Voilà déjà 3 ans que les soirées Demain Kollectiv retentissent ponctuellement dans la ville de Bordeaux.
Géré par Lilith et Matthew, ce collectif devenu label s’attache à une chose : sortir le clubber moyen de sa zone de confort en proposant des événements dans des lieux atypiques, aux thèmes symboliques, fusionnant les arts rendant leur public acteur de leurs soirées.
Retour sur notre rencontre avec eux.
Bérenger : Merci d’avoir accepté notre invitation ! Tout d’abord j’aimerais que tu nous parles un petit peu des débuts de Demain Kollectiv, comment ça s’est mis en place, comment ça a pris.
Lilith : Alors au début j’étais seule et j’ai repris mes études pour faire mon école de stylisme et puis en même temps je voulais créer une marque qui soit centrée sur la musique et ainsi mélanger tous les corps de métier. Du coup j’ai trouvé une salle ou plutôt un château et j’ai commencé à faire mon premier évènement avec NACO-PARIS, un créateur de Paris avec qui j’ai fait mes stages en couture et qui faisait aussi des performances en Drag Queen
Bérenger : Du coup t’étais toute seule pour gérer l’évènement ? Enfin, l’aspect musique je veux dire ?
Lilith : J’étais avec Salmon, mon meilleur ami de Paris qui travaille maintenant pour Balenciaga.
Bérenger : Pourquoi le nom « Demain Kollectiv » ?
Lilith : Parce que je fais souvent de la scénographie avec mes mains et on est aussi pas mal tourné vers l’écologie, on essaie de minimiser les déchets. Donc « Demain » pour « le futur » et « Kollectiv » pour « ensemble ».
Bérenger : Justement, pour revenir sur l’aspect écologie, j’ai vu que ça prenait une place importante dans le projet. Je voulais savoir par quoi ça passe concrètement dans ton collectif. Est-ce que c’est sur les créations artistiques ou sur la gestion de l’évènement ?
Lilith : C’est un peu de tout, gérer les déchets, je vais souvent dans les brocantes pour faire ma scéno, j’utilise des tissus recyclés… Pas mal de récupération en soit.
Bérenger : Je voulais revenir sur le fait que vous fusionnez beaucoup d’artistes de divers horizons. Avec des créateurs, des tatoueurs, des graphistes, des vidéastes. Je voulais savoir si cela avait pour but d’immerger le public plus facilement dans votre univers et pouvoir à chaque fois créer un univers différent.
Lilith : Oui voilà c’est ça ! On essaie de créer un lien artistique avec le thème, la musique et les artistes exposés pour pouvoir vraiment rentrer dans la soirée.
Bérenger : Cette démarche est-elle faite pour rendre le public plus acteur de la soirée ou procurer une expérience unique ?
Lilith : Je ne sais pas trop, par exemple mes thèmes je les trouve avec les signes de la vie. Des fois on me prend pour une folle :rire: mais bon ouai c’est vraiment les petits signes comme ça, des trucs que j’entends ou des trucs que je vois dans la rue qui me font penser « Ah mais c’est ça le signe ! C’est ça le thème ! Il faut que je fasse ça ! »
Bérenger : Et pour « Matrice » ça t’est venu comment ? Parce que c’est assez atypique quand même.
Lilith : Bah je sais plus trop pour comment. Mais par exemple pour « Dragon Klub » j’ai recontacté un propriétaire qui m’avait proposé une salle il y a 2 ans et quand je l’ai rencontré j’avais un pantalon un peu style japonais. Je rentre dans la salle et je vois pleins de statues d’empereurs chinois, c’est là que j’ai eu le déclic, « c’est le signe ! ». Ensuite je réalise que c’est la 9èmeédition, en effectuant des recherches je me rends compte que le chiffre emblématique du dragon c’est le 9 et la soirée a eu lieu le 9 juin.
Bérenger : Ah ouai d’accord plein de symboles !
Lilith : Exactement !
Bérenger : Quel est ton meilleur souvenir au sein de « Demain » ?
Lilith : C’est vraiment les rencontres que je fais avec les Dj’s, les producteurs…
Bérenger : Justement, est-ce que tu aurais un artiste que tu voudrais absolument voir dans un de tes évènements ?
Lilith : C’est sûr le moment en fait, comme ça je ne saurais pas te dire.
Bérenger : T’as pas forcément d’artiste spécifique en tête quoi.
Lilith : Oui voilà ! Ça varie vraiment en fonction de ce que j’écoute sur le moment.
Bérenger : Les line up sont vachement éclectiques ça se ressent. Les évènements que vous proposez sont également très alternatifs, est ce que tu penses qu’un jour « Demain Kollectiv » pourrait envisager de faire des soirées en club par exemple ?
Lilith : Oui peut être, c’est juste qu’on ne nous a pas encore proposé
Bérenger : Que ce soit à Bordeaux ou ailleurs ?
