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Retour sur nos albums préférés de l'année 2021

C’est le 28 avril 2021 qu’est sorti l’un des plus grands chefs-d’œuvre musicaux du rap francophone de ces dernières années.

Les auditeurs de Damso ont toujours trouvé chez lui une capacité à rapper avec maturité, créativité et violence. Ils ont commencé à aimer le rappeur avec Batterie Faible. La barre a vite été placée très haute. Lithopédion a plutôt bien convaincu, tout comme Ipséité, mais QALF était la goutte d’eau. Damso était devenu l’adulte qui ne voulait plus rapper, il est devenu l’homme qui voulait chanter avec poésie et légèreté. Bien qu’ayant un discours sans égale dans le rap francophone tant la richesse de ses paroles dépasse complètement la quasi-totalité des rappeurs actuels, les auditeurs n’ont plus leur dose de violence que Dems maîtrisait tant.

Cette violence, cette vulgarité qui lui est propre ne tombe pas dans le ridicule, car il sait ce qu’il fait, il arrive à contrebalancer avec une élégance et une maturité qui lui appartient.

Dans le paysage rap qui nous est imposé, il est celui qui va lancer une punchline très vulgaire avec une voix grave, cigare fumant à la main, manteau long, lunettes de soleil depuis une cabine téléphonique à la manière des plus grands gentlemans. La forme en est presque romantique tandis que le fond est cruellement vulgaire. C’est toute la force de Damso.

Nous avions perdu le fond qui dénote avec la forme avec QALF. Le propos lisse et mature qu’il laissait déjà entrevoir avec Ipséité ne fonctionnait plus suffisamment.

Puis, une réédition, non, une révolution qui s’appelait QALF infinity est arrivée. Nous avons retrouvé le Damso qui nous manquait. Le fond se confronte à la forme toujours plus raffinée comme en témoigne un solo de saxophone à la fin du morceau Morose qui aura marqué les esprits.

La créativité du rappeur couplé à la magie du mix réalisé par la légende NKF offre un résultat où musique est le maître mot.

Avec QALF infinity, on trouve introspection, violence, musicalité, maturité et créativité.

Il n’est jamais trop tard pour écouter et réécouter ce projet qui restera comme une source d’influence pour la musique francophone à jamais.

Dimitri

Damso


QALF Infinity

Le 29 janvier 2021 Lala &ce tweete « prenez vos gifles » et lâche son premier album studio « Everything Tasteful ». Cette star montante de l’industrie a confirmé, voire dépassé toutes les attentes présentes depuis la mixtape « Le son d’après », en 2019, qui avait déjà élargie sa fanbase et qui l’avait fait remarquer auprès des critiques. Son album nous emmène encore plus loin dans son univers si particulier, entre une vibe love sensuelle et une trap fracassante Lala nous gifle à chaque track comme elle l’avait annoncé. À la production comme sur les feats, elle s’entoure principalement de ses proches, mais surtout d’autres jeunes talents comme Rad Cartier, Pull up Boyz, Gendha, Bamao yende, Blasé, ou encore S3nsi Molly. Celle qui avait débuté au sein du collectif 667 s’émancipe de toute la scène française pour chercher ses inspirations au Royaume-Uni ou en Afrique et nous pondre une recette unique. Lala aborde des peines de cœur personnelles, mais plus souvent nous raconte son train de vie de sex symbol. Elle ne s’en cache pas : sa plus grande passion, c’est les filles. Elle est donc une nouvelle icône de la communauté LBGTQ+ mais sans pour autant le revendiquer. Et c’est ça ce qu’on retient le plus avec cet album, il n’y pas de débat homme/femme ou d’orientation sexuelle : Lala est un Alien et son album « E.T. » est un aperçu de sa planète.

Jamais rassasiée, elle est devenue égérie de plusieurs marques de luxe et a performé dans la comédie musicale « Baiser Mortel » fin 2021 qu’elle a coproduit avec Low Jack. À suivre en 2022, sa présence sur le premier projet de son protégé Lediouck qui risque de distribuer quelques gifles à son tour.

