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[LIVE REPORT] Dour Festival 2019 : 5 jours hors du temps (Partie 1)

Mercredi 10 juillet : 

Premier jour de notre périple belge, ce n’est pas une première pour nous puisque nous avons déjà eu l’occasion de vivre les 5 jours du Dour Festival. Nous arrivons au camping en fin d’après-midi, non sans quelques gouttes de sueur versées et quelques “Doureeeuh” échangés avec les autres festivaliers. Nous récupérons nos bracelets, passons les contrôles de sécurité avec nos affaires sur le dos puis direction le camping pour choisir notre emplacement. Les plus téméraires pourront se laisser tenter par le vaste choix d’hébergements proposés aux conforts multiples, nous avons décidé de rester fidèles à nous-mêmes et de nous installer dans le camping classique. Tente, tonnelle, chaises de camping, une belle bande de potes et de quoi s’alimenter pour 5 jours sont les seules choses que vous devez prévoir : pour le reste, laissez-vous porter par l’énergie dégagée par les festivaliers et par la musique. Prévoyez quand même une paire de boule-quies car à Dour le sommeil se fait rare et le silence encore plus.

Le premier soir du festival est toujours un peu particulier, on (re)trouve ses marques, on explore mais surtout on commence à comprendre dans quoi l’on s’est embarqué : cinq jours de folie. Pour l’instant sur les huit scènes du festival cinq sont ouvertes, cette année quatre artistes étaient à l’honneur pour faire la programmation de cette première soirée : Amélie Lens, Roméo Elvis, Bonobo et Salut C’est CoolOn commence donc avec une line up réduite mais toujours aussi qualitative pour une mise en jambes musclée. Chacun d’entre nous a fait son petit programme avec ce qu’il aimerait voir : on se donne une heure et un point de rendez-vous, la bande se divise et c’est parti ! 

Pour notre part, nous partons direction la Salle Polyvalente pour assister au concert de Salut c’est cool. En dix minutes le public est déjà survolté et chante en chœur le titre “Ça sent la maison”. Les artistes eux aussi sont survoltés, ils crient dans leurs micros et sautent partout sur la scène. Quand leur classique “Techno Toujours Pareil” retentit, tout le monde tape du pied dans la joie et crie les paroles, on aperçoit même des frites de piscines se dandiner en rythme avec la musique. Après une petite pause permettant de reprendre des forces en dégustant les délicieuses frites belges, retour à la Salle Polyvalente où nous découvrons un live d’Acid Techno/House proposé par Ceephax Acid Crew VS. The C-Men. Les deux artistes font danser le public avec des sonorités acidulées qui s’allient parfaitement avec la House. La salle est à moitié pleine, mais cela n’empêche pas la chaleur de monter, le tout dans une ambiance presque intimiste. Nous partons à présent vers la BoomBox voir Vladimir Cauchemar et Todiefor : l’ambiance y est aussi électrique, le set est propre, original, alternant entre gros bangers et remix de morceaux de Rap dont un particulièrement bien réussi de “Au DD” de PNL qui fait vibrer la salle mais ce n’est rien face à l’énergie qui se dégage du public lorsque “Aulos Reloaded”, son remix avec 6IX9INE, se fait entendre avec en bonus une apparition de Roméo Elvis.

 

Nous sommes ensuite happés par les basses et les lumières de l’Elektropedia qui dispose d’une entrée vraiment impressionnante, d’énormes conteneurs noir mat sur lesquels on peut lire “De Red Bull Elektropedia” sont empilés et forment deux portes surplombées de grandes barres lumineuses. Arrivés dans la fosse aux lions, nous découvrons la nouvelle disposition de la scène, il s’agit de trois écrans géants, tout en long, auxquels font face plusieurs îlots composés de plateformes surélevées permettant de prendre un peu de hauteur pour admirer le spectacle.

L’agencement de la scène est impressionnant et totalement immersif. Peu importe l’endroit où l’on se trouve, on est plongé dans une atmosphère électrique grâce aux jeux de lumière et aux trois écrans. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de nous intéresser de plus près à cette installation puisque nous avons eu la chance d’interviewer le crew qui a réalisé le mapping vidéo du samedi.

Notre fin de soirée se décompose entre le show entraînant et puissant d’Amelie Lens, figure emblématique du festival qui met le feu à l’Elektropedia et celui de Shy FX accompagné de Dynamite MC à la Boombox qui nous téléportent en Angleterre en proposant un set oscillant entre Jungle et Drum & Bass : mention spéciale pour le morceau “Program” de Chase & Status qui détruit tout sur son passage. 

Nous rentrons aux alentours de deux heures du matin, l’heure à laquelle les concerts se finissent pour cette première soirée qui donne le ton des 4 jours restants : remplis de musique, de sourires et de bonnes ondes.

