Le début du concert étant prévu pour 20h30, j’arrive dans ces eaux-là au Rocher de Palmer tout excité à l’idée de voir pour la première fois l’un de mes rappeurs préférés. Je passe la tête, curieux de voir comment est la salle, et je vois la fosse déjà quasi pleine. Tout le monde est tourné vers la scène vide et noire. Ce spectacle étant peu intéressant, on me tire au coin fumeur, assez bondé lui aussi. Je retourne pour de bon cette fois dans la salle à 21h et toujours pas de musique sauf une décoration scénographique impressionnante, inspirée par l’architecture marocaine (rappelant les origines du rappeur avec lesquelles il a renoué pour la 1ère fois l’année dernière lors d’un voyage).
Puis, sur les coups de 21h, Hamza déboule sur scène pour un show qui durera quasiment 1h30 ! Le tracklisting choisi par le jeune belge est un savant mélange entre anciennes et nouvelles sauces. On aura droit, sans surprise, à son classique La Sauce extrait de sa 1èremixtape : H24, ainsi qu’à des titres issus de son dernier projet 1994 tels que 1994, Life, Mucho Love ou encore Jodeci Mob qui fut réclamé toute la soirée par les nombreux fans ayant répondu présent ce soir.
Le public – dans l’ensemble assez réceptif – se sentait effectivement plus à l’aise sur des tracks plus banger que sur la partie « zumba ». Cette dernière intervient au milieu du concert et a clairement permis de récupérer des forces pour le sprint final animé de pogos en continu. On aura eu l’occasion d’entendre Mi gyal, Vibes et surtout le titre succès Dale x Love Therapy en featuring avec Aya Nakamura qui achèvera ce passage zumba de la soirée.
On repart sur les gros tubes du SauceGod. Mention spéciale pour les titres Mac & Cheese, Blue Crystal et l’inévitable HS (feat. SCH) qui furent d’une efficacité affolante : des pogos de toute part, de la sueur, de cris et des reprises en chœur par une salle noire de monde (contrairement au concert de Maes la semaine dernière, pourtant affiché complet soit dit en passant…). Et puis comme si cela ne suffisait pas, Hamza est encore plus rentré dans le cœur du public lorsqu’il s’est affiché avec un maillot des Girondins de Bordeaux offert par le défenseur Maxime Poundjé floqué au nom de SauceGod bien sûr.
Toutefois, et malgré mon amour inconditionnel pour Hamza, tout n’était pas parfait. Beaucoup trop de chansons issues de Paradise ne sont pas connues par cœur. Le chanteur-rappeur Bruxellois s’est beaucoup trop reposé sur du playback et c’est vraiment dommage. D’autant plus que ça aurait pu être tolérable et compréhensible s’il s’était donné à fond sur scène, chose qui n’a pas spécialement été le cas… Je m’attendais à voir les petits pas de danse à la « new Michael Jackson », mais non… Enfin, il a abusé dans sa communication avec le public en lui demandant quasiment une vingtaine de fois de répéter après lui « SauceGod ».
Et Slim Lessio dans l’affaire ? Il est passé le temps de couper le show d’Hamza et de faire un titre : Trap. Ce passage n’a pas trop été compris par le public, mais le rappeur, permettant à Hamza de rependre lui aussi son souffle, a été tout aussi chaud sur scène.
Il est 22h30 et le concert s’achève par Minuit 13 comme Paradise. On notera d’ailleurs que le Belge a presque parfaitement respecté l’ordre de ses titres. Hamza remercie donc la salle et s’en va sur les belles paroles pleines de sagesse du grand Oxmo Puccino.
On remercie le public constitué de fans inconditionnels à 90%, les 10 autres pourcents représentant les groupies plus occupées à se prendre en snap qu’à écouter l’artiste (ça fait cher le snap)… mais on remercie aussi l’incroyable scénographie. Finalement, je pense pouvoir dire que Hamza n’est pas une bête de scène, mais comme c’est Hamza, au pire, ça ne peut être que bien !
Par Samy Nehmé.