Start It

Photo couverture

Bass Reload Submersive : Technique et enthousiasme

J’arrive à l’Iboat vers 23h et je rencontre les membres de Bass Reload qui me présentent leur nouveau concept : Submersive. Un format club de 5 heures avec pour cette première édition un headliner parfaitement bien choisi : Basstrick

La soirée est lancée par le duo Moody Djinns, qui représente le collectif Bass Reload et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence fort ! On se fait écraser par les basses et ça fait du bien, surtout à Bordeaux ! Leur set est maîtrisé et dynamique, oscillant entre Dubstep, Riddim et quelques morceaux d’Hybrid Trap bien placés. Les deux DJ passent par plusieurs phases, créant des ambiances différentes et nous emportant dans les profondeurs, ce qui correspond parfaitement au lieu dans lequel nous nous trouvons : une cale de bateau. Ajouter à cela un vijing de qualité et les jeux de lumières et tous les éléments sont réunis pour passer une bonne soirée. Le public est assez jeune et se laisse emporter par les kicks de Moody Djinns.

C’est maintenant au tour de Maytek de retourner le bateau, il s’agit d’un autre duo représentant Bass Reload qui envoie du Dubstep, mais comme les artistes précédents avec un spectre très large et de nombreuses influences qui donnent un résultat évolutif et surtout pas répétitif ce qui peut parfois être le cas lorsqu’on assiste à un DJ set Dubstep. Maytek nous font passer par des phases très colorées et planantes avant de lancer des drops bien gras. Certains Riddim, certains Hybrid Trap, et même Metalstep. Leur technique est très bonne et leur cohésion aussi, ils sont heureux d’être là et ça se voit. Ils sont habités par leur musique et donnent de l’énergie au public qui se défoule à grand coup de headbang. Certains cris comme, “alleeeez”, alors que c’est difficile de faire plus pour eux qui enchaînent déjà les drops. Le truc avec la Bass Music, c’est qu’on n’en a jamais assez. Par contre si on n’écoute pas vraiment ce style effectivement ça peut devenir un peu effrayant, une femme passe à côté de moi en disant “c’est pas possible !” Avant de sortir de la salle. Pendant ce temps, We Don’t Play de Disciple met tout le monde d’accord. 

Je sors prendre l’air et reposer mes pauvres jambes avant l’arrivée de Basstrick, un DJ français, originaire de Tours, dont le travail a été salué par des artistes comme DJ Snake ou The Chainsmokers, rien que ça. Je redescends donc dans la salle qui s’est rempli et découvre le premier morceau passé par Basstrick qui est assez tranquille, je suis surpris alors que le second morceau détruit tout sur son passage, je suis rassuré. Si je devais résumer la performance de cet artiste en un mot, je dirais impressionnant. Tout ce qu’il fait s’enchaîne parfaitement bien alors qu’il passe par de la Trap, de la Bass House, du Dubstep, il remixe même des morceaux de Rap français et ça fait plaisir, à moi, mais surtout au public. Il y a notamment un remix qui nous a tous conquis : Chepakichui de Vald. Basstrick porte parfaitement bien son nom, comme un skater qui place ses figures, il place ses drops et nous impressionne. Il vit sa musique sur scène et son énergie est communicative. C’est un artiste complet, suivez-le, car il n’est qu’au commencement de ce qu’il va accomplir. 

La soirée s’enchaîne avec un b2b de Yeroize et Damnasie qui représentent tous les deux Bass Reload. Je pensais m’être fait bien écraser pendant les performances précédentes, je n’étais pas prêt pour ce set ! C’est vraiment violent, tellement qu’une partie du public s’en va, mais nous qui restons, les vrais, on est prêt et on en veut de la violence ! Même si le set est très agressif cela ne l’empêche pas d’être technique et maîtrisé. Là encore, on voyage à travers plusieurs phases différentes qui créent une bonne dynamique et retirent l’impression de répétition. Les deux artistes sont au moins aussi énergiques que ceux qui sont devant depuis le début de la soirée en train de devenir fous, ils sautent sur la scène et nous donne envie de tout casser. J’ai adoré entendre le sample de The Wonky Song de Monxx et Walter Wilde apporter un peu de douceur avant de laisser place à un drop monstrueux. Je monte prendre l’air et la musique qui passe en haut est de la House tropicale, de quoi faire un sacré choc pour ceux qui descende et qui ne s’attende pas à ça. 

C’est au tour de Paralaps de jouer et c’est lui qui clôture la soirée, membre de Bass Reload lui aussi, il apporte une touche différente en mixant de la Neurofunk et du Crossbreed. On reste sur le même mot d’ordre : énerver ! L’artiste nous fait voyager dans les ténèbres avec des sonorités très sombres, la gestion des rythmes est maitrisée, les transitions sont dynamiques et inattendues, il n’y a rien à redire niveau technique pourtant il manque un petit quelque chose pour me convaincre, ce set ne m’a pas rendu aussi fou que ce que j’en attendais, il manquait peut-être une structure globale, j’ai trouvé que ça manquait parfois de punch ce qui est étrange car le style n’en manque pas. J’ai apprécié vivre ce moment, mais j’aurais aimé être plus touché, après il faut aussi prendre compte le fait que c’était le dernier artiste et la fatigue a peut-être joué aussi sur mon jugement. Mention spéciale à Diplodocus de Noisia qui m’a ravie.

Pour finir je peux vous dire que j’ai passé une excellente soirée, j’ai été impressionné par la technique et la structure des sets de tous les membres de Bass Reload, forcément aussi par Basstrick, selon moi c’est un pari réussi pour le collectif pour son premier format club à l’Iboat, continuez dans cette direction, tous les fans de Bass Music bordelais comptent sur vous !

Un grand merci aux membres de Bass Reload pour leur accueil et leur gentillesse.

Julian

Crédit photo : Jimmy Milaa

Enjoy & Stay Tuned.

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
Comment Sublime brise les codes de l’industrie musicale
Les effets de la musique sur les humains
La Pép’It de novembre : IPNDEGO