Jeudi 11 juillet : 

  Nous arrivons sur le site vers 14 h, nous profitons du peu de monde pour monter au bar rooftop, après l’achat d’un ticket spécial. De là-haut, on peut admirer l’ensemble du site en sirotant un cocktail tout en prenant conscience de l’ampleur du festival qui attire une population de tout âge. On peut y croiser des couples de personnes âgées comme des enfants avec des casques sur les oreilles accompagnés de leurs parents. On croise des belges forcément mais aussi des gens venus de toute l’Europe voire même du monde entier.  

Aujourd’hui, l’Elektropedia est placée sous le signe de la Drum & Bass. Après une line up axée Neurofunk lors de la précédente édition avec des artistes comme Noisia, Mefjus ou encore Killbox, Dour nous propose cette année quelque chose de plus Deep et Dancefloor avec, pour commencer, le trio belge Bredren accompagné de MC Mota qui nous offre un set de Deep Drum & Bass très travaillé aux sonorités originales. Mention spéciale pour “In My Mind” de Lenzman en feat avec IAMDDB, le tout accompagné d’un mapping de combat de kangourou. Le duo Spectra Soul nous a fait voyager entre Liquid et Deep dans un set très varié et progressif dont il a le secret. Nous parvenons à nous échapper pour aller voir Cadillac, membre de Stupeflip et c’est étrangement bien, le chanteur porte un masque comme tous ceux qui l’accompagne, deux guitaristes se tiennent de chaque côté de la scène avec de petits drapeaux accrochés dans le dos, sa musique est partagé entre rythmes agressifs et mélodies douces, en ajoutant à cela un medley de quelques morceaux de son groupe mythique comme “Vite” le public est conquis.

Sur l’Elektropedia, nous avons aussi eu la chance de voir le non moins réputé DJ Marky à l’oeuvre qui nous a livré un set entre Deep et Jump Up dans le style de son label de coeur V Recordings. Il est précédé du légendaire Andy C, à la tête du label Ram Records qui nous montre toute sa technique en enchaînant des doubles drops incroyables et des morceaux qui mettent tout le monde d’accord comme “Welcome To Jamrock” de Damian Marley ou encore “Hold Your Color” de Pendulum remixé par Noisia qui suspend l’Elektropedia avant de la faire exploser. On parle de Pendulum, ça tombe bien puisque le groupe qu’on ne présente plus se produit juste après et c’est impressionnant, ils sont clairement à la hauteur de leur réputation, ils retournent le public avec du Dubstep, de la Drum & Bass, et même du Hardcore sans aucun problème. Ils passent à leur tour “Hold Your Color” mais cette fois ci avec plus de légitimité, nous perdons le contrôle quand le morceau “Invicible” de Deadly Guns et E-Force (avec des samples des choristes, oui oui, vous irez écouter) résonne. Le système son de la scène est juste bluffant, où que vous soyez vous vous faites littéralement écraser par les basses. 

Nous sortons de la scène pour reprendre notre souffle. Le temps d’aller chercher une pinte de Jupiler et de manger un bout afin de prendre des forces pour la soirée qui s’annonce mouvementée.

Direction la Last Arena pour voir Orelsan. La scène se remplit rapidement et il nous est difficile d’accéder au-devant de la foule. Le show du rappeur commence, il enchaîne les titres de son dernier album, on pourrait regretter qu’il ne nous donne pas la possibilité de chanter sur nos titres préférés. Sa performance reste bonne dans l’ensemble mais, force est de constater qu’à moins d’être vraiment dans les premières rangées de la foule, le son ne porte pas au-delà et ça se ressent dans l’ambiance au sein du public. 

C’est au tour de Cypress Hill de retourner la scène. Ils dégagent une énergie de dingue et tout le monde se prend au jeu. La foule chante et danse dans une atmosphère vraiment chaleureuse. Pour ma part, ça reste un de mes meilleur souvenir de concert. Le groupe finit par le titre mythique “Insane in the Brain” pour bien clôturer leur show, un sacré moment.

Retour à la Elektropedia (même si on ne sent plus nos pauvres jambes) pour assister au set de Wilkinson en b2b avec Sub Focus qui mettent une grosse ambiance pour le dernier concert de la scène ! Au bout de dix minutes on reconnait “Tour” de Macky Gee qui met tout le monde d’accord pour crier et sauter partout. Un immense “Doureeeuh” apparaît sur les écrans, les voix des spectateurs s’élèvent et nous donnent des frissons. Le show se finit par le morceau fédérateur “Rush” de Wilkinson et Dimension en double drop avec un kick de Jump Up qui nous transporte tous.

