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[LIVE REPORT] Live performance de Hubert Lenoir : le plus beau des films que j’ai regardé

Ce samedi 16 novembre 2019 avait lieu au Krakatoa le dernier concert de Hubert Lenoir, avec en première partie Requin Chagrin: un de ces groupes français qui apportent un vent de fraîcheur sur le rock et la langue française. Hubert Lenoir est quant à lui un auteur, compositeur et interprète québécois à l’énergie et au talent débordants.

Il est 20h30 dans la petite salle du Krakatoa quand les 4 musiciens de Requin Chagrin font leur entrée sur scène. Environ cinquante personnes sont dispersées dans la salle afin de regarder le quatuor français performer. Marion, Grégoire, Yohann et Romain débutent alors et la mélodie réveille la foule qui attendait depuis une heure le début du concert. Quelques fans hystériques s’amusent même à hurler leur enthousiasme. Le groupe, mené par la frontwoman, Marion Brunetto, enchaîne leurs titres les plus connus en passant par “Rivières”, “Sémaphore”, “Mauvais présage” ou encore “Grand Voyage” : le public s’amuse alors à interagir avec le groupe en produisant l’écho de la voix de Marion. Tous les êtres présents ce soir là commencent alors à danser doucement aux sons des guitares et de la batterie, comme entraînés involontairement par les mélodies qui arrivent dans leurs oreilles. Requin Chagrin arrive également à créer des moments d’intimité, que ce soit au début de leur morceau “Le chagrin” où la clarté des lumières se retrouve seulement sur la frontwoman et sa guitare, ou alors quand ils instaurent un moment de « slow » où quelques couples se prêtent au jeu. La foule est invitée à taper dans ses mains et cette dernière réceptive s’en donne à cœur joie.

La salle s’est bien remplie et on se retrouve tous là à attendre la performance d’Hubert Lenoir, qui monte enfin sur scène à 22h, affublé d’un bob blanc et de dessins au feutre noir sur les joues. Le jeune québécois de 24 ans débute sur scène en légèreté avec tous ses musiciens par un morceau de son album “Darlène” sorti en 2018, intitulé “Si On S’y Mettait” (morceau écrit par Jean-Pierre Ferland). Le titre commence en douceur avant d’exploser comme une bombe de mélodies. La foule présente est intergénérationnelle, on peut apercevoir des gens de tous les âges, allant d’une classe de lycéens présente ce soir-là, à des quinquagénaires qui se disaient fans de Hubert dans la file d’attente du concert. Hubert Lenoir met donc tous les âges d’accord, mais arrive également à tous les rassembler et à les faire danser en symbiose. Le morceau qui suit, “J.-C “, laisse se propager une vague d’exaltation et de bonne humeur dans la salle. L’énergie d’Hubert est tellement débordante qu’il est presque difficile d’arriver à le suivre des yeux. Pendant le morceau, l’artiste tente de faire taire la foule pour pouvoir relancer le morceau de plus bel, mais la foule refuse de se taire et décide même de s’amuser à faire du bruit. A la fin de la chanson, Hubert Lenoir lâche un « Bonsoir Nantes ! », avant de se rendre compte de son erreur et d’esclaffer un « Bonsoir Bordeaux ! ». Les musiciens nous expliquent que c’est le dernier concert de leur tournée et que pour s’amuser eux aussi, ils préfèrent jouer de nouveaux morceaux. Ainsi, la mélodie de “Hunny Bunny”, featuring en anglais entre Lenoir et Kirin J Callinan, retentit. Puis s’en suit un morceau sur les babyboomer, dédicacé à ceux présents dans la salle. La foule n’hésite pas à mouiller le maillot en se déhanchant, mais aussi parce qu’Hubert décide de les tremper en leur jetant de l’eau depuis la scène. L’ambiance est à son comble, et on n’en attendait pas mieux de la part du jeune québécois. Entre deux morceaux, l’audience s’amuse à répondre à Hubert qui lâche un sourire et un « Vous êtes drôles ! ». Arrive enfin le moment tant attendu quand on entend débuter les premières notes de “Fille de personne II ” au saxophone. C’est la chanson de la soirée et le public la hurle. Les musiciens réalisent une prestation extraordinaire.

Au fur et à mesure, la soirée devient plus sulfureuse et entre deux remerciements, Hubert Lenoir n’hésite pas à embrasser passionnément son guitariste avec qui il a co-écrit Darlène. Le chanteur remercie alors toute sa troupe, mais également sa meilleure amie et écrivaine du roman Darlène (qui fait partie du projet multidisciplinaire), Noémie D. Leclerc qui se trouve tout près dans les coulisses. Juste avant de performer “Recommencer”, l’artiste invite le public à se dénuder car c’est une chanson sensuelle et il n’hésite pas non plus à faire de même. Hubert ira même jusqu’à se jeter dans la foule en délire.

Finalement, ce concert étant le dernier, la clique termine par l’instrumental de “Smells like teen spirit” de Nirvana qui vient conclure en apothéose le show, grandiose, énergique et inoubliable. Il est 23h15 et le concert est censé être terminé, mais pour les musiciens ce soir, c’est la fin d’une tournée ensemble et on sent que l’atmosphère est à l’émotion. Ils n’ont pas envie que ce moment se termine et franchement, nous non plus. Ils décident alors de demander au public ce qu’il désire entendre être joué. Finalement, on aura le droit à une reprise de “Born this way” de Lady Gaga, mais également à une reprise de  “Raspberry Beret” de Prince et la foule aide le québécois à chanter. André, le saxophoniste, viendra même chanter un bout de “Wake me up when september ends” de Green Day en l’honneur de sa famille qui lui manque et dont il est loin depuis le début de la tournée. On voit bien que les musiciens sont une vraie famille et ce soir on a un peu eu l’impression d’en faire partie aussi. Finalement, s’il fallait résumer ce concert, il faudrait parler de fougue, d’audace et d’une performance aux mille et une couleur qui colle à l’atmosphère que dégage l’album  “Darlène”.

On remercie encore Hubert Lenoir et Requin Chagrin pour ce merveilleux concert en petit comité. Et on attend avec impatience un prochain futur album pour le jeune génie de la musique québécoise.

Enjoy & Stay Tuned.

Mélina 

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