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Leo SVR : un premier album complet et intéressant

Le 18 octobre dernier, Leo SVR nous a pondu son tout premier album, intitulé SVR Effect. À la suite de son EP Manita sorti en avril, le rappeur originaire de Saint-Vincent-de-Reins enrichit donc la fin d’année 2023 avec un premier album qui nous permet d’en apprendre plus sur lui. En effet, mis à part son featuring avec 8ruki sur la track “C’est tout”, on ne retrouve que des morceaux solos sur le projet, de quoi avoir une vue d’ensemble sur l’univers de Leo SVR.
Lorsque l’on écoute “SVR Effect” pour la première fois, on remarque assez rapidement le flow … et la nonchalance qui fait de Leo SVR un artiste plutôt unique et reconnaissable. Combiné à des prods dont on sent la forte inspiration de la New Gen, il apporte donc de la nouveauté et de la fraîcheur dans le paysage du rap français. Pour les amateurs de rap technique et kické, l’album risque d’être pour vous un vrai festin.

Un album riche, varié et profond.
Comme dit précédemment, Leo SVR nous a partagé dans son projet un aperçu assez global de sa direction artistique, bien que l’on ressent un aspect vraiment humain et rétrospectif (que l’on retrouve assez régulièrement dans le mouvement artistique de la New Gen). Grand fan de foot, évidemment, l’égotrip est présent chez Leo SVR, avec des punchlines bien tournées (accompagnées d’un grand nombre de balles perdues pour la concurrence).Mais si l’on se penche un peu plus sur ses lyrics, on peut relever certains thèmes récurrents dans ses titres. Le rappeur garde en effet les pieds sur terre et nous partage certaines bars sur une réalité un peu plus triste et mélancolique, une sorte “d’envers du décor”. Tout d’abord, on ressent une certaine insatisfaction en lui sur sa situation actuelle, qu’il peine encore à améliorer malgré tous ses efforts. Il l’illustre parfaitement dans la track Serpent & Scie :
“L.E.O, tu m’vois rarement crâner
Mais j’rentre j’suis acclamé, j’repars j’suis acclamé
Je sors un hard track, je fais le plein d’égo avant d’filer dans mon 45h où j’suis pas le héros”
On ressent également chez Léo SVR une certaine déception des valeurs de la société actuelle, plus particulièrement la place prépondérante qu’occupe l’image au sein de cette dernière (“Les rappeurs ont moins peur des balles que des doss”, Avec un brin). Il est également très fier et attaché de son village d’origine, Saint Vincent de Reins, qu’il oppose justement assez régulièrement à cette société, notamment dans le morceau Maniac :
“Tu peux m’croiser avec aucune dégaine
Je viens de là où c’est pas c’qui prévaut”
Malgré tout, le personnage de Leo SVR, derrière son côté nonchalant et critique, reste très déterminé, travailleur (ces deux thèmes sont effectivement très présents dans l’album) et surtout passionné et intéressé par le rap. Il fait en effet allusion au Wu Tang Clan dans Serpent & Scie, et on retrouve également un extrait samplé de la scred connection dans la track Placebo. Enfin, derrière son fort attrait pour le rap se cache une autre passion : le foot, que l’on ressent à travers pas mal de punchlines inspirées de joueurs ou d’évènements liés à ce sport.


Pour conclure, Leo SVR est donc un artiste très prometteur de par la nouveauté qu’il insuffle au rap. Pour un premier album, le résultat est complet et soigné (pensée à la track Placebo qui m’a personnellement mis une petite claque et qui résume parfaitement toute la ligne directrice du projet) ce qui est, on l’espère, de bonne augure pour la suite.

Enjoy & Stay Tuned


Léopold Girardot.

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