombre, les rideaux, les mots et le corps fractionné, sont des salles organisées sous le commissariat de Didier Ottinger. Toutes se suivent mais ne se ressemblent pas, ornées de toiles étonnantes où les mots ne sont pas clairs, l’ombre souveraine et la silhouette un outil dénonçant la capacité de la peinture à exprimer le réel.
Le centre Pompidou a également voulu mettre en corrélation des œuvres plus anciennes montrant l’évolution de la peinture. Et c’est ainsi que nos certitudes sur la peinture et nos connaissances sur celle-ci s’envolent petit à petit vers des nuages cubiques et épais, ne laissant aucunement entrevoir le ciel parisien.

L’épopée se termine sur « Ceci continue de ne pas être une pipe », le conjoint de la toute première toile de l’expo. La boucle est bouclée, et moi je sors, pommée…

je vous transmets deux citations pour citer ce bonhomme passionnant qu’était Magritte lors d’un diner mondain, ou en dissert de pensée critique, à vous de voir !
Tout dans mes œuvres est issu du sentiment de certitude que nous appartenons, en fait, à un univers énigmatique.
Être surréaliste, c’est bannir de l’esprit le « déjà vu » et rechercher le pas encore vu.
Vite, vite, si vous souhaitez voir l’exposition et vous aussi vous poser des questions, il ne reste que quelques jours… Le centre Georges Pompidou expose La Trahison des Images jusqu’au 23 janvier 2017.

Ecrit par Solène Baron.

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