Start It

photo burna boy

Grand angle sur Burna Boy, le prince de l’afrofusion

Retour sur la carrière du leader incontesté de l’afrofusion, le genre phare du continent africain.

Je ne dirais qu’un seul mot, répété trois fois : musique, musique, MUSIQUE !!! En effet, quoi de mieux pour accompagner l’ouverture de Start it vers un panorama musical élargi que d’entamer avec l’un des styles les plus en vogue du moment : l’afrofusion, et par celui qui le résume le mieux actuellement, j’ai nommé Burna Boy. L’approche renouvelée, c’est donc dans cette optique que votre média préféré a choisi de jeter son dévolu sur cet artiste nigérian de 31 ans qui a su retourner tous les festivals cet été avec son hit ‘Last Last‘ (un banger ultra efficace porté par un sample “guitarifié” du morceau ‘he wasn’t man enough‘ de la chanteuse Toni Braxton) et qui, non content de présenter une carrière déjà non négligeable dans l’afrobeat game, occupe désormais une place grandissante parmi les superstars de l’industrie. Enfin, dernier mot avant d’entrer dans le vif de cette chronique : qu’est-ce que l’afrofusion ? C’est vrai, pourquoi ne pas parler d’afrobeat pour définir le rayon où se vendent les disques de Burna ? Et bien tout simplement car c’est ainsi que l’artiste définit son style, qu’il considère comme le fruit de ses influences diverses. Il attribue d’ailleurs l’entièreté du genre afrobeat à Fela Kuti, considérant ce dernier comme le seul représentant du genre. Et voilà, après cette précision des plus discutables, on peut y aller, c’est parti SHAYO !!!

Incipit

Burna Boy, de son vrai nom Damini Ebunoluwa Ogulu, est né le 2 juillet 1991 à Port Harcourt au Nigéria au sein d’une famille de la classe moyenne du pays avec un père entrepreneur dans la soudure et une mère traductrice. Il grandit dans un environnement propice à l’émancipation artistique puisqu’il compte parmi ses proches un certain Benson Idonije qui, outre sa qualité première de grand père, a jadis été le manager de … (roulement de tambour)… FELA KUTI ! Soit l’un des plus grands artistes africains et le fondateur de l’afrobeat… rien que ça. C’est ainsi, baigné par cette ascendance bien venue, que le jeune Damini s’initiera à de nombreux genres musicaux comme le reggae, le rap ou le new jack swing; lui permettant, de ce fait, de parfaire sa palette musicale. S’ensuit alors ses premières tentatives de composition, vers l’âge de 10 ans, à l’aide du logiciel Fruityloops. A partir de là, le jeune Burna s’enfermera dans la salle du temps quelques années jusqu’à son arrivée à Brixton, moment qu’il choisit pour faire parler de sa musique. Cette dernière finira d’ailleurs par se supplanter complètement à son assiduité académique, ce qui le mènera à retourner presque aussitôt au pays, afin de s’adonner pleinement à sa passion où il sortira ses premiers morceaux avec son pote producteur LeriQ. À suivre…

Péripéties

Ses débuts

Après quelques mixtapes aux retentissements locaux où, malgré son approche encore balbutiante, on se plaît à entendre la versatilité musicale dont Burna Boy fait preuve, il signera chez le label Aristokrat Records, avec lequel il enregistrera son premier album ‘LIFE‘ (entendez Leaving an Impact For Eternity ) en 2013. Ce dernier connaîtra un certain succès au Nigéria, puisqu’il s’écoulera à plus de 40 000 exemplaires le jour de sa sortie. Ce premier opus se caractérise par un grand mélange de styles (qui témoigne des influences de l’artiste), tout en s’inscrivant dans les sonorités du moment. Le single ‘Like to party‘, un morceau chantonné qui s’esquisse aux confluants du reggae et du dancehall, et qui constitue par ailleurs le premier hit de Burna en est une illustration parfaite.

Fun Fact: Wizkid et Omah Lay, alors peu connus à l’époque, sont en featuring sur l’album.

Fort de ce premier succès qui lui confère une importante visibilité nationale, Burna Boy, soucieux d’être écouté à l’internationale, troquera le yoruba (une des langues majoritaires au Nigéria) pour l’anglais, et se lancera en indépendant. Il fondera son propre label Spaceship Records au sein duquel il enregistrera son second album ‘On the spaceships‘ ainsi qu’une mixtape du nom de ‘Redemption‘. Chacun des deux projets connaissent un succès croissant. Néanmoins, c’est deux ans plus tard que sa carrière connaîtra un nouveau tournant.

La consécration

En 2018, Burna Boy sort, en contrat d’émission avec Atlantic Records, l’album ‘Outside‘. Ce dernier, notamment porté par son top single ‘Ye‘ se verra inclure dans les charts de nombreux pays, dont notamment les pays occidentaux. Il sera récompensé par divers prix, comme celui de “l’album de l’année” par Entertainment Awards Nigeria. Cet album lui offrira la visibilité qu’il attendait en lui permettant de collaborer avec les têtes d’affiches de l’industrie comme Beyoncé : il apparaît sur son album ‘The Lion King : The Gift‘. Néanmoins, malgré ce succès retentissant, le meilleur reste à venir…

Et le meilleur, se nomme à mon sens ‘African Giant‘ qui n’est d’autre que son quatrième album, et qu’il sortira dans la foulée de l’enthousiasme suscité par son précédent opus. Cet album que Burna reconnaît lui-même comme son projet le plus personnel à ce jour, est abonde de morceaux de qualité aussi percutants d’un point de vue musical que lyrical. On retiendra par exemple ‘African Giant‘ le titre éponyme, ‘On the low‘, ou encore ‘Collateral Damage‘ (mon morceau préféré de l’album), où, sur un riff de guitare très efficace, il dénonce la corruption qui gangrène la société nigériane et déplore l’impuissance de ses habitants. Enfin, en guise de dernier commentaire sur ce projet, on retrouve comme à son habitude une grande diversité de sonorités qui se reflètent chez les invités, puisque l’on retrouve par exemple Future sur l’album.

“Ambassador go dey chop
And Governor go dey chop
And President go dey chop
When dem say make we jump, we go jump”.

La suite

La clef du succès en poche, il enregistrera par la suite son cinquième album ‘Twice as tall‘, projet une nouvelle fois très engagé et dénonciateur (du colonialisme notamment), qui sera intégralement produit par Sean Combs, aka P.Diddy. Sur cet album, on notera un featuring avec l’artiste sénégalais Youssou N’Dour sur le morceau d’introduction, ainsi qu’une collaboration française avec le producteur fétiche d’Orelsan, Skread. Dernièrement, il a sorti en 2022 son album ‘Love, Damini‘ un peu moins bien que les précédents volets mais dont on retiendra tout de même ‘Last Last‘ et ‘Cloak and Dagger‘. Enfin, il a également participé à la composition de la bande originale du film Black Panther Wakanda forever, dans lequel il signe le morceau “Alone“.

Excipit

En conclusion, je dirais que je suis très curieux de savoir quelle tournure va prendre la carrière de Burna Boy, à savoir s’il va réussir à maintenir son ascension tout en préservant ce qui fait le fond de sa musique, son aspect dénonciateur également, et son approche instrumentale.

Enjoy and stay tuned

Mendossa Picard

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
Comment Sublime brise les codes de l’industrie musicale
Les effets de la musique sur les humains
La Pép’It de novembre : IPNDEGO