C’est un style de musique qu’on a soit tendance à oublier, ou alors qu’on veut simplement cacher parce qu’on ne l’assume pas vraiment. Un style qui véhicule beaucoup de clichés auxquels les jeunes étudiants ou non n’aiment pas être assimilés, comme tous les autres genres musicaux, ou presque.
En effet, si on prend un échantillon d’environ 50 personnes, la quasi-totalité répondra : « Oui, mais franchement à très petite dose car ça n’est pas le genre de musique que j’écouterais tous les jours ». Evidemment, on peut le comprendre, seuls les puristes pourraient écouter Bach, Schubert ou Mozart durant toute la journée.
Mais finalement, pourquoi est-ce que la musique classique, ne pourrait être en accord avec la nouvelle génération, qu’on l’écoute fréquemment ou non ?
Dans un premier temps, un bon nombre de personnes ont leurs périodes. C’est-à-dire que, d’un jour à l’autre, ces personnes ne vont écouter qu’un style pour la journée parce que c’est l’humeur du moment. On voit mal, le classique s’immiscer dans les différents genres tels que le rap, l’électro, la techno ou encore le rock. Le classique va plutôt faire figure de musiques tristes peu propices à décrocher un sourire du visage d’une personne. Avec l’argumentaire : « La musique classique c’est déprimant », on peut comprendre le raisonnement bien que trop rapide et quelque peu biaisé.
Ensuite, rares sont les moments où l’on a l’opportunité d’écouter du classique entre potes. Sérieusement, la personne ayant réussi à mettre deux musiques classiques d’affilé pendant soit une soirée ou même une journée n’est d’autre qu’un mage doté d’un pouvoir de persuasion assez phénoménal. Ou alors cet être à l’origine surhumain, a fini au fond d’un canal dans des circonstances dites « mystérieuses ».
Néanmoins on passera les stéréotypes sur les « ados » d’une vingtaine d’années et plus, sans aucune ouverture d’esprit parce que c’est tout simplement faux. Justement c’est tout le contraire, les jeunes aujourd’hui s’adaptent avec l’air du temps. Les goûts évoluent, souvent en fonction des modes malheureusement, mais aussi par son ouverture d’esprit. A cet égard une personne peut aujourd’hui aimer la musique classique ainsi que la techno ce qui était tout à fait impossible à d’autres époques. On voit mal Voltaire s’ambiancer sur de la techno, même si c’est plutôt normal, puisque ça n’existait absolument pas.
Les cours de musique ne nous avaient que trop peu appris durant la période du collège. Les seuls ayant finalement la chance de découvrir la musique classique sont les personnes dont les parents étaient déjà intéressés par le style musical. C’est donc en quelque sorte un héritage culturel, que l’on aime ou pas, il y a là une chance de découvrir. Ceux n’ayant pas cette « chance » sont ceux qui ont pu déguster 60 pages d’un artiste classique pour le baccalauréat. Ça n’était d’ailleurs pas toujours les plus talentueux ou reconnus que l’on nous proposait. Mais il y a un constat que l’on peut malheureusement faire. C’est majoritairement les personnes venant de familles aisées, qui connaissent et peuvent par conséquences apprécier la musique classique, ce qui n’est pas le cas pour les autres styles tels que le rap, la techno ou même l’électro. Dans les milieux favorisés il y a également l’opportunité d’apprendre un instrument de musique et être baigné dans cet univers selon l’instrument pratiqué. C’est un peu comme les langues, plus on la pratique étant jeune, plus on la maîtrise et ce que l’on maîtrise on l’apprécie généralement.
Cependant la musique classique, comme tous les autres genres n’échappent pas aux stéréotypes. C’est d’ailleurs pour cette raison que les jeunes gens ne clament pas haut et fort leur passion pour ce style musical. En effet on dit souvent que ce sont les « bourges », les « petits riches de beaux quartiers » qui l’écoutent. Même si c’est plutôt vrai c’est toujours déplaisant de se retrouver dans une « catégorie sociale » pour ses goûts musicaux. C’est d’ailleurs à cause de ces amalgames que l’on a eu le droit à un défilé de clichés lors de l’interview du rappeur VALD par Thierry Ardisson.
Pourtant tout le monde pourrait apprécier et c’est d’ailleurs là que l’association avec les jeunes n’est pas pour autant impossible. La musique classique à des sonorités très agréables à écouter, et certains producteurs l’ont bien compris. Ils n’hésitent donc pas à mélanger deux styles complètement opposés.
Du coup peut-on vraiment faire aimer la musique classique aux « jeunes » ? La réponse est compliquée mais pour le moment on aurait plus tendance à être réaliste et dire non. Ça n’est pas le style musical en vogue et le classique s’apparente à de la musique de « vieux » que l’on ne peut pas vraiment écouter en groupe. A 22 ans, on n’a certes pas tout vu, tout vécu mais ce qui est sûr c’est que la personne qui souhaitera proposer des petits diners tout en écoutant Brahms connaitra le même sort que celle qui qui avait voulu mettre ses deux morceaux de classique de suite.
Si l’ouverture musicale est bien présente dans l’esprit de la nouvelle génération, elle se tourne plutôt vers quelque chose de nouveau, et non quelque chose d’ancien qui existe depuis longtemps que l’on ne connait que plus ou moins mais qu’on ne veut pas non plus redécouvrir.
Kléber Rasle