Elias

Lala &ce


Everything tasteful

Sorti en mai, l’album Sour d’Olivia Rodrigo était sans aucun doute l’album que j’attendais le plus en 2021. Son premier single Drivers License m’a convaincue du talent et de la sincérité d’Olivia, préalablement découverte dans la série High School Musical – The Musical – The series. Largement inspirée par son idole Taylor Swift, avec qui elle a d’ailleurs écrit un des textes, ses chansons racontent ses peines de cœur et son évolution en tant qu’adolescente. Un sujet qui a parfois été critiqué par un certain public, que je trouve totalement legitime de la part d’une jeune femme de 17 ans qui vit ses premières histoires d’amour. S’inspirant d’éléments de décor des années 90, j’ai pu replonger dans l’univers à paillettes et pop/rock qu’on a pu vivre au début des années 2000 avec Avril Lavigne et Britney Spears notamment. La retranscription de son chaos émotionnel dans ses textes lui a valu sept nominations aux Grammys, et au vu de mes statistiques Spotify et de sa place en tant qu’artiste la plus écoutée de 2021, je ne peux qu’être d’accord avec ces nominations et son ascension fulgurante en tant que popstar américaine.

Mathilda

Olivia Rodrigo


sour

Sorti le 13 août 2021, Grand Casino est un projet de deux beatmakers, producteurs et rappeurs : 99 et Wolfkid. C’est un album orienté rap/R&B, avec quelques morceaux plus proches de la variété. Leur objectif était de réunir des artistes issus du milieu urbain afin de proposer 6 morceaux totalement différents les uns des autres. Chose promise, chose due ; le projet regroupe 10 artistes pour 19 minutes de pur plaisir auditif. Wit., Luni, Slimka, Khali, Oniisha, Lala &ce, La Fève, Clara charlotte, J9ueve et SONBEST se sont réunis en solo, duo ou trio avec des morceaux uniques. Du reggaeton à la plug en passant par des refrains en anglais, la diversité de l’album le rend spécial et très apprécié. Ce succès passe aussi par des prods inédites de 99 et Wolfkid, plus créatives les unes que les autres. Mention spéciale à la prod de “All in” qui match parfaitement les univers de Slimka et Khali, tous les deux présents sur le morceau.

Jules

99 & Wolfkid


Grand casino

Comment parler des meilleurs projets de 2021 sans mentionner JVLIVS II

En effet SCH a fait son grand retour en nous sortant le deuxième opus de la trilogie JVLIVS qui était très attendu par les fans.

À la sortie, certains l’ont reçu comme une déception en le comparant au premier volet (considéré par beaucoup comme le meilleur album du S), mais nombreux sont ceux ayant su l’apprécier à sa juste valeur, et j’en suis le parfait exemple.

Instrus variées, lyrics travaillées et story-telling travaillé (même si moins que dans JVLIVS I selon moi), une intro magnifique et de purs bangers comme le feat avec Freeze Corleone. Le rappeur Marseillais a su s’imposer une nouvelle fois et a d’ailleurs annoncé que le troisième volet était déjà en préparation. Hâte de streamer ça !

