Daddy Yankee, J Balvin, Bad Bunny, Ozuna, Don Omar, Natti Natasha, et bien d’autres encore… Tous ces artistes font la renommée du reggaeton, un genre musical revenu au goût du jour. Start It s’est alors penché pour vous sur le sujet.
Un peu d’histoire
Panama ou Porto Rico ? Bien que son lieu de naissance exact reste encore un sujet de débat, il n’y a pas de doute pour affirmer que le reggaeton s’inspire de la musique latine et celle issue des Caraïbes. Si l’on ajoute à cela du reggae- d’où le nom- ainsi qu’un brin de hip- hop, on se retrouve avec un tout nouveau genre musical, qui s’est forgé dans les années 1990.
En plus d’être un genre musical, c’est aussi une danse urbaine qui exprime la liberté. Cette danse prend les bases du ragga, de la salsa, du hip-hop ou encore du dancehall. Le reggaeton est énergétique et surtout sans pas conventionnels à suivre, il est inspiré du despelote ou «pagaille».
C’est en 2004 que le reggaeton connaît ses premiers succès à l’international avec des titres comme Gasolina de Daddy Yankee. Par la suite, de nombreux hits sont entrés dans les classements, comme Despacito de Luis Fonsi en 2017, ayant notamment dépassé les 6 milliards de vues sur YouTube. Cet engouement pour le genre ne s’est alors pas limité au monde hispanophone, car on compte des artistes au Japon, au Brésil ou encore en France à l’instar de Lucenzo.
Encore sujet à débat
Critiqué par ses pairs. Le style du reggaeton est à double tranchant : s’il lui permet d’être apprécié par certains, il lui doit sa légitimité auprès d’autres. En effet, beaucoup de rappeurs latino-américains estiment que l’aspect parfois répétitif du genre associé à des paroles souvent pauvres montre que ce dernier ne peut être considéré comme dérivant du hip-hop. Mais le but premier du reggaeton est de faire danser les auditeurs. Par conséquent, le fait d’y arriver est tout aussi important que d’avoir des tenues excentriques dans leurs clips.
Cependant, le reggaeton est aussi fortement critiqué pour son machisme exacerbé. Dans ses musiques, il semble se complaire dans l’illustration de la « femme-objet » avec des paroles misogynes, des fois même apparentées à la violence. De plus, en parlant de la danse, si elle est pratiquée en couple, on arrive à ce qu’on appelle se baila bien pega’o ou le « ça se danse bien collé ». Les mouvements sont très sensuels, parfois même provocants. L’égalité femmes-hommes et le respect de la femme en général ont donc été omis pendant longtemps dans ce milieu mais des progrès sont à noter ces dernières années. D’une part, les artistes féminins commencent à se faire un nom comme Karol G ou encore Rosalia. D’autre part, de plus en plus de chanteurs s’engagent à travers leurs œuvres dans la lutte pour l’égalité des sexes.
Un phénomène mondial
Baila Reggaeton. Désormais, les artistes reggaeton dépassent en moyenne le million de vues YouTube avec des vedettes comme Maluma ou Nicky Jam tutoyant le milliard. Le développement du streaming a également contribué au rayonnement de cette musique et lui a permis de dépasser les frontières de l’Amérique latine. Créée fin 2013 sur Spotify et étant la première du genre, la playlist Baila Reggaeton compte actuellement plus de 10 millions d’abonnés. De par le monde, on peut ainsi écouter ces sonorités latines.
L’univers du reggaeton s’apparente souvent aux musiques populaires. Il aborde des thèmes variés mais le plus redondant reste le sexe. Le rythme du reggaeton pousse les auditeurs à bouger, et plus exactement le bassin mettant en valeur le corps de la femme et induisant malheureusement à une sexualisation extrême de ce genre musical. À la fois très controversé car certains mouvements sont trop suggestifs et à connotation sexuelle explicite, le reggaeton est aussi très apprécié par les jeunes car ils peuvent ainsi exprimer leur rébellion.
Comme le reggaeton laisse libre cours à la créativité et à l’expression, qu’elle soit physique ou bien verbale, les artistes parlent de ce qu’ils connaissent le mieux : la difficulté de la vie dans la rue, la corruption ou encore le racisme- des sujets qu’ils traitent avec un rythme dansant, sans doute pour mieux faire passer leur message. Celui-ci est d’autant plus écouté que beaucoup s’identifient dans les paroles. Le reggaeton est alors la voix d’une société réprimée, mais aujourd’hui il s’étend partout dans le monde car celle-ci est désormais entendue.
Le reggaeton s’est ainsi beaucoup développé au cours de ses trente années d’existence mais il garde tout de même un style bien marqué. Que l’on aime ou que l’on déteste, force est de constater que ce genre musical est en train de marquer le monde de son empreinte.
Pour vous imprégner de ce style de musique, on vous laisse avec notre playlist El Reggaeton :
Enjoy & Stay Tuned.
Ibonia Ramelina