Retour sur nos albums préférés de l'année 2020
En ce début d'année 2021, Start It va te faire découvrir les albums qui ont le plus marqué notre année 2020. Une année qui a pourtant été un peu spéciale et nous a tous plus ou moins touchés mais qui, musicalement, a su nous gâter.
Dix ans après la sortie de Man On the Moon II, Kid Cudi surprend ses fans en cette fin d’année 2020 avec la sortie de Man On The Moon III : The Chosen. Cet été, l’artiste avait laissé supposer la sortie de ce troisième volet dans son feat avec Eminem “The Adventures of the Moon Man & Slim Shady” dans lequel il annonce “The trilogy continues”. Dans cet album, le rappeur régale sa communauté avec 18 titres parmi lesquels nous retrouvons Pop Smoke, Skepta ou encore Trippie Redd qui ont, eux aussi marqué le rap game en 2020. Plus précisément, l’album est composé de 4 actes dans lesquels Kid Cudi manie avec talent différents genres musicaux tels que la pop, le rap ou la trap. Fidèle à lui-même dans cet album, nous pouvons reconnaître cette énergie toute particulière de l’artiste avec son style quelque peu mystique et lunaire. Comme toujours, Kid Cudi utilise la musique comme thérapie afin de se libérer de ses démons et de ses pensées obscures. Cependant, l’album se clôture sur une note positive avec le titre “Lord I Know” dans lequel l’artiste semble renaître de ses cendres et avoir retrouvé le goût de vivre comme l’indiquent les paroles suivantes “Every day’s a blessing”. Si habituellement vous aimez l’univers de Kid Cudi, vous ne serez pas déçus par son dernier album, et si vous souhaitez voyager sur la lune le temps d’une heure, ce projet est également fait pour vous.
Mélissa
Kid Cudi
man on the moon iii : the chosen
Impossible de ne pas évoquer l’album qui clôture le mieux l’année 2020, ne serait-ce que par l’attente qu’il a suscitée. Playboi Carti nous livre enfin, le 25 décembre 2020, Whole Lotta Red. Un album longuement teasé sur les réseaux sociaux et grandement attendu par les fans, qui, après la sortie du single “@ Meh” en avril dernier, avaient retrouvé espoir de voir un jour l’album sortir. Kanye West comme co-producteur, Kid Cudi et Future en featurings : Playboi Carti s’est entouré des plus grands pour enfin boucler son deuxième album studio. Bien que WLR ne fasse pas l’unanimité, il est difficile de s’étonner des allures punk, vampirique, rien qu’à en voir la couverture et le titre “Vamp Anthem”, et expérimentale de l’album lorsqu’on suit de près le personnage de Playboi Carti. L’artiste fait une proposition musicale différente, surprenante pour les fans car probablement considérée comme trop éloignée de celle présentée dans son précédent album, Die Lit, sorti en 2018. Mais Carti a pensé aux plus nostalgiques, en plaçant des titres comme “New N3on”, produit par Maaly Raw, ou encore “Place”, avec cette fois Pi’erre Bourne à la prod, de quoi rassurer en prouvant que le Old Carti n’a pas totalement disparu, mais ne se cantonne pas à ce qu’il maîtrise déjà. Playboi Carti est définitivement l’outsider, que peut-être seuls quelques auditeurs comprendront, mais qu’il ne faudrait surtout pas condamner pour ne pas être resté dans sa zone de confort. Le meilleur conseil pour l’écouter : se défaire de tout a priori sur Playboi Carti. Il est important de se souvenir qu’initialement, un artiste créé un album en prenant la direction qui lui ressemble, et non pas celle que le public attend qu’il prenne. Bon ou mauvais, Whole Lotta Red peut au moins se targuer d’avoir été l’un des drops d’album les plus attendus de l’année 2020, et l’artiste semble laisser sous-entendre qu’une version deluxe de l’album sera éditée par la suite.