Noé

SCH


Jvlivs ii

Sorti le 19 novembre 2021, Civilisation est le meilleur démarrage de l’année et devient l’album le plus vendu de France en 2021. San est de retour avec l’un de ses meilleurs projets : tout d’abord, il frappe fort avec L’odeur de l’essence sorti, sans prévenir, le 17 novembre qui dénonce la société et ses vices. Cet album est un véritable chef-d’œuvre puisqu’on découvre un homme de plus en plus mature qui livre ses conseils sur la vie comme dans Shonen ou Jour meilleur, sur l’amour dans Athena, l’hymne à son épouse. De même, il apporte une réelle critique de la société dans Manifeste ou Baise le mondeOrelsan chante les conditions de travail précaires dans lesquelles sont fabriqués ses habits. Cependant, San n’a pas oublié d’où il venait en proposant un titre avec Gringe et un titre comme Du propre, le rappeur rend hommage à sa ville : Caen, en racontant ses soirées décadentes comme il avait pu commencer dans Dans ma ville, on traîne (La fête est finie, 2017). En bref, Orelsan nous offre à nouveau un album sans aucune faille, notamment grâce au talent de Skread qui ne déçoit jamais. Grâce à cet album, Orelsan est nommé aux Victoires de la musique dans deux catégories : « Artiste masculin » et « Album de l’année » et cela est amplement mérité. Enfin, San se prépare pour marquer 2022 avec une tournée qui est déjà sold out : « Paris, merci, merci, j’pose un Bercy sur toute la semaine ».

Agathe

Orelsan


Civilisation

Le sixième album du rappeur et producteur Tyler, the Creator fait suite à Igor un album considéré déjà comme culte, mais Call me if you get lost n’a rien à lui envier. Ce projet est un tour d’honneur, une consécration pour le rappeur qui fait le bilan de ses accomplissements aussi bien dans les lyrics que dans la musicalité. En effet, l’album est représentatif de la carrière de Tyler dans son ensemble, L’équilibre entre les flows et punchlines grimey qui rappelle ses débuts avec Odd future et les instrumentales mélodieuses à la Flower Boy donne tout son charme et son unicité à l’album : une mixtape rap style années 2000 sur le thème du voyage bohémien le tout plongé dans une esthétique coloré propre au rappeur. Un combo décalé qui fonctionne, on ne sait comment, terriblement bien. L’album est également marqué par son panel d’invités particulièrement diversifié, entre les rappeurs NBA Yougboy, 42dugg, Lil Uzi Vert et les chanteurs R&B/ alternative pop Fana Hues et Brent Faiyaz en passant par la légende et première influence de Tyler, Pharrell Williams, le casting est éclectique, mais fait finalement sens grâce à un placement réfléchi et cohérent de chaque invité.

Simon

Tyler, The Creator


call me if you get lost

Après l’explosion de sa mixtape “Die for my bitch” en 2019, le rappeur Hykeem Jamaal Carter Jr., aka Baby Keem, sort le 10 septembre 2021 son premier album studio, “The Melodic Blue“. Composé de 16 morceaux, le projet se place directement en 5ᵉ place du Billboard 200 avec 53 000 exemplaires vendus lors de sa première semaine.

La recette d’une telle réussite ? Tout d’abord, un talent et un professionnalisme indéniable. Baby Keem ayant composé 14 des 16 morceaux, la double casquette de rappeur – compositeur lui permet de maîtriser mieux que personne son propre univers. Des instrumentales d’une variété absolue, voguant entre puissance, mélodie ou style plus rétro, nous envoutent et nous permettent une expérience musicale riche. On notera aussi des featuring avec des artistes des plus prestigieux, notamment la triple apparition de son cousin et associé Kendrick Lamar, ou bien Travis Scott sur le morceau percutant « durag activity ». À travers son premier projet, l’artiste écrit également des textes poignants, majoritairement sur ses relations avec les femmes. Il raconte aussi des bribes de son passé douloureux, faisant part de l’alcoolisme de sa mère ou encore de leurs problèmes financiers.

Du haut de ses 21 ans, Hykeem Jamaal Carter Jr a su s’imposer sur la scène du rap américain grâce à son propre style, ses lyrics poignants ainsi qu’à la diversité de ses morceaux.

