Ce 25 octobre, Canal+ diffusait le documentaire Reines, pour l’amour du rap. Le concept est simple : cinq rappeuses françaises se retrouvent confinées pendant quatre jours avec une flopée de producteurs pour produire un morceau. Un projet de taille qui rend alors hommage au processus créatif et à la scène féminine du rap souvent méconnue en France.
La directrice artistique du projet, Juliette Fiévet, connue pour son émission Légendes Urbaines et sa volonté de faire rayonner la culture rap, était donc une invitée de choix pour le projet. Elle réunit Chilla, Le Juiice, DAVINHOR, Vicky R et Bianca Costa pour ce séjour de création culturelle. Les cinq rappeuses qui ne se connaissent pas à l’origine en profitent donc pour échanger sur leurs expériences, leurs parcours de vie et leur place dans ce milieu qui ne laisse qu’une place infime aux femmes. L’émission d’une heure retrace donc leur découverte mutuelle qui guide alors le développement d’un morceau commun.
Au-delà du débat sur la place minoritaire, souvent considérée comme illégitime, des femmes dans le rap, la création musicale qui guide le projet rend le documentaire d’autant plus vivant. Entourées par des beatmakers de talent comme Junior Alaprod, Heezy Lee ou encore Jimmy Boss, les rappeuses ont le cadre parfait pour créer le titre parfait. S’ensuit alors le tournage du clip à l’Olympia, symbole de la consécration pour tout artiste. Le résultat est finalement à la hauteur des espérances puisqu’elles proposent “AHOO“, un véritable banger à l’audience.
Un accueil qui fait débat
Seulement, si le morceau réunit punchlines efficaces et une instrumentale entraînante, il semble être passé presque inaperçu depuis sa sortie. En effet, très peu de médias rap ont relayé la sortie du morceau et du documentaire bien qu’ils placent la cohésion dans le rap comme sujet principal. Un comportement que Vicky R a tenu à dénoncer sur Twitter dans une série de tweets sur l’hyprocrisie des médias rap.
Les médias rap qui ne relayent pas AHOO , vous êtes drôle . Faut arrêter de faire les hypocrites et de soi-disant vous plaindre de l’absence d’artistes féminines, quand lorsqu’on sort un bop et visuel incroyable vous faites les ray Charles.
— Vicky R (@IamVickyR_) October 30, 2021
À la suite de cela, le hashtag #HYPORAP s’est emparé du réseau pour dénoncer le double standard appliqué dans le milieu dès qu’il s’agit d’artistes féminines. En effet, il est évident que l’arrivée d’un projet de rap féminin passera quasiment toujours au second plan s’il est opposé à un projet de rap masculin. En France, seule Diam’s avait réussi à s’imposer pleinement, mais depuis, les rappeuses comme Shay ou Chilla peinent encore à imposer leur reconnaissance. C’est pourquoi il est bon de soutenir des projets comme Reines, pour l’amour du rap qui tente de rétablir un rapport positif au rap féminin français. Pour les retardataires qui auraient raté la diffusion du documentaire, il reste disponible sur MyCanal.
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