On parle maintenant de cloud rap, trillwave, future beat…
Qu’est-ce que le “Cloud Rap“?
Sûrement grâce à des artistes précurseurs comme Lil B (based god), le suédois Young Lean et son groupe de “sadboyz” et Young Thug qui ont popularisé une relativement nouvelle esthétique sonore: On observe de plus un plus une nouvelle vague de rappeurs qui sont plus mélancoliques, presque dépréssifs, qui décrivent leurs vies monotones à l’image du groupe PNL avec leurs instrumentales lunaires au tempo lent, d’un Hamza avec ses refrains catchy et autotunés ou d’Ash Kidd et ses morceaux lassifs et planants. Ces artistes décrivent leurs situations nuageuses parfois avec des images très crues, mais les évoquent avec beaucoup de distance comme si ils s’observaient eux même, vue du ciel.
Le succès de ce sous-genre (à comprendre “sous catégorie” et pas “sous culture”) peut s’expliquer à la fois par le raz le bol du à l’avènement passé des Kaaris, Gradur et autres rappeurs qui bastonnent des instrumentales trap intenses et des refrains zombifiants et souvent agressifs et qui peinent maintenant à se réinventer et à rester “relevant”.
La force du cloud rap est aussi son opposition au rap conscient qui naît d’un besoin de se déconnecter des problèmes d’actualités, des quotidiens monotones, de débrancher son cerveau le temps d’un morceau ou d’un album.
Et même si parfois on sacrifie la forme pour le fond, que les lyrics peuvent sembler plus pauvres, les intrumentales et les mélodies sont toujours précises, calculées au millimètre, planantes, se gravent dans nos cerveaux. Et une fois dépassés le premiers niveau de lecture/d’écoute on peut facilement se laisser porter sans même avoir besoin d’être sous sirop codéiné.
Par Manuel Moret