Garance

Baby Keem


The melodic blue

C’est l’histoire d’un mystère. L’histoire d’une montée en puissance fulgurante. Après avoir acquis une fanbase solide grâce des singles maintenant classiques comme «Flocko » et « Fixette » et démontré sa technicité sur « S.P.S. » ou « Ça suffit », Ziak débarque avec une claque de 17 titres : « Akimbo ». Emmené notamment par son hit dansant : « Galerie », cet album prouve non seulement que Ziak est actuellement au sommet de la drill française, mais aussi qu’il est capable de faire preuve d’assez de versatilité pour nous immerger dans son univers froid et cruel si propre aux origines de la drill. Le personnage de Ziak est étudié minutieusement. Les mots, les formules, les idées utilisés sont savamment choisis, pour que le monde noir dans lequel Ziak évolue soit retranscrit selon une certaine poésie aux tons sombres et glaciaux, rendant sa grâce à un style musicale qui commençait à s’essouffler. En s’aventurant avec brio à la grime sur « Badman Trip », en renouant avec des productions classiques sur « Lauiss » et en posant des couplets avec un flow posé comme sur « Espace » ou « Shonen », l’homme au bandana a réussi à prouver qu’il est un artiste majeur, et qu’il est là pour durer. Akimbo n’est pas un album pour les amateurs de drill, c’est un album pour les amateurs de rap.

Darren

Ziak


Akimbo

Pour la fin de l’année 2021, on a retrouvé l’univers sombre et brutal de Louis a.k.a La Fève dans son deuxième album sortie le 17 décembre. ERRR, conçu entre le 99 studio et un appartement de Fontenay-sous-Bois, comprend 18 titres courts et ténébreux où La Fève invite 3 artistes en featuring: $ouley, Zamdame et S.Téban Entre des mots, un flow et un beat singulier, La Fève sait se distinguer du rap français. Il nous propose des prods originales et distinguées comme il le souligne : « La prod est quali je fais de la musique élégante » (extrait de ‘Saoulé’). On retrouve des touches américaines avec « Rat interlude » ou encore de la drill énergique dans « Voiture sportive ». On notera également les transitions entre les morceaux, à l’image de l’enchaînement « No Hook » et « Saoulé ». L’album de 39 minutes s’écoute alors facilement ! Avec un univers aussi gris que la pochette de l’album, La Fève aborde des thèmes tels que la solitude et la trahison. ERRR illustre la réussite et le potentiel du rappeur en se classant dans le top 10 Spotify Monde lors de la première semaine. La fève bat son propre record de streams sur toutes les plateformes. Ce rappeur plein d’avenir au flow atypique a su trouver sa place et promet un futur radieux.

Émilie

La Fève


ERRR

L’étrange Histoire de Mr. Anderson de Laylow a été mon coup de cœur de 2021. Il est revenu avec un album incroyable. Laylow a travaillé pour cet album sur le fond en proposant une histoire qui structure l’album et des morceaux très introspectifs ; mais aussi sur la forme, avec des prods folles et des choix de feats ultra cohérents qui ont véritablement pu apporter leur patte à l’album. Malgré le fait que l’histoire est bien narrée, rien ne nous empêche d’écouter les morceaux dans le désordre pour apprécier son album, même si la direction artistique incite à l’écouter dans l’ordre pour profiter pleinement de l’expérience. Puis il y a une vraie force qui réside dans la capacité de Laylow à transmettre ses images de façon très cinématographiques. Cet album impactera donc surement l’industrie grâce à son inventivité artistique.

Léo

Laylow


L'étrange histoire de mr. Anderson

Après avoir donné naissance à son premier enfant, Halsey (acronyme pour la chanteuse Ashley Nicolette Frangipane) nous offre avec ce quatrième album un voyage entre la beauté et l’horreur. La talentueuse artiste profite de cet album pour exprimer les joies et les souffrances de la grossesse et de l’accouchement, du paradoxe entre la Sainte et la Trainée (que de nombreux artistes ont déjà abordé avant elle, comme Madonna) et du sentiment que peuvent ressentir les artistes d’appartenir aux autres.

Une sortie d’album entourée de mystère puisque Halsey casse les codes en ne divulguant pas de single. À la place, elle nous dévoile un film qui retrace l’histoire d’une jeune femme enceinte dans un cadre qui oscille entre Moyen-Âge et Renaissance. Grande surprise, la bande-son du film n’est autre que son album. Superbement réalisé par Colin Tilley, ce film mystique tire son inspiration artistique d’univers variés comme celui de Game of Thrones ou encore de la Renaissance.