Mathilde
Playboi Carti
Whole lotta red
AIROD entame 2020 avec un album incroyablement intense. Ce talent techno émergent a annoncé son premier album Burn Injury en Janvier 2020 avec le label français Molekül. Si vous avez suivi le côté plus underground de la techno, vous avez sûrement entendu sa musique ou vu son nom sur des gros line-ups. C’est non seulement son premier album, mais aussi le premier album à être publié sous sa marque. Avec le soutien d’Amelie Lens, Perc, Dax J et bien d’autres, son album arrive à point nommé. Adoubé par des grandes pointures, les tracks de cet album ont été jouées d’innombrables fois dans des livestreams cette année et seront repris dans les clubs et les soirées à coup sûr. Originaire de Paris, Dario Brkic aka AIROD fait partie des fers de lance de la nouvelle génération techno française. Il a forgé sa propre ligne de techno, à la fois sombre, musclée et inlassablement corrosive. L’album est une sorte d’introspection dans la vie d’un homme. Avec une atmosphère sombre et mélancolique, chaque morceau reflète une étape importante dans l’évolution d’une personne et symbolise différents processus de la vie tels que l’apprentissage, la déception, le péché. L’atmosphère de l’album est assez noire, on y retrouve le son des flammes ou des voix froides. “He Tried To Survive” démarre avec un morceau piège nostalgique aux sonorités douces et aux leads obsédants avant que “Cant Fuck With Rave” vienne frapper un grand coup avec des kicks puissants. L’album est plein de mélodies entraînantes et vibrantes. Les sons sont percutants et oscillent entre des sonorités acid et groove, symboles du renouveau de la techno en 2020. On s’éloigne des sonorités old school et AIROD pose ici les bases de son identité artistique de la meilleure des manières. AIROD conclut cet album en trouvant la paix dans un monde finalement imaginaire qu’il définit comme “Purple Paradise” – un morceau optimiste, apaisant, aux sonorités futuristes sur un rythme breakbeat, qui complète ce voyage sonore puissant mais enivrant.
Thomas V
AIROD
Burn Injury
La fuite de son album quelques semaines avant sa sortie officielle n’a pas empêché Dua Lipa de rebondir et d’offrir de quoi égayer l’année 2020. Avec son deuxième album Future Nostalgia, l’artiste britannique se dévoile dans un style original aux sonorités pop, funk et disco qui n’est pas sans rappeler celui des années 80. En tête d’affiche, le titre “Don’t Start Now” accède à la deuxième place du Billboard Hot 100 aux États-Unis et dépasse le milliard de streams sur Spotify. A ne pas négliger pour autant les morceaux “Physical”, “Break My Heart” et “Levitating” qui ont eux aussi accompagné 2020. Parmi plus de soixante titres enregistrés pour l’album, seuls onze auront leur place dans la version finale. Aucun d’entre eux ne comporte de featuring hormis “Fever” avec Angèle et “Levitating” avec DaBaby, qui ne figurent toutefois pas aux éditions originales. Malgré tout, on retrouve à l’écriture des noms connus tels que Tove lo sur le titre “Cool” ou encore Julia Michaels pour “Pretty Please”. Sur cet album, Dua Lipa aborde entre autres les thèmes de la rupture, du féminisme et des relations amoureuses. L’artiste a fait appel à des instrumentales moins électroniques que pour son premier album, afin de privilégier des performances live avec de véritables musiciens. Après avoir conquis 2020, Dua Lipa ne compte pas s’arrêter là et prévoit pour septembre 2021 un Future Nostalia Tour.
Eva
Dua Lipa
Future nostalgia
Avez-vous un souvenir marquant de vos 23 ans ? Le rappeur Gianni, lui, fait un bilan rempli de mélancolie de son presque quart de siècle sur sa mixtape XXIII : Bilan de vie. Après s’être fait remarquer avec ses précédents projets D.D.M, D.D.M 2 et Géhenne, le rappeur du 93 n’en finit plus de grimper les échelons pour s’imposer petit à petit comme le futur gratin du rap français. Et cette mixtape XXIII : Bilan de vie le confirme. En termes de popularité déjà, avec un excellent featuring avec le rappeur de Houston Don Toliver, signé sur le label de Travis Scott, Cactus Jack. Et surtout, en termes de qualité. Le projet est une splendide plongée dans un univers mélancolique, dans lequel Gianni nous explique et nous décrit au mieux la vie de quartier dans ce qu’elle peut avoir de plus morose. Ici, pas d’artifices ni de surenchères. Seulement une réalité qui sonne comme un constat de quelques années, adoucie par quelques notes autotunées. La plume de Gianni a ce quelque chose d’imagé, complexe dans sa simplicité, réussissant à nous toucher en plein cœur. Et ce, tout le long des 12 titres d’une extrême cohérence composant le projet. Nous pouvons également souligner la qualité des prods de cette mixtape, sur lesquelles Gianni nous dévoile des mélodies encore plus poussées et maîtrisées que sur les projets précédents. Si 2020 était l’année du « Bilan », on espère pour 2021 la « confirmation » du statut de Gianni comme un gros du rap français. Quoi qu’il en soit, la qualité est là, et c’est finalement le plus important.
