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MRD : Une techno colorée

MRD est l’un des DJs/producteurs norvégiens les plus réputés dans l’univers de la techno !  Il a pu montrer ses talents grâce à ses albums, tels que SUPERWOMEN, sortis sur le label berlinois ARTS, son premier album en indépendant SUBLIMATION et le son Fastlane sorti sous le label ISMUS. Ces derniers jours, il a sorti un nouvel EP indépendant intitulé Flower Of Flesh And Blood. MRD est clairement un producteur/DJ qui travaille dur. Son son est mélodique, intransigeant, nostalgique avec un mélange de new wave, d’hardcore, d’ambient, et de dark techno frappante.

Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son titre sur le label nantais Agora Records nommé Kahyia, on vous laisse l’écouter pour vous imprégner de sa musique :

Egalement, voici le soundcloud de l’artiste :

Bonjour MRD, merci d’avoir accepté notre interview ! Comment vas-tu ? Pour tous ceux qui ne te connaissent pas encore, comment décrirais tu ton style de musique ?

Je vais bien, merci ! C’est une question difficile, j’ai beaucoup d’influences différentes dans la techno, je dirais de la techno à la fois rapide et violente mais en même temps nostalgique et émotionnelle. 

Nous avons pu voir qu’en ce moment vous entamez le déconfinement en Norvège. Comment as tu vécu ce confinement et peux-tu nous donner en quelques mots un aperçu de ta routine en confinement ?

C’était bizarre la première semaine. Je n’étais pas stressé mais plus inquiet de savoir si mon emploi en clinique animalière allait être maintenu et si cela allait impacter mes revenus. La première semaine, j’ai essayé de réfléchir à comment j’allais orienter mes projets en quelque chose de positif en cette période de confinement comme par exemple être plus actif et visible sur instagram ou encore mieux m’organiser.

Est-ce que tu as d’autres passions à part la musique ? Nous avons pu voir que tu étais passionné de skateboard ! On a d’ailleurs adoré ton clip Moondchild montrant des images de toi jeune faisant du skateboard.

Oui en effet ! J’adore cuisiner et faire du skate. Je skate depuis l’enfance et ça me plait beaucoup de pouvoir l’inclure dans un clip, de faire découvrir aux autres cette passion et de montrer un peu comment j’ai grandi !

Parle nous un peu de tes débuts dans la musique, est-ce qu’on peut dire que ça a été plutôt inné ou acquis chez toi ?

Au début c’était plus pour le plaisir et ça l’est toujours pour moi ! La musique n’était qu’un passe-temps mais au bout d’un moment, les gens ont commencé à aimer ce que je faisais ! Cela a pris d’autres perspectives et c’est devenu aujourd’hui une passion et une profession !

Quelles ont été les artistes qui t’ont inspiré et donné envie de travailler dans le monde de la musique ?

Je dirais Franck Riviore de Danger. Il m’a beaucoup inspiré quand j’ai commencé. C’est un artiste sous-coté, quel sound designer !

Plusieurs de tes titres ont des influences qui nous ont beaucoup fait penser au groupe Depeche Mode ou Indochine (une groupe français de rock), t’inspires tu du rock ou d’autres styles musicaux dans ta musique ? 

Je n’ai jamais écouté Indochine, je vais m’y intéresser ! J’ai grandi avec le rock n’ roll, j’écoutais beaucoup Jimi Hendrix et les Rolling Stones. C’est grâce à cela  que j’ai commencé à jouer de la guitare et à apprendre à faire de la musique. Ces temps-ci, j’écoute beaucoup de bollywood disco des années 80. J’aime tous les styles de musique ! Je peux écouter des sons de : disco, de soul, de funk, de jazz, de black metal, de rock, de la new wave, d’italo disco ou encore de la house française. Je m’inspire d’un grand nombre d’artistes aux styles différents. Je n’écoute pas tellement de techno pour être honnête, j’aime digger pour apporter des styles variés dans mes sons techno !  Je suis aussi très inspiré par la musique électronique française. J’écoute des artistes comme Eliane Radigue, Le Knight Club, SebastiAn, Danger, Daft punk, Laurent Garnier (ses anciennes productions), Sébastien Tellier ou encore Surkin.

Tu suis quoi comme labels ou artistes en ce moment ?

En ce moment, j’écoute Boy Harsher et Sisters Of Mercy. J’aime aussi les labels Lobster Theremin et XL Recordings.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton nouveau morceau Kahyia sorti sur le label Agora Records. Comment la connexion s’est-elle opérée entre vous ?

J’ai rencontré Momo (ndlr : Agora) à Nantes le jour où j’ai joué pour l’un de leur événement (L’Odyssée : Chapitre I). J’ai ressenti une réelle connexion quand j’ai rencontré l’équipe. Ce sont vraiments des mecs biens ! 

Sur scène, est-ce que tu mixes ou alors crées-tu ton show en live avec tes instruments et tes machines ?

