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Freeze Corleone, un rappeur dissident

Freeze Corleone est connu pour son talent indéniable, son art de la rime, son identité musicale, mais aussi artistique. Cette identité est souvent caractérisée comme sombre, sectaire et joueuse avec les limites qu’impose la morale. C’est pourquoi il se démarque et rencontre un tel succès, c’est pourquoi il est intriguant et dissident.

Avant de commencer cette chronique, il est essentiel de définir le terme associé à Freeze dans le titre qui lui est consacré. La dissidence se définit comme une divergence idéologique qui critique l’ordre existant, qui va à l’encontre de l’idéologie dominante. C’est une transgression, un refus de soumission à l’idéologie omniprésente qui dicte les mœurs et la bien-pensance pour s’en émanciper et chercher une vérité que le concerné juge comme plus fidèle à la réalité.

Il n’est pas question de dire que le rappeur s’approche d’une réalité plus pertinente dans son approche. Cependant il est évident que ce dernier bouscule une forme de bien-pensance et transgresse les limites morales qui nous sont assignées.

La liberté d’expression a-t-elle des limites ? Pour Freeze il n’y en a probablement pas. Pour vous peut-être que cette liberté s’arrête au moment où une communauté est violemment attaquée, peut-être s’arrête-t-elle si incitation à la haine il y a ? Une autre question alors se pose. Comment définir à partir de quel moment nous faisons face à une incitation à la haine ? Ou placer le curseur ? Tant de questions qui suscitent le débat, un débat ou nous ne sommes pas arbitres.

Son histoire

Quoi qu’il en soit, le jeune rappeur Freeze Corleone de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté est né le 6 Juin 1992 aux Lilas en Seine-Saint-Denis dans le 93 d’un père Sénégalais et d’une mère Italienne. Sa mère étant professeur d’histoire, on peut aisément faire le lien entre la profession de celle-ci et la passion du rappeur pour les faits de société, l’histoire et toutes sortes de théories complotistes qui façonnent nos vies selon celles et ceux qui y croient.

Le rappeur est parti jeune vivre à Dakar au Sénégal et fait un passage à Montréal pour ses études. Comme l’atteste un vieux freestyle du rappeur devant son ordinateur, il est en filière scientifique.
Mis à part ces informations relativement connues du public du rappeur, nous ne disposons que de très peu de données sur ce dernier et tant mieux. Le côté sombre et sectaire que veut donner freeze de par ses textes, les instrumentales choisies et son identité visuelle est accentuée par le mystère qu’il entretien autour de lui. Comme il le dit lui-même « tu me verras jamais en entrevue sur Booska P ou sur Rapelite » et en effet, on n’a jamais vu le rappeur dans la moindre interview au même titre que PNL.

A Dakar, la capitale du Sénégal, l’homme aux multiples surnoms fait la rencontre de plusieurs jeunes rappeurs comme lui avec qui il va fonder « la Secte », le fameux collectif 667. On comprend bien cette envie de ne pas se mélanger et travailler puis tenter de gagner sa vie en gardant un cercle restreint, une secte en d’autres termes, mais alors pourquoi 667 ? Tout simplement parce que le collectif se veut au-dessus du diable, plus fort que le mal, plus fort que le 666.
L’autre raison est que la somme des ces trois chiffres donne un résultat de 19, un nombre clef dans l’islam, la religion des membres de la secte.

C’est à ses 19 ans que le professeur chen sort son premier EP : « À la recherche de la daillance » qui a fait très peu de bruit. Mais c’est avec un travail acharné que le rappeur enchaîne les titres et après deux nouveaux projets, il sort avec CFR (le groupe composé de Freeze Corleone, Norsace et Osirus Jack) le projet FFO le 11 septembre 2015 composé de 11 titres.