Rémi
Gianni
XXIII : Bilan de vie
À l’aube d’une pandémie qui a complètement changé 2020, le rappeur Laylow a peut-être délivré le 28 février 2020 l’un des projets les plus ambitieux de l’année en termes de réalisation : TRINITY. Pour cela, il a eu besoin d’une direction artistique efficace autour d’un parallèle entre sa vie et la trilogie Matrix, de bangers et de collaborations de qualité. S’il a su s’entourer de vrais hit makers comme Alpha Wann, Dioscures, Jok’air, Wit. ou encore Lomepal, ils ne sont pas les seuls éléments clés du projet. L’album est découpé en plusieurs actes grâce aux interludes, comme si Laylow tenait à nous faire passer par une multitude d’émotions au cours de l’écoute de ses 22 morceaux. Une intention ambitieuse qui nécessite plusieurs écoutes pour apprécier et saisir l’ensemble du travail fourni dans cet album. Cependant, c’est une intention qui a fonctionné et qui place désormais le projet parmi les plus réussis de l’année. Si personne n’attendait vraiment ce premier album du rappeur, il est maintenant certain que la suite de sa discographie sera observée de très près.
Augustin
Laylow
Trinity
2020 marque l’apogée d’un tournant pour le rap italien, dont Sfera Ebbasta se fait le porte-parole à l’international. Par cet album, Famoso, Sfera semble annoncer que les Giovani Re, jeunes rois (du titre éponyme) du rap sont aujourd’hui italiens. Le jeune rappeur de Lombardie revient deux ans après Rockstar avec un style encore plus affirmé et singulier, reprenant avec intelligence les atouts de la culture italienne baroque comme les couleurs vives et les dorures. La carrière et les textes de Sfera sont auréolés par le désir de revanche sociale et de célébrité. Une soif de gloire totalement assumée qu’on retrouve aussi bien dans le titre “Famoso” que dans la cover de l’album où Sfera apparaît en Franck Sinatra. Si Ebbasta était déjà connu de la scène française pour ses feats avec Lacrim et SCH il impressionne d’autant plus en nous proposant des titres avec des stars du rap US, comme “Abracadabra” avec Future et “Macarena” avec Offset, des piliers du reggaeton comme J Balvin dans “Baby” ou encore des DJs cultes comme Steve Aoki. Dans cet album innovant, il n’oublie pas totalement ses classiques en s’associant à travers Tik Tok à Marracash et Gué Pequeno, deux figures du rap old school italien, membres de l’ancien collectif Dogo Gang. Enfin, au-delà des bangers Sfera nous offre également des sons plus introspectifs comme “Hollywood”, mais surtout “Bottiglie Privè”, aux accents mélancoliques nous rappelant les premiers titres de Laura Pausini ou encore, plus récemment, de Mahmood.