Cet album, savant mélange d’alternative pop/indé et de rock, est une preuve de l’identité versatile d’Halsey. Son honnêteté et son travail d’écriture séduise tout de suite et nous plonge dans un univers fascinant. If i can’t have love, I want power est un chef-d’œuvre dans son genre et une expérience unique.

Dans une industrie où il est de plus en plus difficile de se démarquer, Halsey sort des sentiers battus et nous offre une expérience artistique et musicale singulière. Les morceaux se succèdent et ne se ressemble pas. En effet « Girl is a Gun » et « You asked for this » sont deux titres qui contrastent aussi bien dans leur musicalité que dans le thème abordé.

Aujourd’hui, le talent de Halsey n’est plus à prouver. L’artiste traite avec brio de sujets qui lui tiennent à cœur, comme dans cet album où elle exprime musicalement et artistiquement la beauté et l’horreur de la maternité et de la sexualité.

Cette prise de risque musicale se solde par une réussite puisque l’album se positionne dans le top 10 des meilleurs débuts de l’année dans de nombreux pays et se hisse à la seconde place du Billboard 200.

Yasmine

Halsey


If i can't have love, i want power

11 titres, 30 minutes, 3 rappeurs aux qualités complémentaires. Sorti le 24 avril 2021, Private Club est l’album qu’il ne fallait pas louper cette année. Jazzy Bazz, EDGE et Esso Luxueux nous plonge dans une ambiance nocturne immersive entre fête et questionnement. L’équilibre entre les mélodies de EDGE, la nonchalance d’Esso Luxueux et le rap technique et égotrip de Jazzy Bazz, le tout sur des productions léchées, en font un album no skip. Les 3 rappeurs parisiens sont des amis de longues dates ce qui explique cette homogénéité et cette harmonie tout au long de l’album. La cohérence entre les morceaux rend l’écoute très fluide et agréable et nous donne l’impression de faire partie du Private Club.

Les albums communs sont de plus en plus présents dans le rap français et c’est toujours l’occasion de découvrir ou redécouvrir des artistes. Edge et Esso Luxueux se sont, pour leur part, au révélé au grand public grâce à ce projet. Edge ayant sorti 2 Ep les mois précédents et Esso Luxueux ayant uniquement un featuring sur l’album de Deen Burbigo. Cependant, ils ont permis à Jazzy Bazz, installé depuis 10 ans dans le rap, de se surpasser et de se renouveler pour ne pas faire ‘tache’ face à cette nouvelle génération.

Bref, vous l’aurez compris Private Club est un projet marquant de l’année 2021 grâce à la fusion de 3 amis et très bons rappeurs dont les styles respectifs se distinguent et se complètent. À consommer sans modération.

Eugène

Jazzy Bazz, EDGE & Esso Luxueux


Private club

2 ans après s’être illustré avec son premier album « True 2 Myself » et de gros hits tels que F.N ou encore Ruthless, Lil Tjay a décidé de remettre le couvert avec un deuxième chef-d’œuvre début avril 2021. En ayant seulement sorti un EP entre temps, « State of Emergency » racontant sa vie dans sa ville de New York, mixant drill et mélodie avec des artistes provenant exclusivement de la Big Apple tels que Fivio Foreign ou le légendaire Pop Smoke, Lil tjay ne laissait encore aucunement pressentir l’arrivée d’un deuxième album. Fin 2020, il rompt son calme en nous sortant des masterclass à quelques semaines d’intervalle, « Losses » le 30 octobre et « Move on » le 20 novembre 2020, qui se trouveront dans son futur album qu’il commence à laisser présager pour bientôt. Quelques jours avant le début de la nouvelle année, le jeune New-Yorkais lâche une bombe avec un extrait d’une musique qui deviendra l’une de ses plus célèbres « Calling my phone » et qui fera monter hautement la hype les mois suivants. 2 avril 2021, fin de l’attente, « Destined 2 win » voit le jour, 21 titres et 1h04min de bonheur. Contrairement à son premier album qui était assez divers en termes de mélodie, cette fois-ci c’est un ton plus doux et mélancolique qui va primer avec des sons comme « what you wanna do » ou encore « Born 2 be great ». Cependant, pas de frayeurs Lil Tjay rappelle qu’il sait aussi être incisif dans des featurings avec Offset, Fivio ou encore son duo de toujours Polo G dans « Headshot ». On remarque déjà une certaine expérience malgré son jeune âge et sa grande communauté est déjà dans l’attente d’un nouveau projet pour le simple plaisir des oreilles.

