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Vald au Rocher de Palmer : T’es choqué

Vald, c’est l’histoire d’un jeune d’Aulnay, propulsé sur la scène du rap jeu français par ses textes engagés. Profondément attaché aux valeurs traditionnelles et capitalistes de la France profonde, il est d’ailleurs un acteur notable dans la lutte contre les stupéfiants.
De passage à Bordeaux le même jour que Marine Le Pen, il n’a pas manqué l’occasion de rappeler son fervent engagement pour la France bleue Marine : “Aujourd’hui on va faire du rap engagé ! On emmerde le FN ! Fuck le FN ! Fuck le capitalisme !” a t-il scandé, repris par un public survolté.

 

La jeunesse, le doigt levé face à l’islamo-gauchisme

Il est 19h ce dimanche : un horaire normal et un jour normal, pour un concert normal. Les yeux brillants de joie et l’esprit vif, Vald ou Sullyvan pour les intimes, enchaîne les titres de son nouvel album, Agartha. “Agartha, c’est l’album de la maturité… Une prise de conscience…” avait-il avoué à Konbini, les yeux tout aussi étrangement brillants.

Ce n’est peut-être pas un hasard si le concert à lieu le jour du seigneur, puisque Vald est l’élu, proclamé par l’empereur de la crasse, Alkpote. La pochette de l’album parle d’ailleurs d’elle-même : le petit Valentin est le messie que la jeunesse attendait pour retrouver le droit chemin. C’est avec des valeurs fortes que Vald commence à prêcher son savoir : quand toute la salle reprend en choeur “Ma Meilleure Amie”, on comprend alors que tous, partagent la même addiction pour leur meilleure amie. Il en dira d’ailleurs ceci sur rap genius :

 

Qui dit textes  ̶e̶n̶r̶a̶g̶é̶s̶  engagés, dit décence et objectivité. Fuck, montagne de doses, faut qu’j’combatte le trône”, chantonne l’artiste dans “Megadose”. Vald s’attache à prendre des pincettes pour parler de la société de consommation et s’enquiert de faire passer des messages forts à son public attentif.

Par Toutatis”, “L.D.S”, “Promesse”, les titres s’enchaînent, le public se déchaîne : “mega turn up”, certains diront. La white-trash de Vald éclabousse sur “Blanc” : “Blanc comme tueur en série / Blanc comme pédophile, blanco, blanc” […] Putain qu’est-ce qu’on est blanc”. Et en effet, le public est blanc, livide, pupilles dilatées et corps suintants. Mi-homme, mi-bête, Sullyvan s’expose sur “Lezarman”. L’ensemble des amateurs de francs-maçonnerie, de reptiliens et d’illuminati peuplant la salle ont été touché par ce bel hommage. Tous, d’un ton presque ecclésiastique, entonnent le refrain du super-vilain, le seul, le vrai, l’unique Lezarman.

 

Puis V.A.L.D quitte la scène, laissant son beatmaker, Suikon’blaze AD, dérouler un mashup des anciens titres de Sully, pour les vrais. Avec certains de ses titres comme “Shoot un ministre”, VALD livre alors un discours modéré sur la société actuelle. Le public bordelais est très réceptif à ses conseils et semble s’apaiser, guns vers le ciel.

“On a fait un mashup des anciens sons, ça fait plaisir, mais on en a oublié un… C’est ce son qui nous a amené ici aujourd’hui… Cette chanson dans laquelle on dit 40 fois ‘nique sa mère’… Et c’est ces ‘nique sa mère’ qui nous ont ouvert les portes du RAP GAAAAME” s’exclame calmement le rappeur. Un cercle se forme alors dans la foule, tandis que résonne l’intro de “Bonjour”. Bordel sur la piste, même les douces paroles de “Selfie” ne semble pas calmer la salle chauffée à blanc.

L’élu, saluant la foule

Je t’aime” est finalement le moment le plus violent de la soirée. Un sentiment intense et fort. Un cri du coeur, fédérateur. Il disait vouloir faire un son sans artifice, et il a réussi. Le Rocher est envoûté : briquets, flashs et majeurs en l’air… V.A.L.D nous a presque fait pleurer. Toujours dans la finesse et les émotions, il choisit de finir la soirée avec la très calme “Eurotrap”, sortie il y a déjà quelques mois. C’est une salle profondément touchée et émue qui s’incline devant ce maître de la prose. Le show se clôture alors sur un feu d’artifice humain, lorsque l’innocent Valentin s’exclame “Allez, on écrase le premier rang !” – Turn up dans le club, t’es choqué.

Ecrit par Solène Baron et Coline Poidevin.

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