Eva
Sfera Ebbasta
Famoso
Cette année, aussi triste a-t-elle pu être, nous a tout de même procuré des moments de joie. C’est ce que nous a offert Claire Faravarjoo le 14 février dernier en dévoilant son premier album Nightclub. Depuis la sortie de son premier EP Minuit en octobre 2017, tout s’enchaîne pour la jeune strasbourgeoise : finaliste du Prix Ricard SA Live 2018, sélection Inouïs du Printemps de Bourges 2018, Sélection Tremplin Décibulles 2018, sélection Pic d’Or 2018, et bien d’autres encore. Une succession de sélections et de prix qui en disent donc long sur cette artiste qui méritait d’être suivie de plus près. L’annonce de son premier album fût alors la cerise sur le gâteau. Et pas des moindres puisque Claire Faravarjoo nous dévoile une invitation à faire la fête sous couverture de titres colorés aux influences french pop et disco. Ses 12 titres abordent des sujets quotidiens que l’on a tous vécus et que l’on vivra encore : des histoires d’amour (« Tu sais me manquer » ; « Rodéo » ; « Amour de vacances »), l’envie irrémédiable de faire la fête (« Ivresse »), puis le verre de trop (« Tequila »), mais aussi des ruptures (« Mon ex ») et des échecs personnels. Et c’est seule dans l’intimité de sa chambre que Claire a concocté cet album qui se veut être une véritable histoire. Pas étonnant donc que son dernier single « Rodéo » ait été récompensé « Découverte francophone pour les médias publics francophones » cette année. En bref, Nightclub, c’est beaucoup de couleurs, une ode aux épopées nocturnes, des cocktails à n’en plus finir, des pas de danse effrénés, et surtout beaucoup d’amour (pas étonnant donc qu’il soit sorti le jour de la Saint Valentin !).
Mélina
Claire Faravarjoo
Nightclub
Infinit’, notre rappeur préféré du Sud-Est, a sorti son premier album Ma vie est un film II le 27 Mars 2020, sept ans après son projet Ma vie est un film, et c’est aussi percutant que technique, aussi planant que brutal. L’artiste de D’en bas fondation et de Don dada a un style rapologique inspiré des banlieues new-yorkaises, mais aussi de rappeurs français comme Dany Dan, Nubi ou encore Veust, son parrain musical que l’on retrouve sur le projet. C’est donc à travers un album où la palette stylistique du rappeur a décuplé, que nous découvrons une nouvelle facette d’Infinit’ qui ne fait qu’exceller. Infinit’ s’amuse sur les prods avec l’assurance de Kim Jong-un, la fermeté de Vladimir et la dextérité de Mike Horn. Le premier titre de l’EP, référence à son label D’en bas nous offre une musique où Infinit’ écrit comme Guy de Maupassant, il lui faut de l’argent. Le refrain, aussi surprenant qu’envoûtant, donne une nouvelle dimension au rappeur qui maîtrise désormais l’exercice difficile du chant et offre un contraste intéressant à sa musique. On retrouve sur cet album le morceau “Programme” qui a fait l’unanimité auprès de sa communauté tant la technique, l’énergie et les rimes du Niçois sont éblouissantes. Comment parler de MVEUF2 sans parler de “Cigarette 2 haine”, qui est tout simplement une leçon de rap qui fait du bien à cette musique ? Le feat avec Alpha Wann clippé a ravivé les yeux et les oreilles de chacun d’entre nous. Vous l’avez compris, Infinit’ expose l’étendue de son talent sur cet album, ou plutôt de ses talents qu’il met en lumière en 14 titres, à travers questionnement, détermination et démonstration dans un monde où nous ne sommes qu’infiniment petit dans l’infiniment grand.
Dimitri
Infinit'
Ma vie est un film ii
Le mois de Mars a peut-être débuté avec un confinement mais n’a pas été un frein pour l’artiste The Weeknd qui a maintenu la sortie de son quatrième album After Hours. Pour celles et ceux qui suivent The Weeknd, l’album a su marquer les esprits avec un disque surprenant. En effet, le côté artistique du disque a suscité la curiosité des internautes. En plus de la couverture représentée par un visage abîmé, l’album évolue au fil des musiques. Celui-ci est représenté par des titres qui se suivent comme une histoire décrivant plusieurs émotions. Abel Tesfaye a cherché à captiver son public par le biais de plusieurs épisodes en réinventant ses morceaux dans une ambiance cinématographique violente. L’artiste canadien nous a cuisiné des titres plus travaillés et personnels afin d’en connaître davantage sur celui-ci ainsi que ses différentes facettes à l’aide de vidéo clips, en plus des morceaux inspirés des années 1980. Vous l’aurez bien compris, contrairement aux albums précédents The Weeknd n’a pas voulu faire danser son public mais a préféré le plonger dans une histoire bien plus profonde.