Dany

Lil Tjay


Destined 2 win

Dans une année remplie d’excellents projets rap, c’est pourtant un album R&B qui a su retenir mon attention. Un tour de force réalisé par une chanteuse encore méconnue en général mais qui semble vouée à un avenir brillant. En effet, Snoh Aalegra nous a offert le 9 juillet 2021 son troisième album ‘TEMPORARY HIGHS IN THE VIOLET SKIES’. Elle nous embarque avec ce projet pour 46 minutes de voyage au sein de son univers. L’album est rythmé entre sonorités planantes et titres entrainant. Avec une production réalisée majoritairement par No I.D. (ex-mentor de Kanye West), la chanteuse originaire de Suède a trouvé la recette pour remettre le R&B au centre de l’industrie. De plus, elle collabore pour ce projet avec Tyler, The Creator, James Fauntleroy ou encore The Neptunes sur l’efficace ‘IN YOUR EYES’. Le style rétro enrobé de douceur proposé sur les 15 chansons crée alors une véritable expérience auditive pouvant parfois rappeler les travaux de Whitney Houston. Les avis du public à sa sortie ont été quasiment unanime sur sa qualité, un signe d’espoir pour la carrière à venir d’Aalegra.

Augustin

Snoh Aalegra


temporary highs in the violet skies

Le 9 juillet, le rappeur Tuerie nous délivre son premier EP intitulé Bleu Gospel. Ce projet de 8 titres s’avère être une véritable claque artistique. Construits autour d’une souffrance quasi nostalgique et agrémentés de dissonances et d’inspirations diverses telles que le gospel, la soul ou évidemment le hip hop les morceaux sont animés par une certaine violence nécessaire pour compter le récit d’un passé douloureux.

Il est important de remarquer le travail monstrueux fourni par les beatmakers présents sur Bleu Gospel qui permettent à Tuerie de nous fournir un EP complet et digne du label Foufoune Palace tenu par le rappeur Luidji. Ainsi, on retrouve des artistes tels que Keydi, Oscar EmchSteve Yameogo, Guillaume Pernot, Har2nok, ou encore Ryan Koffi (qui produira le très intense voir dérangeant « tiroir bleu ») qui méritent un énorme shout out.

Tout au long de cet EP à l’allure autobiographique, Tuerie expose sa polyvalence et sa technicité a travers des placements inattendus, des paroles fortes, des passages chantés acapella qui font de cet EP pour l’auditeur un véritable condensé de ce que le rap français peut proposer.

Samy

Tuerie


Bleu gospel

Adepte de la plug, sous-genre de la trap dont nous vous avions déjà parlé, Prince K a su innover dans son album Heat Wave en transgressant les règles d’un genre déjà nouveau en France. Cela peut s’entendre dès son intro, affaires et chiffres, qui emprunte un rythme au bossa nova. Ce style propre à Prince K continue d’évoluer tout au long de l’album, qui nous propose des sonorités uniques, tantôt s’inspirant de la new wave américaine en rampant sur de la pluggnb, tantôt chantant sur des instrumentales samplées qui peuvent rappeler celles des débuts de Yung Lean. Prince K se distingue donc des autres rookies du rap français, de part de sa sélection de prods, ainsi que par ses paroles et son flow, qui mettent en avant la sensualité plus que la flexance. Une mixtape à ne pas rater pour tous les fans d’intrus planantes qui rappellent les vacances.

