Ce soir ce sont Morcheeba et Head On Television que l’on retrouve. Morcheeba est tellement éclectique qu’il peut être classé en groupe de rock psychédélique, trip-hop ou même downtempo aux influences soul et folk. Ce sont Skye Edwards (chant), son fils Jaega (batterie), son mari Steve Gordon (basse) et son membre co-fondateur Ross Godfrey (guitare) qui sont présents pour ce concert. Ce dernier a d’ailleurs une certaine importance: le groupe s’était arrêté depuis environ cinq ans après le départ d’un des membres… jusqu’à la sortie de leur dernier album en juin 2018.
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J’arrive à 18h50 devant de la sombre salle municipale, personne en vue, je crois que je me suis encore trompée de jour… Puis d’un coup apparaît une très longue queue à l’extérieur jusqu’au bout du trottoir. La foule est composée de personnes allant de 25/30 ans à 65 ans (je suis sûrement la plus jeune). L’avantage est que l’on peut se douter que ce sont tous des fans. L’ambiance est très conviviale et tout le monde discute.
Il reste maintenant une heure avant la première partie assurée par Head On Television mais la musique de fond nous fait très bien patienter, étant parfaitement dans le style des sets à venir, à base de Air, The Flaming Lips, Björk, Radiohead ou encore Beach House.
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20h30, tout le monde est posé par terre en attendant le début de la première partie dans une ambiance festivalière.
Puis trois artistes complices arrivent et lancent tout de suite des notes de synthé, de basse, le tout rythmé par des beats puissants.
C’est un vrai mélange de styles d’une chanson à l’autre, avec certaines plus rythmées, d’autres qui se rapprochent un peu plus de Morcheeba, pour donner une première partie assez surprenante. Head On Television a un peu de Daft Punk et de MGMT tout en ayant un style bien à eux (autant vestimentaire que musical), aux influences tribales et groovy très envoûtantes mais entraînantes en même temps.
Ils renvoient tous une très bonne énergie qui met peu à peu l’ambiance malgré la disparité d’âge du public et les gens commencent à bouger dès la deuxième chanson, qui leur vaut d’ailleurs un tonnerre d’applaudissements. Le public jeune a l’air plus conquis tout de même, notamment lorsqu’ils nous saluent sur du synthé électro.
Je n’aurais pas envisagé ce style en première partie de Morcheeba mais ils se marient finalement très bien, et Head On Television tease le second groupe comme il faut.
Pendant l’entracte je tombe d’ailleurs sur quelques membres bien sympathiques du groupe. Le Krakatoa est plein à craquer, tout le monde attend avec impatience la seconde partie du concert.
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21h30, après avoir combattu pour retrouver un bon spot, Morcheeba rentre sur scène dans l’ombre, presque discrètement… puis débute avec un son puissant qui donne le ton, le tout sur un fond rouge sang. Tout de suite le public commence à se joindre au rythme ainsi qu’au premier solo guitare.
Puis une vraie entité débarque: la chanteuse du groupe, Skye, de qui émane une énergie mystique.
L’ambiance est telle que je ne peux m’empêche de murmurer une injure (dans le sens positif). Son rire incroyable et sa tenue scintillante nous ont tous conquis.
Le groupe enchaîne sur du reggae accompagné de riffs toujours plus impressionants avec “Friction”.
Sa voix nous enveloppe, la guitare et la basse nous animent, tout cela magnifié par la qualité de son parfaite de la salle.
Le groupe passe d’un album à l’autre, et en un concert il arrive à retranscrire ce qui fait toute sa force: l’immense diversité de ses influences.
Le public est captivé par les anecdotes, les changement réguliers d’instruments, et une présence sur scène incomparable avec les coups d’oeil perçants que Skye lance sous son chapeau (j’entends même parfois des «olala» émus autour de moi).
Nous sommes surpris par des rayons mauves et des rosaces blanches qui voguent sur les murs de la salle.
A quelques moments Skye essaye de faire chanter le public, malheureusement, comme on le sait tous, les français ne sont pas les plus à l’aise avec l’anglais. Elle n’en reste cependant pas là et persévère jusqu’à nous faire participer sur “Let Me See” telle une chef d’orchestre.
Puis Skye mentionne leur dernier album Blaze Away (juin 2018), je ne réfléchis pas et brandis haut mon vinyle fraîchement acheté telle une groupie en délire. Elle me regarde, rigole et me demande si j’ai un stylo… Je tremble, Morcheeba viens de dédicacer mon album.
Après quelques chansons, la chanteuse nous intime d’un coup de “chill out” et de sortir notre MJ… s’en suit une performance sensuelle de “Slowdown”, et une mise en scène des plus phasante.
Le groupe nous délivre comme final un bon vieux rock avec “Rome Wasn’t Build In A Day”, pendant lequel tout le monde chante les paroles, pour une fois.
Et me voilà repartie avec le vinyle du dernier album de Morcheeba pour garder en mémoire cette nuit incroyable qui m’a fait rencontrer mes idoles et m’a permis de me faire découvrir un super groupe.
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Lehna