On fait déjà face à un code de langage que l’on ne maîtrise pas tous avec des acronymes politiques particulièrement pointus. Le groupe CFR est l’acronyme de Council on Foreign Relations, un groupe de penseurs fondé en 1921 qui a pour but d’analyser la politique étrangère américaine. C’est un think tank très influent aux Etats-unis. Ensuite, le nom du projet FFO désigne la False Flag Operation. C’est une stratégie militaire et politique qui consiste à faire passer une attaque terroriste ou autre événement militaire d’un groupe ou d’un pays par un autre groupe ou pays. L’illustration parfaite est l’opération de 1939 menée par les Allemands déguisés en Polonais qui ont attaqué un émetteur radio en territoire Allemand afin de trouver un prétexte pour envahir la Pologne.

Dans cet EP dont la cover représente les tours jumelles attaquées sorti le 11 septembre avec exactement 11 titres, on comprend ce que souhaite mettre le groupe en avant. Prendre le rôle du Council of Foreign Relations en francophonie et mettre en avant la théorie de FFO pour cet événement tragique du 11 Septembre 2001.

Tout de suite, une identité importante se dégage du groupe avec un code linguistique difficilement accessible, des phrases chocs et des instrumentales qui imposent une ambiance pesante et anxiogène. Lorsque l’on comprend le vocabulaire employé par les protagonistes, on se sent privilégié, on fait presque partie de la secte et c’est un vecteur de sentiment d’appartenance très puissant. C’est l’une des explications du fanatisme qui s’est développé autour du groupe. Par compréhension et même appropriation des codes, on fait aussi partie du collectif dont le gourou serait Freeze Corleone.

De plus, les adeptes des théories complotistes représentent un cercle fermé qui se reconnaissent à travers cette musique. Dans ce contexte où la quantité d’informations disponibles se développent avec internet et les réseaux sociaux, refuser la version officielle est porté par cette voix décomplexée qui a su séduire certains, en intriguer d’autres et en amuser quelques-uns.

L’identité de la secte est donc déjà très différente de ce que l’on observe dans le paysage du rap francophone, une identité qui se veut dissidente.

Le 11 septembre 2016, Freeze sort en solo son projet FDT (Fin Des Temps) qui contient les morceaux Madara ainsi que Ekip, deux titres qui ont attiré l’attention des auditeurs de rap. Le rappeur se fait un nom dans le rap francophone et consolide cette identité si particulière.

Certaines phases impressionnent de par la culture que le rappeur semble avoir avec des références précises sur Chirac, De Villepin, le lac retba ou encore la chaîne d’information la NBC. Aussi, certaines phases choquent de par leur violence idéologique comme dans le titre Madara « on arrive dans des allemandes comme des SS ». Il fait référence aux voitures Mercedes dans lesquels conduisaient des Waffen SS, l’élite des soldats Allemands dévoués à Hitler. Il fait donc une comparaison qui joue avec les limites de la morale, une comparaison avec des personnes froides et déterminées qui roulent en voiture de grande qualité. Etant donné la récence de l’horreur qu’a institué le régime nazi, cette comparaison a touché certains auditeurs qui n’ont pas accepté une telle violence dans le propos. 
Cet exemple n’est qu’un parmi beaucoup d’autres mais nous y reviendront.

Corleone démultiplie les références techniques et pointues à chaque titre, propose des structures de rimes renversantes, utilise un code linguistique extrêmement spécifique et n’hésite pas à choquer avec des phases qui jouent avec les limites de la morale. En plus de cela, il fait preuve de transgression avec des phases qui vont à l’encontre d’une idéologie puissante qui se popularise avec les théories du genre et une certaine déconstruction assumée des identités sexuelles. Dans le titre Mage noir du projet FDTil dit « merde de fin des temps je distingue plus homme et femme ». Il fait ici référence à sa religion : l’islam, dans laquelle la confusion entre les deux sexes est un signe de fin des temps.

Le 11 septembre 2017, le rappeur sort son projet THC entièrement produit par TheHashClique. On y retrouve notamment les titres TX, Hassan II ou encore Benjamins Bleus.
Le rappeur continue sur la lancée de FDT avec un rendu encore plus professionnel. Ce projet reste pour certains auditeurs de freeze le meilleur d’entre tous.

Phrases chocs, complots, rimes, subversion et forte identité audio-visuelle, Freeze a la recette.