Clément

Prince K


heat wave

En septembre dernier, 8ruki et JMKS, deux grands acteurs de la scène émergente du rap français sortaient une mixtape commune autant aboutie qu’atypique. Les deux rappeurs avaient déjà prouvé à plusieurs reprises leurs complicités artistiques notamment avec les sons Blueface sorti en 2020 ou encore Grand8 sorti en 2018. Ce projet commun nommé 8GANG était donc très attendu par leurs publics.

Le projet commence avec des sons à l’ambiance solaire, qui nous permettent de nous immerger directement dans l’univers des deux artistes. Plus on avance dans la tape, plus les morceaux sont novateurs, ambitieux et atypiques. Par exemple, le son « thriller » qui avait été utilisé pour teaser le projet est un véritable banger mélangeant trap et plug, chose que nous n’avons pas forcément l’habitude d’entendre dans le paysage du rap français.

On retrouve également dans le projet plusieurs featuring: rowjay, DECIMO, S.Téban, Afro S, Zaky, tous aussi intéressants les uns que les autres.

En conclusion, ce projet représente parfaitement le renouveau qu’apporte cette « nouvelle génération » dans le rap français : loin des standards, elle ne craint pas d’innover tant dans le choix des prods, que dans les flows ou les lyrics.

Charline

8ruki & JMKS


8GANG

LAÏLA. Voici le titre du deuxième album de Khali, sorti en mai 2021. Son opus comprend 11 titres, un seul featuring (avec un de ses compères de la « NEXT GEN » du rap français, j’ai nommé Chanceko) et un banger, à savoir D&G. Khali parvient avec une aisance fascinante à nous faire rentrer dans son univers et même, par moment, à nous dévoiler des bribes de sa vie. Fidèle à ce qu’il proposait en 2019 dans son premier projet du nom de Palmer wild story, Khali glisse sur les prods en abordant divers sujets : la jeunesse, l’amour ou encore la tristesse. Sa vie quotidienne en fait. Pour cela, il use de sa baby-voice et de ses flows tranchants pour transmettre des émotions fortes tout en se démarquant de la scène française actuelle. La direction artistique est aussi pour beaucoup à la réussite de ce projet. Les prods sélectionnées pour cet album sont tout bonnement excellentes, présentant des sonorités venues d’outre-Atlantique comme du Maroc puisque Khali, bien que Bordelais, a ‘des valeurs qui proviennent du roc-ma’ ! Au bout du compte, LAÏLA est un magnifique projet qui réunit les différentes facettes de Khali. À écouter sans modération !

Nathan

Khali


laÏla

Green Montana, membre du label 92i a sortis en juillet son deuxième album « Melancholia 999 » après son premier album Alaska sortis en 2020 qui avait fait bonne impréssion.

C’est avec ce dernier projet que Green Montana a fait forte impression auprès de la scène française et a littéralement explosé en termes de streaming notamment avec le son « FUM22 NOCIVE » qui atteint aujourd’hui les 10 millions de stream. SDM autre membre du 92i s’invite également sur le projet avec le son « ÉVIDEMMENT » avec une ambiance d’été plutôt posé qui correspond bien à Green Montana. Cet album mélange kickage et douceur avec des sons pour la plupart tous différents. « CALIFORNIA », « EYELINER » ou encore « BB PART.3 » représentent d’ailleurs parfaitement ce mélange calme, mais à la fois très technique. Mais d’autres sons comme « PJP NMR » ou « COMME UN AIMANT » possèdent une ambiance bien plus énergique qui amène à cette album un parfait équilibre et qui contraste très bien avec le côté sombre du son «MAGIC CITY 999 ».

Bref MELANCHOLIA 999 était l’album à ne pas rater en 2021.

Édouard

Green Montana


Melancholia 999

Enjoy 2022 & Stay Tuned

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