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Retour sur l’ascension du vinyle à l’occasion du « Disquaire Day »

À l’occasion de la onzième édition française du « Disquaire Day » ce samedi 12 juin, Start It vous propose aujourd’hui de revenir sur cet objet si symbolique qu’est le vinyle. Entre création, déclin, puis renaissance, le but est ici de retracer l’histoire du disque noire en analysant ses différentes exploitations. Enfin, nous vous proposerons une sélection d’adresses bordelaises afin de célébrer ce Disquaire Day de la meilleure façon.

Les origines du disque vinyle

Aux prémices du disque vinyle, on retrouve le 78 tours, un disque fait de résine introduit sur le marché au début du XXᵉ siècle. Le disque ne pouvait en général accueillir qu’un morceau par face, alors lorsqu’une pénurie de résine éclate pendant la Seconde Guerre mondiale, les fabricants sont forcés de repenser la création du disque à l’aide de polychlorure de vinyle. C’est ainsi que Columbia Records organise le remplacement du 78 tours par les 33 et 45 tours en vinyle dès 1948. Ces nouveaux formats s’imposent auprès du grand public au milieu de la décennie suivante, et ce, pendant près de 20 ans.

Pourquoi utiliser un vinyle ?

La démocratisation des disques vinyles découle dans un premier temps de leur praticité. En effet, les 33 tours permettent d’accueillir une durée de 30 minutes d’enregistrement par face, un écart considérable comparé aux 5 minutes des 78 tours. Aussi, l’insertion des platines modernes favorisent l’arrivée des disques vinyles fabriqués à l’aide de microsillon gravé sous forme de spirale sur le disque. Cette invention rend la retranscription plus précise et moins compressée, ainsi le son ressortant est plus fidèle à l’enregistrement initial. C’est souvent l’argument avancé par les grands amateurs de vinyles qui s’attristent de la perte de qualité engendrée par les services de streaming.

En parallèle, les disques vinyles ont également permis, en un sens, l’émergence d’un style largement répandu aujourd’hui : le hip-hop. En effet, nombreux sont les artistes comme James Brown qui laissaient sur leurs albums vinyles des parties instrumentales afin d’exécuter (en live) des mouvements de danse sans chant. Ces parties ont été reprises dans les années 1970 et rééditées par des DJ comme Grandmaster Flash pour créer des loops. De ces loops ont alors émergé les instrumentales sur lesquelles différents MCs se sont initiés aux premiers freestyles. Si ce phénomène vous intéresse, il est plus largement dépeint dans l’excellente (quoique très romancée) série “The Get Down” réalisée par Baz Lhurmann.

Le déclin du vinyle

Le déclin du disque vinyle s’enclenche dans les années 1980 avec l’arrivée du format cassette. Cependant, c’est le disque compact, plus connu sous le nom de CD, qui vient achever la chute du vinyle auprès du grand public. Ce nouvel objet, plus petit et amorçant un passage au digital par son fonctionnement par système binaire, séduit et s’impose comme produit incontournable pour les consommateurs de musique en cette fin de siècle.

Un retour en force : pourquoi et comment ?

Cependant, l’arrivée du digital et des services de streaming provoquent en quelques années la chute drastique du CD qui en seulement cinq ans perd près de 50% des parts de marché. Si les années 2010 semblent célébrer l’apogée du streaming, on observe pourtant un retour presque improbable du format vinyle. En effet, la vente de vinyles n’a cessé d’augmenter sur la décennie passée au point où, au premier trimestre 2020, ses ventes ont dépassé celles du CD aux États-Unis.

Pour expliquer ce phénomène, on peut distinguer quatre raisons principales. Tout d’abord, le format vinyle s’inscrit dans une mode plus large regroupée sous le terme de « vintage ». Effectivement, il n’est de secret pour personne que le vintage s’est installé dans bien des traits de la société actuelle allant des vêtements à la production musicale de ces dernières années. Le vinyle apparaît alors dans ce mouvement comme véritable symbole vintage de l’écoute musicale. Ensuite, le vinyle est pour beaucoup considéré comme une véritable œuvre d’art/de collection. Il rend hommage aux plus grands albums en proposant à l’acheteur non seulement sa pochette en grand format, mais aussi un son plus fidèle comme exposé précédemment. De plus, ces dernières années, on retrouve souvent des vinyles retravaillés par les fabricants afin de rendre les disques transparents, de couleur ou proposant directement la couverture gravée sur le disque. Ces albums prennent alors une valeur qui donne même place à un véritable marché de resell comme orchestré sur le site Discogs aujourd’hui.