C’est seulement un an plus tard, le 13 novembre 2018 que sort la mixtape Projet Blue Beam qui aura propulsé la carrière de Freeze Corleone dans toute la francophonie. Suite à ce projet, il sera considéré par la critique comme l’un des meilleurs rappeurs francophones, rien que ça.
Pour rappel, le 13 novembre se trouve être la date des tragiques attentats du bataclan qui ont frappé notre pays.

La cover nous montre un dossier classé secret, un dossier que l’on ouvre non pas seulement pour écouter la mixtape mais aussi pour apprendre, un dossier ou plutôt un CD pour comprendre.
On y retrouve comme à son habitude une multitude de théories conspirationnistes dont évidemment celle du nom de la mixtape, le projet Blue Beam.


Beaucoup de français ont écouté le projet sans forcément savoir a quoi correspond Blue Beam, c’est un point d’ombre que nous allons éclaircir.
Le projet Blue Beam serait un projet de la Nasa qui s’inscrit dans une politique de globalisation qui veut faire de chaque humaine une entité déracinée ou nous serons tous les mêmes ou presque.
Pour ce, la Nasa aurait un projet très particulier et accrochez-vous bien, particulier est un euphémisme : une succession d’images holographiques dans l’espace projetterait un « nouveau Dieu » qui mettrait tout le monde d’accord.
Ces illustrations viendraient remettre en cause les religions dans le monde entier. Ces projections visuelles et sonores montreraient l’antéchrist, le faux messie nommé al-Dajjâl dans l’islam. L’antéchrist étant l’ennemi de Jésus, sa venue serait synonyme de fin du monde.

Freeze utilise aussi cette conjuration en comparaison avec lui et les siens ; cette mixtape viendrait mettre tout le monde d’accord en imposant sa religion, celle de la secte.

Cans cette mixtape, on retrouve les titres Intro dont freeze a réalisé lui-même l’instrumentale, Sacrifice de masse en featuring avec Osirus Jack, Jerminy Lin ou encore Baton rouge.

Sacrifice de masse, en plus d’être un gros succès est probablement le titre le symbolique de cette mixtape. Lors du refrain, les deux protagonistes dénoncent des conspirations dans une ambiance sombre et mystérieuse offrant une expérience musicale presque unique. Unique si ce titre n’était pas grandement inspiré, voir copié dans la structure du son Nibiru de la plus grande inspiration du 667 : le Roi Heenok. Pour celles et ceux qui aiment le titre sacrifice de masse, il est essentiel d’écouter le titre Nibiru. Osirus Jack a sorti un projet en 2020 du même nom tant ce titre a marqué les deux rappeurs.

C’est finalement en 2020 que sort le dernier projet en date du professeur Chen : LMF pour la menace fantôme. En tant que fanatique de star-wars, freeze a pris le nom de l’épisode 1 de la fameuse saga.

Le premier album studio de Freeze Corleone aura beaucoup fait parler de lui et ce pour plusieurs raisons.

Un jeu avec la morale

Comme il le dit lui-même, parfois Freeze Corleone aime déraper comme Van Basten, la légende du football. Ce dernier s’est exclamé en direct à la télévision Néerlandaise « Sieg-heil », le cri du salut nazi pour se moquer de l’allemand d’un journalise Néerlandais.

Le professeur Chen aime déraper, certains diront que c’est son fonds de commerce, d’autres que c’est du second degré ou encore que certains propos soient une incitation à la haine et qu’il faut donc censurer le rappeur. Regardons certaines de ses phases de plus près et tentons d’expliquer ce que l’on peut sans justifier moralement ses paroles. C’est un exercice délicat qui mérite de s’y pencher tant le débat autour du rappeur fait rage.

Déjà dans la forme : sortir ses projets le 11 septembre peut s’apparenter comme une forme de provocation. Le rappeur met en avant le fait que c’est un complot organisé par les États-Unis comme False flag opération dans le but de se retourner contre l’Irak et d’y implanter leur gouvernement, de s’y accaparer des ressources déterminantes dans la course au pouvoir. Pour nous français ou francophones les Etats-unis sont bien loin. Dire que ce n’est pas l’œuvre d’une action terroriste peut s’interpréter comme un manque de respect à l’égard des victimes et leurs proches mais nous ne sommes touchés qu’indirectement.

