Start It

maxresdefault

La musique commerciale ft. Nekfeu

« Tu penses quoi de Nekfeu ?

– J’aime de moins en moins, il est devenu beaucoup trop commercial ce mec, moi je le préférais à l’ancienne avec les freestyles de la laverie. »

Quand un ami vous assène ce type de réponse vous avez le droit de l’enfermer dans une pièce pendant 24h en lui laissant le choix entre écouter en boucle Gangnam Style ou Despacito.

Pourquoi toujours vouloir qualifier la musique de « commerciale » ? Surtout quand chacun en a sa propre interprétation. Dans l’utilisation de ce terme j’ai pu distinguer plusieurs catégories de personnes :

  • Les puristes

Les puristes sont les fans incontestés d’un style de musique ou d’un artiste particulier et qui dénigrent toutes tentatives d’évolution de cet artiste. « Le changement c’est jamais » ou sinon c’est qualifié de commercial.

  • Les snobs

L’utilisation du terme « musique commerciale » chez les snobs est assez proche de celle des puristes. Pour la petite définition, le snob est celui qui cherche à se distinguer du commun des mortels pour se sentir supérieur.

Dans un contexte musical, il s’agirait par exemple de ses grands fans de Nekfeu qui, depuis son succès auprès des pré-adolescentes et sa popularité grandissante se rétractent lorsqu’ils entendent parler du rappeur voir se mettent à le mépriser à cause de l’effet qu’il engendre dans les biographies Instagram de ces jeunes filles : “Mme Kamara <3 M. Pokora <3 Keen v”. En même temps, on peut les comprendre, Keen V et Nekfeu dans la même bio, ça pique.

 

  • Les « rageux »

Parfois appelés « haters », ils parlent de « musique commerciale » lorsqu’ils n’ont pas d’autres arguments pour dire qu’ils ne l’aiment pas. Parfois contraires aux snobs il peut s’agir de ceux qui ont honte d’avouer qu’ils ne connaissent pas la musique. Dans leur bouche le terme est directement utilisé comme une insulte.

  • Les SV (sans vocabulaire)

Ce type de personne sait au fond d’elle-même ce qu’elle entend par « musique commerciale », dans sa bouche le terme peut s’avérer parfois juste, mais cette personne a énormément de mal à mettre des mots sur ce qu’elle en pense réellement.

Généralement, pour tous types de profil il est assez rare de qualifier une musique de « commerciale » dans le bon sens du terme et ce sont les artistes les plus connus qui en subissent le sens. On n’accusera jamais un artiste peu connu de faire de la musique commerciale bien que celle-ci répondent aux critères qu’on lui attribue soit : facilité de la mélodie, du rythme, paroles écrites en heure de permanence en 5e avec Google Traduction, saison parfaitement adaptée à la sortie du futur tube ou bien un artiste sans aucune personnalité artistique…

Prenons The Weeknd par exemple, un artiste avec une vraie identité musicale et un parcours derrière lui se met à être qualifié d’artiste commercial. Mais où étaient les haters à la sortie de son premier album ?

Ce sujet relatif à tous mériterait un débat sur le mot valise qu’est « commercial » et que certains artistes pourtant talentueux doivent subir à cause (grâce ?) à leur succès.

Peut-on réellement en vouloir à un artiste d’être à la recherche de notoriété ? De nos jours, toute musique n’est-elle pas destinée à être commerciale ?

 

Fanny Laurent

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
Yung Lean : Lorsque l’introspection et la mélancolie deviennent la norme dans le rap
Plongeon dans l’univers de Lana Del Rey, l’icône nostalgique
Vultures 1, par Kanye West et Ty Dolla $ign