D’autre part, le format vinyle peut s’inscrire dans un certain engagement de la part de l’acheteur. Effectivement, une personne achetant le vinyle d’un artiste permettra à l’artiste de toucher plus de revenus sur son travail. Les plateformes de streaming ne génèrent que très peu d’argent pour les artistes (moins de 1 centime/stream généralement). Ainsi, acheter un vinyle ou un CD peut apparaître comme un engagement de l’acheteur voulant soutenir le travail d’un artiste en le rémunérant de façon un peu plus légitime.

Enfin, la dernière raison possible prend particulièrement forme après cette année de pandémie. Ce contexte d’isolement et d’accélération des relations virtuelles a paradoxalement renforcé l’attrait pour le physique. Comme l’explique Geoff Taylor, le chef exécutif de la British Phonographic Industry (BPI) : « dans une année où toutes nos vies ont changé, le pouvoir inspirant de la musique n’a jamais été aussi évident. L’immédiateté et la commodité du streaming en ont fait le format d’écoute incontournable pour de nombreux auditeurs, mais de plus en plus de fans choisissent de se rapprocher de leurs artistes favoris en achetant leurs vinyles. C’est remarquable de voir que les ventes de vinyles et de cassettes ont augmenté au vu des défis face auxquels nous avons tous été confrontés. L’augmentation des ventes malgré la fermeture des magasins prouve l’attrait intemporel pour le format physique ainsi que la connectivité du streaming ». Ces quatre raisons mettent donc en exergue le retour d’un objet iconique qui ne cesse d’attirer un plus large public. 

Où célébrer le Disquaire Day ?

Cette année le Disquaire Day (ou Record Store Day en anglais) se déroule sur deux journées : les 12 juin et 17 juillet. Cette journée de célébration des disquaires offre la possibilité de trouver des disques exclusifs ou autres offres diverses. Bien sûr, pour se rapprocher des disquaires les plus proches de chez soi, le site Discogs propose une carte sur laquelle on peut retrouver énormément de disquaires indépendants en France et partout dans le monde. Cependant, l’équipe de Start It tient à vous aiguiller pour l’occasion vers quelques adresses bordelaises qui sauront ravir les amateurs.

Gimme Sound – 25 rue Piliers de Tutelle

Ce magasin de vinyles dirigé par Erwan et Laurent propose à ses clients une sélection de vinyles neufs comme de seconde main. Les amateurs de musique électronique ne peuvent passer à côté de ce disquaire qui n’a pas manqué de soutenir le secteur de la culture lors de notre dernier événement virtuel la Pep’hit en offrant des disques pour notre tombola caritative. Allez à votre tour soutenir ce disquaire situé au cœur de Bordeaux.

Total Heaven – 6 rue de Candale

Ce disquaire qui avait également répondu présent pour soutenir le secteur de la musique apparaît dans notre classement comme un incontournable bordelais. Si le magasin est souvent connu pour sa devanture, il regorge pourtant d’une sélection de vinyles toute aussi attrayante. Xavier et Martial vous proposent CD, DVD et vinyles de tout horizon : punk, reggae, électro, hip hop, soul… Alors n’attendez pas et allez dénicher les pépites dégotées par ce paradis sur terre.

Diabolo Menthe – 30 rue Cheverus

Depuis 1996, Diabolo Menthe fournit aux bordelais vinyles, CD et autres objets dérivés de leurs artistes favoris. Dans ce petit magasin regorgeant pourtant de 50 000 disques neufs et d’occasion, chacun peut trouver son bonheur selon son genre musical préféré. Foncez et retrouvez votre album préféré au format vinyle.

Le Boudoir sonore – 24 rue Ravez

Ce disquaire situé à deux pas du parking Victor Hugo saura ravir les amateurs de disco, soul, funk, afro, jazz, hip hop, de musique brésilienne ou encore de Reggae. Également, le magasin propose une sélection de platines d’écoute pour sublimer vos meilleurs 33 tours.

Enfin, pour ceux qui ne sont pas disponible en ce jour saint, vous pouvez bien sûr retrouver ces disquaires tous les autres jours de l’année qui vous accueilleront à bras ouverts.

Enjoy & Stay Tuned.

Augustin Chassang

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