Cependant, rappelons que le Projet Blue Beam est sorti le 13 novembre, date des attentas du bataclan. Le rappeur ne dit pas explicitement que c’est une conspiration mais cela peut heurter et blesser certains tant la récence de ces violences et la proximité géographique avec nous est importante. Peut-être est-ce un moyen de promouvoir son album car le choix d’une telle date fait couler de l’encre après avoir fait couler du sang.

Le plus intéressant reste le fond avec des paroles très choquantes. Si le rappeur s’attaque à toutes les communautés, on peut en déduire que c’est simplement un jeu avec les limites morales, qu’il fait des comparaisons avec des personnages par certaines de leurs caractéristiques sans y associer la globalité de leur personne. L’exemple que nous avons précédemment cité « on arrive dans des allemandes comme des SS » peut représenter une comparaison avec un homme qui détient un certain pouvoir qui est déterminé, froid et prêt à donner sa vie pour arriver à ses objectifs. Cependant, l’objectif du SS en tant que tel n’est en aucun cas mentionné, sa monstruosité n’est pas glorifiée. Freeze a donc les qualités du SS sans prendre en compte l’horreur dont ils sont coupables. C’est un jeu avec la bien-pensance, un jeu dangereux certes mais qui ne valorise pas les actes de ces soldats. Il est tout de même légitime pour certains de ne pas accepter qu’un rappeur se compare avec des personnes ayant commis des horreurs.

Pour aller encore plus loin, le rappeur dit dans Baton rouge « j’arrive déterminé comme Adolfe dans les années 30 ». Il prend l’exemple type du mal absolue et compare une caractéristique précise de ce dernier pour se l’accaparer : la détermination. Le problème étant que cette détermination ait provoqué la mort d’innombrables innocents. La phase fait polémique et en attendant Freeze fait parler de lui.

Comme dit précédemment, si les comparaisons avec des personnes ou groupes antisémites s’accumulent par rapport aux autres comparaisons, alors, nous sommes en droit de se demander si le rappeur ne va pas trop loin. Le sujet des juifs lors de la seconde guerre mondiale est assez délicat, c’est potentiellement aussi pour cela que le rappeur insiste autant et fait valoir sa liberté d’expression. En tout cas, il est difficile de dire si ce n’est qu’une volonté de s’exprimer en jouant avec les limites ou bien un antisionisme si ce n’est un antisémitisme camouflé.

Dans ses structures de rimes, on retrouve souvent l’utilisation du même mot et leurs différentes significations, par exemple avec “devant la cage j’lack pas comme Robert, j’veux l’pouvoir comme Robert, remballe tes salades, j’te crois pas comme Robert”. Le premier Robert est le joueur de football Robert Lewandovski, le suivant est Robert Greene, un auteur Américain connu pour ses livres sur la manipulation et le dernier est Robert Faurisson, le célèbre négationniste. Il dit donc clairement ne pas croire comme un négationniste. Alors encore une fois, il utilise la comparaison sur le fait de ne pas croire quelqu’un qui « raconte des salades » dans une situation quelconque, ou bien il assume son négationnisme ? C’est une question sans réponse, toujours-est-il que la récurrence des comparaisons qui vont dans ce sens-là aussi, pose question.

Il est également essentiel de préciser que le rappeur n’hésite pas à taper sur d’autres communautés que les juifs, avec par exemple la phase « j’en ai marre de tous ces négros comme un suprémaciste blanc » dans le titre LRH. Lui-même étant de la communauté noire, il est difficile d’imaginer qu’il est raciste envers cette même communauté. Ceci laisse à penser que le rappeur fait bel et bien du second degré ou bien de l’hyperbole dans son utilisation de la comparaison.

