Start It

d41e495133bcdf61e31654971e5b19e7

SCH, entre adaptation et déception

Parfois, le plus dur n’est pas d’arriver au sommet, mais d’y rester. Être capable de se renouveler, d’évoluer en même temps que son art.

Nombreux sont les rappeurs qui n’arrivent pas à retrouver leur niveau, à évoluer normalement, restant dans l’ombre de leurs premiers morceaux ou leurs premiers albums qui surprend le public et où l’artiste fait part de son envie et de sa rage de réussir. Dans le rap FR nombreux sont les artistes qui n’arrivent pas à provoquer le même entendement de leur musique qu’auparavant. Des figures comme Rohff, La Fouine, et même plus récemment Gradur ou Ninho. Même si, chacun a son avis sur le sujet, on ne peut pas nier que leur style, leurs rimes sont moins tranchantes et leur public ne manque pas de leur faire remarquer.

Loin de ne reviens pas avec Heuss illustrant parfaitement ce qui a été dit.

C’est notamment avec la montée des streamings, l’influence des trends tiktok et l’arrivée des nouveaux auditeurs de rap que les artistes vont changer leur style, le rendre plus accessible laissant parfois de côté, leur patte et les valeurs de cette musique.

Et depuis 2 ans, même s’il reste très apprécié et respecté dans le rap français, c’est le cas de SCH.

SCH dit Julien Schwarzer, est un rappeur français d’Aubagne, et d’origine allemande. Schneider, qui a par la suite donné son surnom actuel signifiant « Le tailleur » en allemand en référence a son flow saccadé qui le caractérise.

Arrivé comme un OVNI dans le rap Français, son début de carrière est marqué par de très bons freestyles sur Booska-P et de nombreuses collaboration avec Lacrim.

Et c’est le 13 novembre 2015, que sort “A7“. Bientôt certifié diamant avec plus de 450 000 ventes en France. Le projet lui permet de véritablement lancer sa carrière et est à l’heure actuelle la mixtape la plus écoulée du rap français. On sent dès l’intro “John Lennon” un SCH très incisif avec une prod trap lui correspondant parfaitement.

Le ton est donné et continue tout au long de la mixtape.

Viennent ensuite ses 2 premiers albums solos “Anarchie” et “Deo Favente“. Les deux seront certifiées platines et poursuivent la lancée de SCH.

C’est en 2018 que la carrière du rappeur prend un tout autre tournant avec la sortie de “JVLIVS“. Album cinématographique, il est accompagné de la voix d’Al Pacino (version française) qui nous plonge dans une ambiance de mafia italienne nous rappelant la série gomorra. Au niveau des prods, des paroles l’album est une totale réussite et figure parmi les meilleurs projets de ces dernières années.

Durant ces années, le rappeur collabore également avec Hamzatwinstatic où encore Kaaris, des artistes qui collent parfaitement à son style et qui lui permettent de rester à la page entre ses albums.

Même avec “rooftop“, où sa musique est plus variée, notamment au niveau des featurings avec Gims et Heuss l’enfoiré et de l’autotune qui dure parfois durant tout un son. C’est une réussite et il reste excellent dans le kickage en rappelant dès l’intro que rien a changé et qu’il est toujours le même.

« J’aurai d’ja arrêter le rap, salope si ça allait mieux »

Mais en août 2020, sort “bande organisée“, permettant ainsi au rappeur d’Aubagne de toucher un nouveau public. Plus jeune, moins habitué a de la trap pure et moins habitué a l’ancien SCH.

Depuis, l’artiste a clairement changé sa ligne artistique, des feats zumba avec NapsJul, et L’algerino et une image plus décontracté. Pas dramatique surtout que “JVLIVS Tome 2” arrive avec beaucoup d’attente et d’espoir pour son public.

Et c’est là que la plus grosse déception vient et que notre analyse se pose. Alors qu’on attendait un tome II où l’on rentre plus en profondeur dans le personnage de Jvlivs, on a un personnage plus paradoxale et moins affirmée. Un choix assumé par SCH qui voulait demystifier son image, peu logique donc surtout quand cela intervient en plein milieu de la deuxième partie de la trilogie.

Au final, quand, dans le tome I la pluralité des thèmes étaient en place (trahison, esprit torturé, règlement de comptes, haine, mafia, etc.…), chapeauté de bout en bout par un seul beatmaker, Katrina Squad. Le Tome II lui, n’apporte rien et manque justement de profondeur avec trop de légèreté dans le personnage dans les sons et les prods.

JVLIVS Discount

Mais c’est surtout avec les feats que l’on perd le fil du premier opus. D’abord Freeze Corleone qui malgré un feat réussis ne rentre pas du tout dans l’univers “JVLIVS“. Dès le quatrième morceau, on sort de l’ambiance, SCH le concède en interview où il dit faire le morceau sans penser a l’album, voulant simplement collaborer avec le rappeur du 667.

Enfin le feat avec JUL… Qui est aujourd’hui le son le plus ecouté du projet, et qui sonne plus comme un single d’été, fait pour tourner dans les clubs. A l’image de bande organiséee montrant bien que l’audimat a évolué et que le mythe de “JVLIVS” est absent de la plupart de l’album.

Loin d’être mauvais, le poids de “JVLIVS” et la volonté de SCH de satisfaire les deux publics (ses premiers auditeurs puis ceux venus après bande organisée), donne un projet trop léger, travesti pour le grand public.

Et quand on regarde son top 5 sur spotify et ses dernières collaborations (PLK, Classico Organisé) ça ne s’améliore pas.

Peut-être qu’un projet avec Hamza où le tome III nous feront changer d’avis et permettront à l’artiste de satisfaire son audimat et ainsi revenir au top…

Enjoy & Stay Tuned

Antoine Fouassier

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
Comment Sublime brise les codes de l’industrie musicale
Les effets de la musique sur les humains
La Pép’It de novembre : IPNDEGO