Lilith : On a tout juste commencé avec La Java là, c’était cool !
Bérenger : Oui voilà je voulais y venir !
Lilith : On a bien envie de bouger ailleurs, il ne faut pas se restreindre
Vincent : Au final les soirées que vous faites c’est un peu un délire entre potes. A chaque fois vous essayez de mélanger les arts les communautés en faisant des évènements LGBT.
Lilith : Oui on est ouvert à tous. Qu’on soit blanc,noir, gay, hetero…. Il n’y a pas de jugement ni de différence…
Vincent : Ça me rappelle beaucoup les soirées qui avaient lieu aux Etats-Unis dans les années 70 durant la période Disco. Il y avait beaucoup d’évènements un peu sectaires…Enfin pas vraiment sectaires mais très fermés, où les gens étaient totalement libérés. Je trouve ça ultra cool de recréer ce genre de mood à l’ancienne.
Lilith : C’est surtout qu’on m’a toujours trouvé un peu bizarre :rire:
Bérenger : Il faut oublier les normes et les codes ! D’ailleurs comment est-ce que tu décrirais ton public ?
Lilith : Mmmh je dirais éclectique, je sais pas trop j’y ai jamais pensé :rire:
Vincent : A votre dernière soirée « Once Upon A Timetable » il y avait un défilé de mode en plein milieu de la soirée, d’où t’es venu l’idée de faire cette association ?
Lilith : En soirée on s’ennuie un peu, j’essaie de trouver des activités. A chaque fois ça se fait comme ça en fait, c’est pas vraiment calculé, c’est un peu comme les signes ça me vient ça me vient comme ça à l’instinct.
Vincent : Et « Demain Kollectiv » tu le vois comment demain ?
Lilith : Bah je ne sais pas trop en fait, j’ai plus monté ça pour avoir une ouverture sur le monde de la musique et pouvoir après jouer ma musique. Mais peut être que je vais arrêter bientôt.
Vincent : Parce que sinon tu fais quoi à côté ?
Lilith : Je remonte ma marque parce que j’ai arrêté quand j’étais enceinte, j’étais en congé maternité.
Bérenger : Du coup ça serait la fin de « Demain Kollectiv », ou juste toi qui arrêterais d’être sur le projet ?
Lilith : La fin de « Demain Kollectiv » je pense.
Bérenger : Et au vu de ce qui se fait aujourd’hui sur Bordeaux, comment tu vois le futur de la scène électronique bordelaise ?
Lilith : Je trouve que ça évolue bien. J’ai l’impression que la mairie donne de plus en plus d’autorisations ça c’est cool ! Je pense que ça évolue dans le bon sens.
Bérenger : Peut-être moins de soirées club et plus de soirées alternatives ?
Lilith : Oui, mais bon les clubs ne sont pas très contents des warehouses.
Bérenger : Est-ce que c’est un milieu concurrentiel les collectifs dans Bordeaux, ou est-ce qu’il y a de l’entraide ?
Lilith : Un peu oui mais il peut y avoir les deux. Nous on adore « Departed »on va essayer de faire un truc avec eux. On s’entend bien ! Ils sont grave cools, c’est l’esprit« famille », ils bookent à peu près les mêmes artistes que nous, c’est un peu le même style. Donc on s’est dit « pourquoi pas faire un truc ! »
Bérenger : Ils invitent Jeånne là non ?
Lilith : Oui ! J’aurai voulu le booker pour « Salem » notre soirée Halloween mais il m’a dit « ah bah non je suis booké 2 jours plus tôt… »
Vincent : Tu m’as dit que la team s’était agrandie d’ailleurs ? Comment ça s’est fait ?
Lilith : J’ai rencontré Matthieu qui est devenu le père de mon baby ! Depuis on fait ça ensemble avec mon meilleur ami de Balenciaga et aussi Félix et Hugo qui nous ont rejoint pour la Faceless Fetish et depuis c’est devenu des potes. On fonctionne vraiment comme une famille. J’essaie d’aider les gens qui veulent se lancer dans leurs domaines
Bérenger : Je voulais te demander aussi d’où venait le lien avec Venice Calypso ?
Lilith : On s’est rencontré à Londres, je lui ai raconté que j’organisais des soirées à Bordeaux et voilà ! On s’est vu plein de fois, c’est devenu un pote maintenant.
Bérenger : Et si tu avais un son à donner pour finir ? T’écoutais quoi juste avant ?
Lilith : J’écoutais Makornik !
Bérenger : Laquelle ?
Lilith : «Makornik – We Have Lost Our Way (Priory Of Sion Remix)»
Bérenger : Ok cool,on ira écouter ça et on le mettra à la fin !
On vous donne rendez vous le 31 Octobre pour la soirée « Salem », 12ème édition du crew en compagnie de 14anger, Brulée et EKLPX, attention ça va grincer !
Lien de l’event : https://www.facebook.com/events/322804294945588/?active_tab=about