Il réitère dans le morceau Tarkov avec la si violente phase « on les fouette de ouf comme des négriers ». Dans ce cas-là, encore une fois il s’attaque à sa propre communauté donc personne ne le soupçonne de racisme malgré l’agressivité évidente de cette phase.

Dans l’intro de LMF, le titre Freeze Raël qui musicalement a fait passer un cap à Freeze Corleone et même au rap francophone, on y entend une phase qui est passée inaperçue de par la référence méconnue utilisée malgré une animosité déconcertante. Freeze Corleone dit « S/O Nick pendez les comme en Alabama ». Mais qui est donc Nick ? Nick Conrad est un rappeur qui dit dans notamment un de ses textes « pendez les blancs », mais encore « Je rentre dans les crèches, je tue des bébés blancs (…), pendez leurs parents, écartez-les pour passer le temps ». C’est la première fois que Freeze Corleone n’utilise pas la comparaison mais utilise un verbe d’action à l’impératif (pendez).

Pour terminer, Freeze Corleone s’attaque à la communauté arabo-berbère en dénonçant le commerce d’esclaves noirs qui fait toujours rage en Lybie dans le titre Baton Rouge « 2018 en Libyie ça bibi des nègres à 150K ».

On en conclut donc que le rappeur n’épargne aucune communauté. Ceci qui permet de s’éviter des critiques à son égard qui le traiteraient d’antisémite. Le fait d’avoir des phases particulièrement violentes à l’encontre de sa propre communauté vient appuyer la théorie que Freeze fait du second degré et de la provocation. Ses phases sont à prendre avec des pincettes comme il le dit lui-même.

Dissident aussi pour des phases sur selon lui la féminisation de l’homme (signe de fin des temps) dans RIP pop smoke « j’mets pas d’vernis et j’fais pas de teintures ». Il prouve sa dissidence, sa prise de risque aussi dans Big pharama « qui va déclencher la troisième ? Soros… » Georges Soros étant président de l’open society, un milliardaire qui a un pouvoir considérable sur la cour européenne des droits de l’homme et donc influe sur la juridiction ainsi que la géopolitique actuelle. Il est notamment connu pour s’être enrichie via des crises financières en Angleterre ou en Grèce. Il est aussi financier pour des associations LGBT+, de migrants, sur l’environnement et de droit des femmes. C’est pourquoi s’attaquer à un homme qui finance des causes nobles est particulièrement risqué. L’évolution libérale et libertaire n’est pas du genre à plaire à Freeze Corleone qui n’hésite pas à le dire.

Dans le même registre, on voit son beatmaker Flem très reconnu pour son talent avec un pull Make America Great again, le merchandising de Donald Trump. Cette photo n’a pas plu à tout le monde, mais en tout cas vient étayer la dissidence de Freeze et son équipe.

Pour finir, le dernier album du rappeur LMF s’est fait censuré par la Licra, l’association qui défend les juifs de France pour les propos du rappeur notamment avec la phase dans le titre Hors ligne « S/O les indiens d’amérique RAF des **** ».  Tout le monde a comprispar rapport à la rime précédente que le rappeur dit : rien à foutre des camps de concentration. Ce fût considéré comme une incitation à la haine, que de tels propos venaient à salir la mémoire des victimes. La Fnac a refusé peu avant la sortie de l’album de le distribuer, Sony music France au dernier moment n’a pas voulu signer avec Freeze et le rappeur a aussi eu des problèmes avec Universal. Certains de ses titres n’ont plus été accessibles pendant quelques jours avant de refaire surface.

Cette stratégie qui n’en est peut-être pas une lui a offert un « bad buzz » considérable et l’album était disque d’or en trois semaines. 

Vous l’avez compris, le rappeur est loin de faire l’unanimité mais ses références complexes lui évitent une compréhension du grand public qui pourrait le freiner. Sa dissidence, sa transgression, son code linguistique, ses thèmes ainsi que son identité visuelle permet aux auditeurs de se reconnaître en sa musique, de s’en approprier les codes jusqu’à faire partie de l’Ekip.

Dimitri Mazin.

Enjoy & Stay Tuned.

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