Marie
The Weeknd
After Hours
Au milieu d’une année 2020 chargée en sortie de projets attendus par le public, le rappeur new-yorkais Nas a dévoilé son 12ème album King’s Disease. Un vrai régal pour les fans de classique du rap, ce projet arrive près de 25 ans après la pièce maîtresse de sa discographie Illmatic, et nous montre à quel point Nas est toujours aussi percutant. En effet King’s Disease se veut pointu mais très agréable à écouter, avec 13 titres pour 38 minutes, nous permettant de nous approprier facilement l’enchaînement des sons et des ambiances variant d’instrumentales boom-bap et vaporeuses à des sons plus traps et actuels. Dans cet album, Nas nous propose un contenu de qualité et varié, qui colle à son identité mais aussi en collaborant avec d’autres artistes tels que Don Toliver, Anderson Paak, Lil Durk ou encore A$AP Ferg. Bref, cet album est complet et ne manque de rien mais c’est aussi parce que Nas ne fait rien au hasard : il a fait appel à Hit-Boy (qui a déjà participé aux productions de “Sicko Mode” de Travis Scott , “Clique” de Kanye West et même “1Train” de A$AP Rocky pour la production de l’album) et c’est réussi ! Le 24 août, trois jours après sa sortie, l’album s’est même retrouvé à la 5ème place du Billboard 200 et c’est amplement mérité ! En ce qui me concerne, cet album a ensoleillé la fin de mon été, j’ai pu l’écouter en toute circonstances. Que vous soyez fan de longues dates ou simplement curieux, je ne pourrais que vous recommander d’écouter King’s Disease.
Benjamin
Nas
King's disease
Après avoir sorti son EP She is coming en 2019, c’est le 27 novembre 2020 que Miley Cyrus nous a surpris avec son dernier album Plastic Hearts. Inspiré du rock et du pop-rock des années 80 et 90, cet album semble être un mélange de tous les styles musicaux de chacun de ses précédents albums. Mais ce dernier semble réellement lui correspondre et montrer des facettes de sa personnalité que nous ne connaissions pas. Elle dit s’être trouvée dans celui-ci et laisse paraître ses faiblesses, tout comme ses forces. Dès cet été, elle a posé les bases en s’affirmant avec la sortie de “Midnight Sky”, avec notamment des sonorités orientées années 80, très rock. A travers ses paroles, elle prouve qu’elle est une femme libre et indépendante, qui n’a besoin de personne. Dans son feat avec Dua Lipa, “Prisoner”, elle met en avant son énergie pop rock que l’on retrouve dans ses autres feats avec des artistes légendaires comme Billy Idol, Stevie Nicks et Joan Jett, pionnière du rock féminin. Dans l’édition numérique de son album, on retrouve également ses récentes reprises “Heart of Glass” de Blondie, “Zombie” des Cranberries ainsi que “Edge of Midnight”, un mashup de “Midnight Sky” et “Edge of Seventeen” de Stevie Nicks. Miley Cyrus a longtemps été à la recherche du parfait équilibre entre la rock attitude et les sonorités pop tout au long de sa carrière. Dans Plastic Hearts, elle semble enfin avoir trouvé un registre qui lui appartient : c’est l’album que Miley avait en elle depuis le début et qu’elle a fait mûrir au fil des années, un équilibre confortable entre son univers rock et ses bases pop.
