C’est avec mon vélo qu’en cette soirée du 26 janvier je me dirige vers une salle encore inconnue pour moi, le Krakatoa. La première sensation lors de mon entrée dans ce lieu est cette timide ressemblance avec le hall d’entrée du Casino de Paris, dans lequel le public en train d’attendre le spectacle que va nous offrir Blackbird Hill et Delgrès, se restaure avec de la bière et de la nourriture artisanale proposée par la salle.
Il est 20h35 quand les premiers riffs du guitariste de Blackbird Hill, Maxime Conan et les premiers coups de baguettes de Théo Jude se font entendre. Avec seulement une batterie et une guitare, le duo bordelais nous propose avec succès une invitation dans leur monde mêlant blues et rock alternatif. La fusion entre les deux musiciens se fait ressentir tout au long de leur performance.
Le pari d’un duo rock est réussi ! Avec pas moins de 3 changements de guitares en 30 minutes, Blackbird Hill nous offre un style de musique unique en allant chercher la note parfaite qui fera voyager le public dans leur univers.
Photo : Béranger Tillard – Photographies
Il ne fait aucun doute que ce groupe très prometteur né en 2012 a toutes les cartes en mains pour marquer l’histoire du rock français.
Quel show ! Les lumières du Krakatoa se rallument et nous font sortir de l’univers de Blackbird Hill afin de préparer la seconde partie de soirée.
Delgrès change totalement de style et annonce la couleur en préparant la scène sur les airs créoles de Osmose – Melodi.
Delgrès est un groupe de blues/créole composé de trois membres dont le nom est un hommage à Louis Delgrès, héro ayant lutté contre l’esclavage aux Antilles françaises au XVIIIème siècle.
Il est 21h35 quand l’imposant sousaphone de Rafgee donne le rythme sur le son Can’t Let You Go. Ce métissage de musique mêlant blues et musiques créoles est pour moi une totale découverte.
L’incroyable et émouvante voix de Pascal Danaë remercie le public dès la fin de la seconde musique et nous introduit la suite du spectacle : le son Mo Jodi qui signifie « Mourir aujourd’hui », en hommage aux victimes de l’esclavage.
Delgrès échange ensuite avec nous pour créer une fusion entre la scène et le public, c’est réussi ! Le groupe de blues créole nous donne la sensation que nous appartenons tous à la même famille. Il n’y a pas besoin d’attendre longtemps pour remarquer la qualité des artistes présents sur scènes.
Il est l’heure pour Baptiste Brondy de nous proposer un incroyable solo de batterie en nous expliquant que la mémoire est un tambour qui ne doit cesser de fonctionner. Encore une fois la fusion se crée lorsque le public fini a capella les paroles de Mr President.
Tout au long du concert, Delgrès explique la signification de leurs musiques et plus particulièrement Pardone Mwen, dédiée à la sœur courageuse de Daniel Danaë, dans laquelle Rafgee échange son sousaphone contre une trompette et nous offre à son tour un magnifique solo émouvant.
Le groupe annonce le changement d’ambiance et se rapproche de plus en plus d’un bon rock & roll avec le son Lanme La, rythmé par le solo de Rafgee et son sousaphone. C’est le début d’une montée en puissance alimentée par la reprise originale de Whole Lotta Love des Led Zeppelin en version créole.
C’est enfin au tour de Baptiste Brondy d’échanger sa batterie contre son ukulélé pour interpréter Sur la Route (une collaboration avec Jean-Louis Aubert). Pour leur dernière musique, Delgrès donne ses dernières forces et nous offre une fin de spectacle qui donnera sans aucun doute au public l’envie de revivre l’expérience du blues créole !
Merci à Blackbird Hill pour cette parfaite mise en bouche et merci à Delgrès pour la découverte de leur style aussi étonnant qu’intéressant !
Martin