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La domination et l’influence du streaming

La consommation de musique a évolué avec le temps et s’est diversifiée aujourd’hui. Les vinyles, les cassettes, les CD, les téléchargements de musique ont tous été des moyens de consommer la musique mais aussi de la diffuser. Aujourd’hui c’est le streaming qui est la principale manière de consommer la musique. Celui-ci a aussi transformé la musique en général, que ce soit pour les artistes mais aussi pour les amateurs de musique.

Qu’est-ce que le streaming de musique ?

Le streaming de musique est le fait d’écouter de la musique sur son ordinateur, son téléphone, sa console, sans l’avoir nécessairement téléchargée ni la posséder physiquement. La musique est contenue en ligne, c’est-à-dire stockée dans un serveur d’une plateforme, et est diffusée en continu. Les plateformes de musiques telles que Spotify, Deezer, Tidal, … proposent une grande bibliothèque musicale avec un accès illimité et sans contrainte de publicités pour les abonnés.

Le streaming musical fait de plus en plus partie des habitudes de consommation

La consommation de musique en streaming a une grosse empreinte sur le marché musical. Le streaming musical a permis au marché de rattraper son niveau d’il y a 10 ans. Le syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) a dévoilé ses chiffres pour 2019 et révèle que près de 9,4 millions de Français écoutent de la musique grâce à leur abonnement à une plateforme de streaming. Le nombre d’abonnements a augmenté de 1,7 millions et a atteint les 10% de la population. Une grosse partie de ces abonnés sont les jeunes Français âgés de 16 à 24 ans, fait qui n’est pas étonnant étant donné que 96% des jeunes de 16 à 24 ans écoutent de la musique en streaming. Toutefois, les utilisateurs de plus de 55 ans ne sont pas à négliger car ces derniers se mettent de plus en plus à écouter de la musique à travers le streaming. En effet, un quart des utilisateurs ont plus de 55 ans, chiffre qui n’était pas attendu. Cet engouement pour le streaming se ressent à travers les ventes, le streaming représente 59% des ventes de musique en 2019 et devient donc, par la même occasion, la principale source de revenus du secteur.

L’impact du streaming chez les artistes

Les artistes voient eux aussi un changement provoqué par le streaming. Etant donné la grande augmentation de la consommation de musique par le biais du streaming, mais aussi de la prise en compte du streaming pour les ventes et les récompenses, les artistes ont compris que les plateformes de streaming ne sont pas à négliger. Certains se font connaitre par les plateformes de streaming, que ce soit par le biais des playlists, des suggestions ou encore en postant eux-mêmes leurs musiques (comme sur SoundCloud par exemple). Toutefois, le streaming pose aussi le problème de la consommation de musique en masse, on peut vite passer à autre chose du fait de la grande bibliothèque proposée par les plateformes de streaming. On est aussi dans une ère où il faut savoir être assez présent sur les réseaux et musicalement pour pouvoir continuer à être sous les feux des projecteurs. Une carrière peut vite démarrer comme elle peut très vite se terminer. C’est pourquoi, certains artistes proposent des playlists sur leur page, des albums plus longs, allant à 20, 30 voire 40 morceaux avec les versions deluxes ou autres versions spéciales mais aussi pour booster les écoutes générées sur leurs albums et ainsi gagner des récompenses plus rapidement.

Les plus gros artistes emploient de vraies stratégies marketing à travers les plateformes, notamment Drake qui par exemple a été placé en cover de plusieurs playlists afin de promouvoir son album « More Life ». En étant exposé à travers plusieurs playlists, les artistes ont plus de chance d’attirer plus d’auditeurs.

La difficulté de comptabiliser les streams

Le streaming pose problème dans sa façon de comptabiliser les ventes d’un album. En effet, l’écoute d’un album en entier n’équivaut pas à une vente étant donné l’accès rapide à l’album. C’est pourquoi, un système de comptabilisation a été mis en place dans les différents pays. Chaque pays a mis en place son propre système de comptabilisation avec chacun ses forces et faiblesses. Il a fallu séparer les abonnés des personnes utilisant les plateformes sans abonnement ainsi que les écoutes par YouTube. De plus, étant donné la force du streaming aujourd’hui, il a également fallu ajuster le poids du streaming dans les comptabilisations pour éviter de donner une trop grande importance au streaming. Aux Etats-Unis, le RIAA (l’équivalent du SNEP) déclare que 1250 écoutes venant de comptes abonnés à une plateforme correspondent à la vente d’un seul album, 3750 écoutes issus de comptes non abonnés représentent un album vendu et 3750 vues d’une chanson sur YouTube vaut un album vendu. En France, pour le SNEP, 1500 écoutes de comptes abonnés correspondent à un album vendu. En revanche, le SNEP ne prend pas en compte les comptes non abonnés, ni les vues sur YouTube ainsi que les écoutes de singles sortis avant la sortie d’un album. La comptabilisation des streams repose donc uniquement sur un système établi par chaque organisme spécialisé de chaque pays au lieu d’un système commun pour tous les pays. De plus, chaque comptabilisation ne reflète pas la réalité de la même manière. Par exemple le système français exclut les écoutes des non abonnés, même si cela est compréhensif à cause des personnes qui renouvellent leurs essais gratuits avec plusieurs adresses mail, une partie vient quand même de personne ne le font pas. Le système américain n’est, lui non plus, pas vraiment révélateur. Ce système est plus vu pour gonfler le nombre de streaming pris en compte afin de permettre aux artistes d’atteindre des récompenses plus rapidement.

Le streaming a bouleversé notre mode de consommation de la musique et a aussi chamboulé la manière de compter le nombre de ventes d’albums en comptant le streaming parmi les ventes. Les plateformes de streaming ont un avenir encore prometteur étant donné que certaines plateformes comme Spotify sont devenues rentables assez récemment. Ces plateformes sont également en train de se développer en proposant de plus en plus de services aux artistes afin de leur permettre de mieux profiter du streaming. Dans le futur, et c’est ce qu’on commence à observer de plus en plus, nous verrons peut-être des artistes qui seront plus liés aux plateformes de streaming qu’à leur label.

Enjoy & Stay Tuned.

Niran Kapela

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