Mathilda
Miley Cyrus
Plastic hearts
Malgré un contexte particulier aux vues des évènements que l’on connaît tous, 2020 a été une année plutôt prolifique en rap français avec certains projets très intéressants, notamment celui de l’artiste le plus streamé du continent africain : Soolking. En effet, le 20 mars 2020, en plein début de confinement le deuxième album solo de Soolking intitulé Vintage est dévoilé et il passe presque inaperçu au moment de sa sortie car le climat n’était pas forcément à la musique à ce moment-là. Pour moi, cet album est très abouti et il permet de se rendre compte de la grande polyvalence de l’artiste avec des sons très mélodieux, des sons dansants ou encore des sons très rappés. En bref, un excellent équilibre et une maîtrise de presque tous les registres qui est assez impressionnante. Par ailleurs, si l’on regarde les feats, on remarque que Soolking a réuni un nombre conséquent d’artistes avec notamment Dadju, SCH, Jul, Heuss l’Enfoiré, Gambi, 13 Block ou encore le prince du Raï en la personne de Cheb Mami. De ce fait, l’album est un vrai régal et il s’écoute très facilement avec une tracklist bien contrastée entre featurings et sons solos. Pour ma part, si je devais faire un top de mes sons préférés, je pense que les sons “Marbella”, “Marilyne” (en feat avec SCH) et “Business” sont très représentatifs de cet album et sont très réussis. Pour terminer, il est aussi important de rappeler qu’une réédition de cet album est sortie le 16 septembre 2020 avec encore d’autres feats tels que Hamza, Sofiane ou encore Zed. Enfin, je pense que cet album mérite largement le détour, notamment pour sa grande variété en termes de sons ainsi que pour ses featurings qui sont inédits mais presque naturels aux vues de la polyvalence de Soolking.
Paul
Soolking
Vintage
Sorti en septembre dernier, LMF aka La Menace Fantôme a fait le bruit d’un séisme sur le terrain du rap français. Après Projet Blue Beam, EP dévoilé en 2018, Freeze Corleone a décidé que dans ce projet, il allait faire intervenir des gros noms du rap français comme Alpha Wann, Stavo de 13 Block, Le Roi Hennok, Ashe 22, Despo Rutti et Alpha 5.20. On peut alors dire que cet album a été réalisé en « Ekip », qui est sûrement le mot le plus répété dans le projet, qui pourrait même rendre l’écoute étrange pour une personne ne connaissant pas le personnage. Mais cela ne répond pas à la question « Pourquoi est-il le meilleur album de 2020 ? ». D’un part, on va pouvoir retrouver le Freeze Corleone sombre avec des instrus toujours autant explosives. En effet, lorsqu’on écoute la qualité de cet album et en tant que pionnier de la drill française, Freeze Corleone n’oublie de faire référence aux anciens du rap français en utilisant ses fameux « S/o » pour parler de la Black Mafia ou bien d’Oxmo Puccino. Mais ce n’est pas tout car tout y passe : on va aller des jeux-vidéo en passant par les animés. Comme premier album, on peut dire que c’est un franc succès et ce n’est pas prêt de s’arrêter pour un rappeur qui sait comment fédérer un public et cristalliser un nouveau style, en oubliant le basique couplet-refrain et en y ajoutant son propre ADN. Malgré toutes les polémiques et les discussions autour de cet album, particulièrement sur certaines lyrics jugées antisémites, on peut dire que pour un premier album a su trouver son public aux vues des différents chiffres de ventes et streams qu’il a atteint dès les premières semaines de sa sortie.
Louis
Freeze Corleone
LMF
Denise est une artiste, auteure-compositrice et interprète malgache, originaire du nord de Tamatave. Gagnante en 2014 du concours « Island Africa Talent » organisé par Universal Music Group, un projet était alors attendu par la suite de sa part. Cela venait à se préciser car courant 2019, elle commence à sortir différents titres devenus des hits comme « Jalousie », « Efa Niova » ou encore « Karan-Jegny ». La consécration est arrivée en fin d’année avec la sortie, le 11 décembre 2020, de son tout premier album intitulé Tsara Joro. Formule pour signifier une bénédiction en malgache, ce titre s’accorde avec ce que l’artiste veut transmettre à travers les treize morceaux qui composent l’album. En effet, ce dernier est un voyage en immersion dans son univers où elle y raconte sa vie, de son enfance à sa vie d’adulte. Elle tenait alors dans sa musique à rendre hommage à sa famille, à ses aînés, qui l’ont accompagnée jusque-là. « Tsara Joro », qui fait également office d’intro pour l’album, donne des frissons dès la première écoute en venant scander l’afroféminisme, en plus du respect des aînés, représentant par la même un avant-goût de ce qui s’en suit : une ode à la splendeur de la femme en général. Référencée entre R&B et soul, Denise ne se limite pourtant pas qu’à ces deux genres pour son album, car des sonorités trap et techno peuvent, entre autres, également être appréciées sur des titres comme « Money » ou « All Eyes on Me ». Cette recherche dans la diversité musicale coïncide avec le travail de longue haleine – près de deux ans selon la chanteuse – pour cet album qui, bien que très personnel, veut que chacun y trouve son compte. Il se conclut avec le titre « Tsara Tsara » en featuring avec le roi du salegy Jaojoby, une autre reconnaissance en somme.
