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[Live Report] Disiz : un monstre à l’état pur

 

Disiz : un monstre à l’état pur

Depuis son premier album “Le poisson rouge” en 2000 jusqu’à son dernier album “Disizilla”, Disiz La Peste a toujours su se renouveler et voguer à travers les styles en surprenant son public. Sérigne M.Gueye est un homme qu’on ne présente plus et vingt ans après son célèbre “J’pète les plombs”, Disiz fait resurgir les démons de son passé avec un douzième album intitulé “Disizilla”. Lors de sa venue à Bordeaux, c’est dans le cadre de la promotion de cet album qu’il effectue cette tournée – “Zillatour” – en interprétant de nombreux titres présents dans cet album énergique et post-nucléaire ! L’absence de figure paternelle, la précarité ou encore la délinquance sont des thèmes traités par le rappeur d’Evry qui expose au grand jour ses émotions les plus intimes.

Il est 20h30 lorsque nous franchissons les portes du Rocher de Palmer sans difficulté, et que nous pénétrons dans la salle de concert où une atmosphère chaleureuse se dégage. Même si la salle n’est pas remplie, les bordelais sont venus en masse pour assister à ce concert et avec des profils très variés allant de l’adolescent au quarantenaire.

C’est le groupe Le Désordre créé en 2012 et originaire de Pau qui a l’honneur d’assurer cette première partie. Les quatre kickers JIMZ TRIP, FURB, KAYOP accompagnés de leur beatmaker OG MOFO rentrent donc sur scène avec un background de chaos où figure des débris d’immeuble à l’image du nom du crew. Les 4 rappeurs enchaînent leurs tracks avec un flow incisif et rapide, on peut dire que pour une première partie, “ça kick sec” ! Il faut dire que le flow aiguisé des rappeurs fait mouche dans la foule qui semble séduite et qui effectue un mini pogo dans la fosse. Le beatmaker OG MOFO s’empare même du mic” pour venir kicker avec ses acolytes l’espace d’une chanson. Sur les coups de 21h15, le public semble chaud et le crew finit en beauté sur “Envoie les ieubi” en lançant des liasses de billets dans la foule et en passant le flambeau à celui que tout le monde attend ce soir : Disiz La Peste.

Il est 21h30 lorsque les lumières de la salle s’éteignent et nous apercevons l’équipe de Disiz sur le point de monter sur scène. Soudain, nous entendons les premières notes et, du haut de son estrade, le rappeur d’Evry entame son show de la plus belle des manières avec sa très célèbre chanson “Disizilla”. La foule devient habitée, la puissance du rappeur ne laisse personne indifférent. Le rappeur enchaîne ensuite son set avec “Rap Genius”, une hymne puissante de son mythique album Transe-Lucide et le public se sépare des deux côtés de la salle pour s’adonner à un vif pogo. Après la fin de la chanson, le pogo se reforme presque instantanément lors de “Hendek”. Le rappeur nous surprend ensuite avec un titre un peu plus vieux, “Bête de bombe 4”, tiré de son album “Disiz the end” de 2009 au plus grand plaisir du public. En restant dans les classiques, Disiz interprète “Go Go Gadget” accompagné par le public qui scande le refrain avec vélocité.

Maniant à la perfection ses différents bangers, la force de Disiz réside dans le fait qu’il sait aussi jouer sur la corde sensible et il le démontre à la perfection en interprétant “Passage secret” en parfaite harmonie avec le public. Cette sensualité avec la foule atteint son apogée sur “Terre promise” où les briquets et les flashs du public illuminent la salle pour rendre ce moment encore plus solennel. Après cette session plus tranquille, la foule se sépare de chaque côté de la salle à la demande du rappeur et s’en suit un nouveau pogo encore plus énergique que le précédent sur le titre “Kamikaze”.

C’est un Disiz puissant que nous avons eu l’occasion de voir ce soir. Mélancolique et habité à la fois, il enchaîne ses tracks avec des transitions de lumières envoûtantes. Au fil du concert, le public se plonge peu à peu dans l’atmosphère installée par l’artiste et nous pouvons apercevoir le regard du public enjoué et captivé par la prestation scénique du rappeur. Et il faut dire que l’artiste frappe fort : il interprète à la suite deux titres parmi les classiques de son dernier album qui sont “Hiroshima” et “Cercle Rouge” sur laquelle la foule part littéralement sur un turn up général endiablé.

A la fin du concert, le rappeur d’Evry remercie le public et se dévoile. Le rappeur d’Evry, autrefois tranchant et incisif, laisse place à un homme sensible et démuni. Il nous explique avec pudeur qu’il vit une période difficile : sa mère est tombée gravement malade et cette épreuve a fait resurgir ses vieux démons, illustrés avec force dans “Disizilla”.

Il explique intimement que le soutien apporté par le public l’aide à traverser cette période sombre et qu’il a encore pleins de projets de prévus comme un treizième album qui serait déjà prêt…

 

Nous repartons habités et conscients d’avoir vécu un moment hors du commun, une communion avec cet artiste qui depuis longtemps transmet sa passion.

 

Axelle & Alexis.

 

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