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Coup de projo #22 : YBN Cordae – The Lost Boy

Chaque année, la scène Rap américaine nous fait découvrir de nouveaux artistes capables de nous pondre des premiers projets surprenants, et cette année 2019 ne fait pas exception. En effet, “The Lost Boy” de YBN Cordae, premier album de celui-ci, fait partie des bonnes surprises de cette année, et on vous explique pourquoi.
Tout d’abord, il est nécessaire de le présenter à certains de nos lecteurs qui ne le connaîtraient pas, étant donné qu’il n’est pas autant mainstream que d’autres rookies tels que DaBaby ou Megan Thee Stallion par exemple.
Né le 26 août 1998, Cordae Dunston a réussi à se faire un nom à travers son collectif Young Boss Niggaz (YBN), qui s’avère être en réalité une bande de potes s’étant rencontrés virtuellement sur XBOX Live au départ. Ils sont assez nombreux mais seulement trois d’entre eux ont réussi à se faire un nom grâce à la musique: Nahmiir, Almighty Jay et Cordae. En effet c’est à partir du succès du morceau de “Rubbin off the paint” de YBN Nahmiir en 2017 (164 M de vues sur YouTube actuellement) que les trois rappeurs vont réussir à se faire un nom individuellement, chacun à leur tour grâce à leur notoriété collective.

Bien qu’ils soient différents musicalement, ils cumuleront chacun des millions de vues à leur actif et finiront par sortir une mixtape collective avec des invités de marque (Gucci Mane ou encore Chris Brown). Si Cordae semblait être celui qui s’exposait le moins des trois au départ, c’est lui qui finit par nous sortir un projet de qualité cet été.

Délivré le 26 juillet dernier, “The Lost Boy” est tout simplement un album à son image, qui tourne autour de sa vie avec des thèmes dominants faciles à identifier: sa famille, son enfance, ses expériences (bonnes comme mauvaises) et le fait qu’il n’est plus un gamin “perdu”. En termes de rap, on y retrouve ce qui a fait sa force jusqu’ici -un flow direct, des paroles pouvant retranscrire précisément ce qu’il vit, une capacité à faire du storytelling et à dénoncer d’autres réalités, et aussi une capacité à chantonner de temps en temps- le tout étant bien travaillé. Un style bien différent de celui qui domine (préférant l’aspect mélodique) mais Cordae en est fier et le revendique même dans “We Gon Make It” (“Sparked a movement and put an end to this garbage music”, “j’ai lancé un mouvement et je mets un terme à cette musique de m***”).

Malgré son côté rebelle et le fait que sa musique ne soit pas mainstream actuellement, YBN Cordae bénéficie de l’avantage (si ce n’est du privilège) d’être reconnu par des grands noms du milieu et même d’avoir collaboré avec ces derniers pour son album: Dr Dre, J Cole, Pusha T (le président de G.O.O.D Music avait même déclaré que Cordae était l’un de ses rappeurs favoris sur les réseaux sociaux) ou encore l’un des vidéastes les plus convoités du Rap US Cole Benett (ayant réalisé l’un des deux clips du morceau “Have Mercy”).
Quant aux featurings de l’album, la liste est assez prestigieuse: Pusha T, Meek Mill, Chance The Rapper, Ty Dolla $ign, Arin Ray et Anderson .Paak (vous pouvez retrouver l’article à son sujet ici). Pas mal pour un premier album à 20 ans non?

Au niveau des sonorités on peut retrouver dans l’album les différentes influences du rappeur. Un côté Gospel, lié à sa famille et ses croyances religieuses (“Family Matters”, les interludes “Sweet Lawd” et “Grandma’s House”), un autre côté Jazz/Soul qu’on retrouve dans plusieurs morceaux du projet comme “Lost & Found” et même un côté plus explosif dans la première partie de “Broke As F**k”. Comme si cela ne suffisait pas, Cordae élargit sa palette avec des productions plus alternatives (“Bad Idea” ou encore “RNP” avec Anderson .Paak et une instru assez funky faite par J Cole), des productions RnB et d’autres plus mélancoliques quand il s’agit d’être plus introspectif (comme dans “Nightmares Are Real” en featuring avec Pusha T).

Ces instrus sont d’autant plus agréables à écouter accompagnées de lyrics de qualités, lourdes de sens qui permettent de retranscrire par exemple des moments de son enfance, le mauvais côté des réseaux sociaux (“Thousand Words”) mais surtout, à la fin de l’album, son ambition.
En effet l’album se termine avec “We Gon Make It” (littéralement “On Va Réussir”) dans lequel on a un sublime refrain chantonné d’un Meek Mill émotif, et “Lost & Found” dans lequel l’artiste déclare s’être trouvé après avoir été perdu pendant toute sa jeunesse, et semble être prêt à conquérir le monde.
En parlant de conquérir le monde, nous pouvons noter que celui-ci avait été convié par OrelSan pour la réédition de son album “La Fête Est Finie” en fin d’année dernière. Ainsi, nous pouvons voir qu’avec ce premier album YBN Cordae a confirmé son statut de rappeur prometteur d’autant plus qu’il a été acclamé par les critiques. Il ne reste plus qu’à lui souhaiter d’être à la hauteur de ses ambitions car la voie lui est grande ouverte, en espérant qu’il se soit trouvé.

Enjoy & Stay Tuned.

Eliezer Mulaja

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