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La symbiose entre l’humain et la musique

La musique commence tout d’abord par être un son, puis notre cerveau agit et ce même son devient musique. La répétition peut être un facteur déclencheur de cette transformation puisque grâce à elle apparait ce que l’on appelle le rythme. Tout comme lors de la réalisation d’une activité procurant du plaisir tel que manger un repas, avoir un rapport sexuel ou encore prendre des substances illicites, de la dopamine (neurotransmetteur du plaisir et de la motivation) est aussi libérée lorsque l’on écoute de la musique. Il existe donc un certain rapport charnel incroyable entre l’humain et la musique. De fait, comme nous le savons tous, elle a un lien très fort avec nos émotions. N’est-ce pas magique qu’une vibration de l’air puisse nous accabler de joie ou au contraire nous plonger dans une profonde mélancolie ?

« Sans musique, la vie serait pour moi une erreur », Friedrich Nietzsche. La musique est universellement présente à travers le monde, partout où il y a une civilisation il y a présence de musique, et ce depuis toujours. En effet, on a trouvé des instruments musicaux aussi vieux que les peintures rupestres: on a découvert une flûte faite d’os d’oiseaux datant d’environ 42 000 ans ! Ce besoin de musicalité semble donc inhérent à l’humain car de fait les autres primates n’ont pas la notion de rythme et ce besoin d’écouter de la musique. Difficile d’imaginer un monde sans musique, cette dernière est omniprésente dans les rues, les magasins, à la radio, dans les rituels religieux … Le silence parait être constamment dominé par la musique.

Notre aptitude à sentir le rythme, le tempo, les battements par minute est très rare dans le monde. Longtemps nous avons cru être la seule espèce capable d’accorder nos mouvement à une mélodie pour danser. Dès lors, lorsque que nous entendons une chanson dont le BPM est plus élevé que notre rythme cardiaque nous avons tendance à bouger plus rapidement. Sentir un rythme requiert de fortes connexions dans le cerveau ce qui est rare dans le monde animal. Cependant en 2009 on a découvert qu’un oiseau  est capable de bouger en rythme avec la musique : le monde scientifique est alors sidéré.

Très vite on découvre que d’autres animaux parviennent eux aussi à danser sur de la musique: Ronin, une otarie parvient à groover au son d’Earth, Wind and Fire. On découvre alors que beaucoup d’espèces comme la nôtre possèdent des neurones qui se déclenchent à la même fréquence que le son et qui permettent donc de percevoir le rythme. Le professeur de neuropsychologie Hervé Platel dira que « La musique provoque une symphonie neuronale dans le cerveau » de l’homme. C’est probablement aussi le cas pour les animaux.

 

Musique et émotions

Toutefois, le lien entre émotion et chanson est spécifique à l’humain. Ces émotions peuvent certes être liées à une émotion ressentie en écoutant telle ou telle musique, mais nous nous rendons bien compte qu’une chanson peut par exemple nous rendre triste sans même l’avoir jamais écouté. Mais alors comme cela est-il possible ? Tout ceci n’est qu’une histoire de gamme et de civilisation. Prenons la comptine Frère Jacques comme exemple : sa gaieté vient directement du fait qu’elle est composée en gamme majeure, ce qui, dans les pays occidentaux est associé aux chansons joyeuses. Dès lors, chaque culture a sa manière d’exprimer les émotions à travers la musique. Cependant attribuer une signification au système de gammes dans sa culture est universel et cela se développe depuis toujours. Ce sont tout le temps les mêmes types de gammes qui nous font ressentir de manière inconsciente telle ou telle émotion. La musique, en tant qu’art, nous procure donc un accès à toute une gamme d’émotions. Oscar Wilde disait alors que « La musique met l’âme en harmonie avec tout ce qui existe ».

L’expérience d’un monde sans musique

Néanmoins pour certains cas très incongrus, l’inimaginable a eu lieu. En effet Jenefer Lee, productrice et DJ sous le nom de TOKIMONSTA, est l’une des très rares personnes non sourdes à avoir expérimenté un monde sans musique. En 2015 Jen a remarqué que son corps ne fonctionnait plus bien. Sa neurologue lui a alors dit qu’elle pouvait être atteinte de Moyamoya : une maladie rare qui gène l’arrivée du sang jusqu’au cerveau. Suite à une opération du cerveau, elle a alors perdu toute compréhension du langage et de la musique.  Lorsqu’elle écoutait de la musique, elle ne distinguait pas la mélodie mais une sorte de bruit blanc continu. Heureusement, après de multiples opérations elle a pu regagner toutes ses capacités auditives. Voici ci-dessous l’interview dans laquelle elle explique ce qu’elle a traversé.

Les pouvoirs de la musique

Outre l’attrait indiscutable de l’humain pour la musique, cette dernière peut aussi s’avérer extrêmement bénéfique pour sa santé. Des patients ayant perdu la capacité de parler en raison d’un traumatisme au cerveau sont parfois redevenus capables de chanter, parvenant à aligner des mots grâce à une mélodie. On leur réapprend à dire des mots en tapant avec leur doigt et, petit à petit, ils arrivent à progresser grâce aux vertus de la musique. Cette dernière, étant liée au mouvement, peut aussi aider les gens avec des problèmes moteurs (comme pour ceux atteints de la maladie de Parkinson par exemple). Enfin, faire de la musique aurait un effet protecteur sur le cerveau puisque cela réduirait les risques de déclin auditif lié à l’âge.

Attention cependant à ne pas tomber dans la superstition en pensant que la musique aurait une sorte de super pouvoir sur l’humain. Effectivement, pendant longtemps certaines personnes ont cru par exemple que si leurs enfants écoutaient des mélodies du compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart, alors ils allaient devenir plus intelligents. Quelle affabulation ! Qui plus est, la pratique sur le long terme de la musique peut avoir d’incroyables bienfaits. Il a été ainsi prouvé que les enfants jouant d’un instrument tôt parviennent plus aisément à apprendre une nouvelle langue. Toutefois même si la musique n’augmenterait pas nos capacités intellectuelles, il a été démontré que la musique, en tout genre, peut nous aider à nous motiver afin d’être le plus performant possible. C’est pourquoi la musique demeure très souvent le carburant des athlètes.

Pour finir, nous pouvons dire que la musique a indéniablement des bienfaits sociaux puisqu’elle permet aux gens de se réunir, d’échanger, de se sentir en communion avec une foule … Elle est parfois ce qui nous permet de nous réunir quand tout nous oppose. Il est curieux alors de constater qu’il semblerait que l’évolution tend à vouloir que l’on ait un lien étroit avec la musique. Ce lien entre survie, évolution et musique avait été d’ailleurs abordé par Darwin qui disait alors : « La musique a été apprivoisée dans le but de séduire le sexe opposé ». Quelle drôle d’idée.

Enjoy and Stay Tuned.

Agathe

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