Nous finissons notre voyage musical avec Clozee à la Boombox et c’est juste incroyable, parfait pour atterrir en douceur tout en restant bien éveillé. Sa musique, composée de sonorités venant du monde entier est entrainante et majestueuse, le mapping sur les écrans nous montre des paysages fabuleux, son remix de “Baiana” des Barbatuques est tout simplement fou, nous avons l’impression d’être dans un rêve. 

Vendredi 12 juillet :

Aujourd’hui, nous décidons de partir à la découverte du Rockamadour : de l’extérieur on ne voit que des conteneurs empilés mais en passant la petite entrée, on découvre un véritable havre de paix où l’on a les pieds dans le sable. La scène se trouve au milieu et le tout est encerclé de Funktion One pour profiter pleinement des DJ set proposés par les programmateurs du festival. On aperçoit au loin Mehdi Maïzi et son équipe qui enregistrent l’émission de radio NoFun. Cette petite nouveauté nous fait plaisir et on apprécie l’idée de voir que le festival évolue et essaie de se réinventer d’années en années.

La soirée s’annonce survoltée. Nous commençons par nous rendre au concert d’IAMDDB qui nous transporte dans son monde entre Hip Hop et Urban Jazz, elle dégage une aura incroyable, lorsqu’elle interprete son morceau “Pause” (qui porte très bien son nom) nous sommes coupés du monde. Son show est juste magique, la salle est pleine et le public, conquis chante toutes les chansons en coeur. Nous sommes un peu déçus qu’elle ait ses backs, mais tout est excusé quand nous voyons l’énergie qu’elle met à interpréter ses morceaux et l’espace qu’elle occupe sur scène. Quand les premières notes de “Conjuring” retentissent tout le monde devient fou et ça part en gros pogo. Croyez nous les rappeurs ont du soucis à se faire. 

Au loin, les basses résonnent et les lumières de l’Elektropedia s’affolent : c’est l’heure pour I Hate Models de commencer son set et faire trembler les plaines du festival. Le DJ francais délivre une techno puissante et bruyante accompagnée de gros kicks profonds.

On n’en croit pas nos oreilles lorsqu’on entend la track de Rammstein “Du hast” remixée à la sauce IHM, on n’en croit pas nos yeux quand ils se posent sur les immenses écrans au-devant de la scène. Le mapping vidéo et les lumières rouges nous plongent dans une ambiance sulfureuse : on voit en gros plans des bouches qui s’embrassent, des langues, des lèvres et des corps qui se mélangent et se superposent. 

La programmation de ce soir est vraiment pointue et il nous est malheureusement impossible de voir chaque artiste en entier. Nous partons néanmoins avec un planning précis en tête, mais vous le savez sûrement mieux que nous si vous êtes vous-même festivaliers : plus la nuit avance, moins on s’attarde sur sa montre. C’est un peu la magie de Dour, le temps ne compte plus vraiment et on vadrouille tels des globes trotters dans le festival en s’arrêtant tantôt devant un artiste dont on n’a jamais entendu parler et tantôt devant le concert qu’on ne voulait absolument pas manquer.

On s’arrête voir Panda Dub, le temps de reprendre nos esprits et de planer sur la vague de chaleur et de Reggae dégagée par le groupe. La scène est presque remplie et la foule est en mouvement jusqu’à dehors. On apprécie le fait qu’il soient vraiment connectés et conscients de leur public qu’ils remercient d’ailleurs plusieurs fois à la fin du concert.

Il est 1 heure du matin, l’atmosphère électrique de la nuit commence à se faire sentir. Quoi de mieux pour l’appréhender que de se rendre à nouveau à l’Elektropedia. Nous n’avons malheureusement pas pu assister à toute la performance de Paula Temple, mais la scène est remplie d’une énergie palpitante. Nous partons vers la Last Arena pour la fin du show de Disclosure, le mapping reprenant les visages minimalistes associés au duo est magnifique, leur set Deep House est très entraînant, accompagné de sonorités Funk qui font bouger tout le public, l’ambiance est folle. Après un long silence, leur morceau “Latch”, accompagné de la voix incroyable de Sam Smith, rend tout le monde fou, s’en suit le remix de Flume “You And Me” tout le public applaudit et crie, nous sommes forcés de tous nous faire des câlins avant de s’abandonner sur le drop. Les femmes sont à l’honneur puisque c’est désormais au tour de Nina kraviz de jouer son set. Nous vivons un vrai moment au rythme de sa Techno et de phases plus breakées avant d’envoyer des gros kicks. La Djette nous fait voyager grâce à un set bien travaillé.

On atterrit tout en douceur devant Stand high patrol, à grand renfort de saxophone et de sons Dub, le public semble conquis, le sourire aux lèvres. C’est déjà l’heure d’aller se coucher ou de partir en after dans le camping pour les infatigables. Le week-end s’annonce riche en émotions. 

Crédit photo : Elisa Sipp

Enjoy & Stay Tuned.

Julian et Elisa

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