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Factory Records : du Punk à l’Acid House, « Ce n’est jamais mieux avant »

Factory Records, label indépendant, est né en 1978 à Manchester grâce à Tony Wilson et Alan Erasmus. Il est le seul à véritablement lancer un nouveau style musical : le new wave. L’image singulière de ce label résida dans une équipe créative, le producteur Martin Hannett et le graphiste Peter Saville, qui donnèrent aux sons des artistes ainsi qu’à leurs pochettes une identité singulière, une esthétique qui n’existait pas réellement auparavant dans le genre punk-rock.
Le premier groupe déniché par Tony Wilson fût Joy Division, dont les chansons sont aussi noires que les vinyles qui les abritent, leurs pochettes sont conçues par Peter Saville en respectant leur univers artistique, des photos en noir et blanc représentant des statues romantiques, ou bien des graphismes comme celui, mythique, de la pochette d’Unknown Pleasures. Il y a, et pour la première fois dans l’histoire de la musique moderne, une réelle cohérence entre le message musical et le message pictural.

 

 

 

 

 

Les groupes signés par la suite chez Factory Records se détacheront du post-punk de Joy Division, s’inspirant des musiques électroniques qui commencent à émerger au Royaume Uni, New Order et les Happy Mondays font danser les jeunes anglais dans les clubs au son de Blue Monday et proposent des vinyles au design minimaliste : les pochettes n’indiquent parfois pas le nom du groupe, ni même le titre de l’album et les couleurs sont volontairement très flashys. Le groupe Durutti Column dont le nom a été emprunté à un groupe d’anarchistes qui luttait contre Franco, est lui plus instrumental, dans un style plus romantique. Mais le point commun entre tous ces artistes est la contestation. Ils proposent une révolution qui n’est pas politique mais véritablement musicale, un refus de l’ordre établi et des dogmes culturels.

Plus encore qu’un label, la Factory est devenue au milieu des années 1980 un club de Manchester où se produisaient, en live, les artistes du label du même nom. Une manière directe de promouvoir ses petits nouveaux.

Dans un souci de renouvellement permanent, après le suicide de Ian Curtis, figure emblématique de Joy Division, Factory Records devient à la fin des années 1980, le label pionnier des nouveaux genres techno et acid house. Il ouvre le club « The Hacienda », qui devient avec Factory, le centre culturel de l’émergence de ces nouveaux styles musicaux, et de leur fusion avec les guitares post-punk.

Factory Records possédait alors un véritable business model, la promotion de la musique passant non seulement par la sortie d’albums ou de LP, mais également par des boutiques spécialisées (il y en aujourd’hui dans toute l’Angleterre), des bars ou clubs musicaux (The Dry Bar, The Hacienda), et enfin grâce à un media encore majoritaire dans les années 1980 : la télévision. Le producteur Tony Wilson présentait chaque semaine une émission télévisée consacrée aux nouveaux artistes post-punk et new wave.

A la mort de Martin Hannett en 1991, producteur emblématique de New Order, qui avait pour habitude de ne pas faire signer de contrats par respect de « l’indépendance artistique », Factory Records tombe en faillite et le club The Hacienda ferme ses portes en 1997.

Le film « 24 Hour Party People » sorti en 2002 retrace le parcours chaotique mais flamboyant de ces producteurs prêts à tout pour faire connaître leurs artistes et transmettre au public leur provocante créativité.

Factory Records est de loin le label anglais le plus innovant ayant vu le jour. Refusant la vieille ère du rock’n’roll en créant le genre post-punk et se détachant des vieux instruments en se tournant vers la musique électronique, de la new wave à l’acid house.

Lily Decorse

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