Start It

maxresdefault

Tour-Maubourg : Évasion vers les Paradis Artificiels

Depuis la sortie de son premier projet « Déclaration Préalable à l’Embauche » en 2017, Tour-Maubourg s’est érigé comme étant l’une des figures importantes de la scène house française. C’est au sein du label parisien Pont Neuf Records que ce dernier a su répondre aux attentes à son égard. En effet, à travers ses différents EPs sortis jusqu’alors, il a pu transmettre son univers- entre amour et mélancolie- qui ne se limite pas seulement à la house mais vient au contraire se mélanger à d’autres genres musicaux, comme le jazz, afin de permettre la meilleure expérience possible.

Bien que 2020 ait été une année plus que difficile pour le monde culturel, notamment pour les DJs avec la fermeture des clubs, Tour-Maubourg la conclut de la meilleure des manières en dévoilant, le 4 décembre dernier, son tout premier album intitulé « Paradis Artificiels ».

À cette occasion, nous avons eu la chance de l’interviewer pour parler un peu plus en détail de sa musique, de lui et bien évidemment de son dernier projet.

Salut Tour-Maubourg ! Nous avons des questions sur toi pour commencer. En quelques mots, comment décrirais-tu ton univers pour les personnes qui ne te connaissent pas?

Je suis un producteur de musique électronique et DJ résidant à Paris. J’essaie de mélanger les sonorités jazz qui me touchent particulièrement avec des atmosphères électroniques, dans le but d’obtenir quelque chose de beau.

Pourquoi Tour-Maubourg ?

Je me suis installé dans ce quartier après une expérience amoureuse très difficile- le genre d’expérience qui nécessite un nouveau départ. Je trouvais que ça sonnait bien et cela collait à quelque chose que je voulais élégant.

Paris est-elle une ville qui t’inspire ?

Oui et non. Paris ne m’inspire pas parce que c’est Paris. C’est plutôt mon environnement qui m’influence beaucoup.

Tu es franco-belge : tu es fidèle à Pont Neuf Records. As-tu encore des relations, du moins sur le point musical, avec la Belgique ?

J’ai eu la chance de jouer quelques fois en Belgique, notamment pour La Cabane et les belles personnes de Play Label. J’espère qu’ils tiendront le coup jusqu’au retour de la fête, ils le méritent vraiment. Au- delà de la musique, une grande partie de ma famille vit en Belgique, donc j’y retourne régulièrement.

Quels sont tes artistes références dans le jazz ? Sont-ils des inspirations dans la création de tes tracks ?

Si je ne devais en citer qu’un, ce serait Bill Evans. C’est pour moi l’archétype de l’artiste. Presque possédé quand il joue du piano, comme touché par la grâce. C’est absolument magnifique de voir un être en parfaite adéquation avec son médium. C’est aussi sa manière de s’être totalement dévoué à son art qui est extrêmement inspirante.

La Covid a été pour toi une période de création ou bien de procrastination ?

Une période de création. J’ai peaufiné mon album, beaucoup produit pour différentes compilations sorties sur Pont Neuf, j’ai fait un remix pour Cracki Records et Antonin Appaix, et plus globalement j’ai préparé la suite.

Comment as-tu vécu l’arrêt des DJ sets en public ?

Mes oreilles l’ont très bien vécu (j’ai un acouphène permanent). Moi beaucoup moins bien. Je ne me souviens même plus de ma dernière soirée en club et j’ai hâte que ça reprenne.

Ton album nous questionne :

Pourquoi “Paradis Artificiels” ? Quels sont-ils pour toi et comment te les représentes-tu ?

« Paradis Artificiels » c’était un petit clin d’œil à Baudelaire, dont j’admire la dévotion à son art. Aussi, chaque morceau de l’album peut être considéré comme un cocon dans lequel j’espère que les auditeurs pourront se lover, comme dans un petit paradis artificiel.

L’album doit-il s’écouter comme une histoire ? A-t-il une chronologie particulière ?

Le mieux c’est de suivre l’ordre pré-établi pour une première écoute, après chacun se fera sa propre chronologie.

Quel est ton morceau préféré de l’album ? Pourquoi ?

« Ode To Love », pour le travail accompli dessus, entre le clip et les multiples versions, c’est un des morceaux les plus simples de l’album, mais probablement aussi le plus chargé émotionnellement.

Ton album est particulièrement poétique, tant dans les mélodies que dans les noms choisis pour les tracks, est-ce voulu ? Si oui, pourquoi ? As-tu voulu nous faire nous évader pendant cette période spéciale ?

L’album était en soit déjà prêt avant le premier confinement, donc le but n’était pas de permettre aux gens de s’évader de cette période particulière, mais plutôt de s’évader de notre monde tout court. En fait, je l’ai surtout composé pour pouvoir moi-même m’évader d’un monde que je trouve assez peu attirant, oppressant, et de plus en plus dénué d’espoir et d’idéalisme.

Tu ne fais pas beaucoup de collaborations : est-ce volontaire ou non ? Quelle serait ta collab’ de rêve (tous styles confondus) ?

Je ne sais pas, j’ai l’impression de faire pas mal de collabs justement. Plutôt avec mes collègues de Pont Neuf, notamment Kx9000 avec qui nous avons un side project via lequel on a sorti un EP sur le label Better Listen. Je bosse souvent avec Cosmonection également, et plus globalement avec les gens que je vois en studio. Après j’aime beaucoup Saint DX, je trouve qu’il a un bel univers, très travaillé. Si l’occasion se présentait ce serait un plaisir de travailler avec quelqu’un comme lui.

Comment vois-tu la promotion de ton album avec la crise de la Covid ? Et comment vois-tu la suite pour tes futurs projets ?

Tout va bien, l’album semble toucher les bonnes personnes et je sens vraiment une différence avec la sortie des EPs. On travaille beaucoup pour faire découvrir ce disque à un maximum de personnes et les retours sont vraiment bons, c’est vraiment encourageant vu la situation qui s’éternise. On ne peut pas faire grand-chose donc on prend son mal en patience, et on espère retrouver les clubs en 2021.

Et pour finir :

Quel est ton meilleur souvenir de soirée ? Dans quelle ville as-tu préféré mixer ?

Une soirée à Bruxelles à La Cabane où j’ai mixé en janvier dernier. On jouait en all night long avec Madcat, le club est incroyable, hyper cosy, et les Bruxellois sont un super public. J’en garde un beau souvenir et j’espère qu’on y retournera bientôt.

Enjoy & Stay Tuned.

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
Comment Sublime brise les codes de l’industrie musicale
Les effets de la musique sur les humains
La Pép’It de novembre : IPNDEGO