Pour l’instant je mixe simplement mais j’aimerais commencer à faire du live. Pour ma part, j’ai été musicien avant de me mettre au mix et à la production, j’adorerais faire du live. Je pense en faire dans le futur c’est un projet !

Peux-tu nous parler de ton dernier EP Flowers Of Flesh And Blood sorti il y a plusieurs jours ? Quelles ont été tes inspirations ? 

Sur cet EP, je voulais expérimenter des chansons vocales en y ajoutant ma voix. Je souhaitais que ce projet ressemble à un voyage nostalgique avec des nuances de violence.

Aimerais-tu utiliser davantage ta voix dans tes tracks ? Penses-tu à une carrière de  chanteur dans le futur ?

Dans mes tracks j’essaye d’intégrer au maximum ma voix et les instruments que je maîtrise, j’aimerais le faire davantage dans le future ! Pour autant, je ne me considère pas chanteur.

Le son Save Me Another Time de cet EP a retenu notre attention avec des airs d’italo-disco ! On peut voir une palette assez large de style musicaux notamment vu dans le son Flower Of Flesh And Blood White Flower. Ces titres nous rappellent ton titre connus Matter Of Time.  Peux tu nous parler un peu plus de ces titres ?

Merci beaucoup ! J’adore faire des projets comme ça. Parfois, j’ai l’impression que la plupart des projets techno sortis aujourd’hui sont très sérieux en ce qui concerne les titres et les visuels. Je voulais créer quelque chose qui pourrait faire sourire et faire danser le public ! 

Quand tu dis que la techno est parfois trop sérieuse, trouves-tu la scène trop froide en ce moment ?

J’aimerais par ma musique apporter plus de couleurs et de fun sur la scène techno ! Je ne trouve pas que c’est quelque chose de commun dans le monde de la techno.

Sur la couverture de ton dernier EP, on peut voir beaucoup de fleurs. Cela a une signification pour toi ? 

Un de mes amis est photographe, nous avons donc réalisé ensemble la couverture de l’EP dans un jardin botanique. Par cette couverture fleurie, je voulais transmettre un aspect plus fun et plus pop ce qu’on ne trouve pas toujours dans le milieu de la techno. Les fleurs représentent pour moi la beauté et le mouvement hippie. Ces fleurs décrivent aussi en quelque sorte ma musique, quelque chose de mélodique, heavy mais à la fois violent ce qui représente pour moi la beauté.

Est-ce que tu as d’autres sorties/projets planifiés pour cette année ou pour les années à venir ?

J’ai d’autres projets qui arrivent cette année mais je ne peux pas en dire plus pour le moment ! J’ai aussi l’intention de faire davantage de live set. 

Comment vis-tu en tant qu’artiste de voir ton activité stoppée du jour au lendemain suite aux restrictions prises dans le monde ? 

J’ai aussi un emploi à temps partiel dans une clinique animalière à Oslo. J’ai donc encore un salaire et une routine dans ma vie. Je dois juste continuer pour le moment.

 Comme tu travailles en tant que DJ mais également dans une clinique animale, aimerais-tu un jour pouvoir te consacrer exclusivement à la musique ?

J’aime beaucoup les animaux donc travailler dans une clinique animalière me plait bien mais si je pouvais il est claire que j’aimerais ne vivre que de ma musique ! 

Si tu avais le droit de faire une seule scène en 2020 n’importe où dans le monde, quel club/festival choisirais-tu et pourquoi ?

Les raves de Possession seraient incroyables. Il y a tellement d’endroits que j’aimerais voir et où j’adorerais jouer mais les raves de Possession ont l’air si folles et si amusantes !

Durant ta carrière de DJ, quelle a été ta date préférée ?

Jusqu’à présent ma meilleure date a été celle en collaboration avec l’Agora à Nantes. C’était en janvier dernier, une première pour moi en France. J’ai beaucoup aimé cette ville, j’ai rencontré des personnes vraiment cools et bienveillantes. Le public français est également très dynamique et passionné de techno et c’est un réel plaisir de jouer pour eux !

Merci pour toutes ses réponses, j’aurais voulu finir par quelques questions pour savoir un peu plus sur toi  : 

Les 3 premiers vinyles de ta collection ?

Gary LowYou Are A Danger/ FloorplantNever Grow Old /  Tavares record.

Un bon mélange d’italo disco, de techno et de disco funk..

Le vinyle que tu voudrais emmener dans ta tombe ?

Prob Sharon JohnsonA Better Day car ma copine me la offert. 

L’artiste/label avec qui te rêverait de collaborer ?

Alice Glass, Mr Oizo et Liam Howlett.

TOP 3 Morceaux pour faire danser ses voisins au balcon :

1. Yellow Magical OrchestraTechnopolis 2. RegisBaptism 3. JusticeGenesis

3 Morceaux que tu as découvert pendant le confinement :

Clark DavisFAIL (Lucinee epic fail remix)Boy HarsherRun / Olive NGoma Lina (Masalos Acid Dream)

Ta BO de film préférée :

Shining, Orange Méc et le travail de Stelvio Ciprianis

Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! 

Enjoy & Stay Tuned.

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