Nous sommes le 21 mai, il est 20h lorsque les portes du Krakatoa s’ouvrent pour une soirée comprenant trois artistes, entre la folk et le rock.
A 20h10 Gia Margaret, première partie de la tournée de Novo Amor, est la première de la soirée à entrer sur scène. Cette auteure-compositrice-interprète de Chicago joue seule sur scène avec sa guitare et parfois son synthé. Elle nous livre ses titres dans un style folk, qu’elle qualifie elle-même de « sleep rock ». Elle chante ses chansons très calmement, presque timidement.
Avec ses titres acoustiques nous ne pouvons que nous rendre compte à quel point une simple voix et une guitare peuvent nous transporter, et que nous n’avons pas toujours besoin de plus. Ce sont la simplicité et la beauté de ses morceaux qui caractérisent Gia Margaret. Elle réussit à interpréter cinq morceaux avant de nous confier qu’elle est malade et qu’elle ne pourra malheureusement pas en faire plus.
A 20h50 le second artiste, H-Burns, monte sur scène. La salle s’est bien remplie. Ils sont quatre français sur scène, plusieurs guitares, un synthé et une batterie. Ils commencent leur concert sobrement avec des morceaux légèrement pop-folk comme Wolves de l’album Night Moves. H-Burns, de son vrai nom Renaud Brustlein, fait quatre chansons avant de s’adresser à la salle et de nous confier son bonheur de revenir jouer après cinq ans au Krakatoa. Il revient dans la région bordelaise pour la tournée de son dernier album Midlife, sorti le 29 mars dernier. Les titres s’enchaînent très naturellement, de plus en plus rock. Les lumières derrière eux sont très dynamiques, suivent le rythme rock du concert. Juste avant de lancer les premières notes de Tigress, issu de son dernier album Midlife, on sent que l’artiste peine à cacher son excitation pour ce morceau.
Après une chanson bien plus calme, H-Burns interprète le single phare de Midlife, Crazy Ones. Le morceau suivant s’inscrit dans la lignée de la prestation de Gia Margaret, en toute simplicité, en acoustique, une voix et un synthé suffisent amplement et arrivent à prendre toute la salle par les sentiments. Après une rapide présentation de ses musiciens, H-Burns enchaîne deux titres de son quatrième album, Nowhere To Be et Night Moves, puis sort de scène. Après une heure de concert et malgré un son légèrement saturé lors de certains titres, nous avons tout de même pu profiter de la qualité musicale d’H-Burns, mais surtout de sa voix singulière. Dans l’attente du dernier artiste, nous sommes accompagnés par l’album de Hailaker diffusé dans la salle, dans le même style de Novo Amor, une belle découverte.
A 22h20, le gallois Novo Amor, de son vrai nom Ali, arrive accompagné de son groupe. Novo Amor rend visite au public bordelais dans le cadre d’une tournée européenne. Ils sont cinq, dont un violoniste. La scène entière est recouverte de branches d’arbre accrochés aux pieds de micro et qui entourent le synthé et la batterie. Cette ambiance naturelle correspond étrangement très bien au style indie rock, folk de l’auteur-compositeur. Les morceaux de Novo Amor s’enchaînent. L’artiste alterne entre guitare et piano et se déplace très peu sur scène. Il ne communique presque pas avec le public mais exécute à la perfection chaque morceau.
Ce qui fait l’identité de Novo Amor c’est sa voix, assez aiguë. Le concert est également surprenant. En effet, par rapport aux albums enregistrés, les morceaux sont bien plus rocks, plus dansants et dynamiques. Ils restent tout de même émouvant grâce aux solos de violon qui sont présents sur chaque titre qui donne une touche folk voire symphonique. Nous espérions un duo avec Gia Margaret, issu de leur single No Fun / Lucky For You, mais qui fut sûrement annulé à cause de sa maladie, nous ne le saurons jamais. A dix minutes de la fin du concert, l’artiste prend le temps de rire avec le public, il nous avoue ne pas aimer les rappels. Il anime ensuite une petite séance de questions-réponses assez insolite avec le public puis termine son concert et part avec son groupe comme ils sont entrés, humblement.
Nous avons pu suivre au Krakatoa une soirée comme la salle bordelaise sait si bien les faire. Pouvoir voir trois artistes qui partagent le même univers. Cette soirée était placée sous le signe de l’émotion. Nous sortons de la salle touchés au plus profond de nous, sans savoir comment exprimer ce que nous avons pu ressentir, tant nous avons été transportés pendant plus de trois heures par des voix d’exception.
Enjoy & Stay Tuned.
Mailys