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[LIVE REPORT] Elisa Do Brasil : Un moment unique pour fêter une carrière unique.

A 22h l’annonce tombe, la secret Warehouse est celle de Demain Kollectiv, j’arrive donc en terrain connu à l’ouverture des portes vers 23h30. La salle est quasiment vide et j’en profite pour demander à Elisa de me montrer comment fonctionne les platines vinyles. Très naturelle et accessible elle n’hésite pas à me faire monter sur la scène pour parler technique.

Elle assure son propre warm up en commençant par de la techno, d’abord tranquille avec un côté sombre, les basses parfaitement retranscrites par les Funktion One rebondissent contre les parois du hangar qui se remplit tranquillement. Si je connais le lieu, la scénographie elle est différente : au fond un grand-voile noir parsemé de petites lumières bleues et blanches qui donne une impression de ciel étoilé. On trouve aussi derrière la DJ deux grands projecteurs grillagés qui sont comme deux yeux qui regardent le public ainsi que des lumières et une grosse machine à fumée qui crée un nuage opaque donnant un effet assez fou lorsqu’on se trouve devant et qu’on ne voit plus rien à part les faisceaux de lumières qui traversent la brume. Si j’utilise ce mot c’est parce que le thème de la soirée est la piraterie, Elisa mixe en étant déguisée et les premiers arrivés sont des pirates. Une proue de bateau en bois sort de la scène, une poupée tatouée y est accrochée et on peut lire DK sur la voile noire.

Le rythme s’accélère et devient de plus en plus sombre, les kicks sont rapides, accompagnés par des sons stridents. Pour l’instant j’ai l’impression d’être à une soirée DK. La salle se remplit de plus en plus et vers 1h du matin le plat de résistance arrive, la Drum & Bass est envoyée ! Dès le début, on sent les 20 ans de carrière derrière elle, les morceaux et les transitions sont juste géniales. Elisa nous montre son talent et son expérience avec un set Deep Drum & Bass progressif et très bien construit. Tout s’enchaîne parfaitement en respectant les codes du genre avec quelques pauses pour reprendre son souffle puis le retour de drops puissants. Son PC est recouvert d’autocollants et on peut lire Forever D & B au centre de la pomme éclairée. Ce nom c’est celui des soirées qu’elle organise aux Rex Club à Paris où elle est résidente depuis 15 ans. Je ne reconnais aucun morceau, ceci peut s’expliquer par mon manque de connaissance en Deep mais aussi et surtout parce qu’elle utilise une banque de sons dont elle seule a l’accès et qu’elle améliore depuis des années. Le public est hétéroclite, je rencontre aussi bien des gens de mon âge que d’autres plus âgés, il y a des pirates bien sûr et même un cow boy. Ceux qui ne sont pas déguisés ont tous des styles différents et sont tous autant motivés.

D’un coup, le volume augmente, je suis devant le mur et chose que je n’avais jamais vécue auparavant je sens mon pull bouger avec les basses ! Il y a tellement peu de Drum & Bass à Bordeaux qu’un rien m’aurait satisfait mais là je suis vraiment scotché, une pluie de confettis dorées confirme ma satisfaction d’être ici. Les effets sont parfaitement utilisés, les doubles drops partent sans effort, les transitions sont surprenantes et de grande qualité, on sent la recherche pour proposer quelque chose d’original et de personnel.  On bascule vers de la Neurofunk et je perds le contrôle aux alentours de 4h du matin sur Vendetta de DC Breaks remixé par AMC & Turno. Plus rien n’existe, plus rien n’a d’importance : il n’y a que la musique, brute. J’aperçois des pulls de labels et d’artistes, les skankers sont présents et déterminés.

Après s’être bien défoulés on retourne sur de la Deep plus minimaliste, un membre du public prend une chaise et la pose devant les caissons : une bonne façon de se reposer tout en étant au plus près de l’action. Vers 5h30 Elisa laisse la main à Youthman, cofondateur des Forever D & B, très technique lui aussi, il continue sur de la Deep avec quelques kicks de Jump Up bien placés. On finit sur un closing de Neofunkers et Low-K en b2b, toujours avec de la Deep, qui font bouger les derniers survivants de cette folle nuit.

Un grand merci à Elisa Do Brasil, Fabien de La Cerisaie et Jasmine Bannister pour les photos.

Julian Couchourel

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