Ibonia
Denise
Tsara joro
Parmi les albums qui ont marqué 2020, nous pouvons retenir l’album No future de Wit. sorti au mois de juillet. Dans cet album « innovant » composé de 11 titres, Wit. prouve encore une fois son talent et sa volonté de livrer un rap différent. A l’image de la cover, Wit. nous emmène dans un nouvel univers travaillé méticuleusement. Nous retrouvons Wit. au premier plan de la cover, le visage défiguré et avec un air menaçant sur un fond complètement noir. En effet, après l’album Néo, c’est une tout autre couleur musicale qui est présente sur No future. Avec des sonorités à la fois sombres et nouvelles, Wit. nous plonge dans un espace-temps incertain et mystérieux. Avec une écriture travaillée sur des mélodies venant d’ailleurs, Wit. n’en finit plus de nous montrer son talent. Bref, cet album est un réel coup de cœur de l’année 2020, alors n’hésitez pas à vous replonger dedans ou d’aller le découvrir si vous ne l’avez encore jamais écouté !
Quentin
Wit.
No future
Membre du groupe Les Gars Laxistes, Népal a su imposer sa plume et son style à travers les projets 444 et 445Nuits qui ont fait naître quelques classiques comme le morceau “Rien de spécial”. Le 10 janvier 2020, l’album post-mortem Adios Bahamas du regretté Népal voyait le jour et marquait le début d’une année riche en proposition artistique. Ce nouvel opus porte sur lui une symbolique forte, celle du premier et dernier album de l’artiste. Le rappeur originaire de Paris nous livre un projet très optimiste qui aborde des thèmes tel que « l’ennui bénéfique », la spiritualité, le retour à des valeurs simples ou encore l’idée de faire de sa différence un atout. Les instrus de l’album donnent à chacun des titres une identité marquée tout en assurant une cohérence globale entre mélodie et mélancolie. Les collaborations apportent une réelle valeur ajoutée à l’univers du projet. On retrouve des artistes bien connus de la scène rap comme Nekfeu et Doums, et d’autres moins populaires mais tout aussi talentueux comme Sheldon qui se démarque grâce à sa voix et son flow. Cette recette unique nous transmet au fil des titres de l’émotion et un regard neuf sur soi-même et sur le monde qui nous entoure. Népal nous offre en conclusion de carrière une œuvre forte, pleine de musicalité et de messages optimistes. Peu importe si vous l’écoutez pour son ambiance, ses paroles ou ses idées, Adios Bahamas saura vous toucher.
Thomas Q
Népal
Adios bahamas
En août dernier sortait Enna, le deuxième album du rappeur PLK. Enna seconde son album Polak sorti en 2018 et sa mixtape Mental, certifiée disque de platine après 10 mois d’exploitation. Le titre du projet, Enna, résulte de la fusion des prénoms de son frère et de sa sœur, Enzo et Lena, présents sur la pochette. En février 2015, PLK avait d’ailleurs déjà sorti un morceau du même nom, sur le projet Peur de me tromper. Sous licence chez Panenka Music, Enna est aussi le nom du label qui produit PLK. Dévoilé le 28 août, l’album s’est écoulé à 34 739 exemplaires en une semaine et devient disque d’or seulement 14 jours après sa sortie, alors qu’il était à plus de 19 000 ventes en seulement trois jours. Avec ce score, il signe ainsi la meilleure première semaine de sa carrière puisque son premier album Polak s’était écoulé à un peu plus de 12 000 ventes. L’album est composé de 18 morceaux, dont 4 feats très prometteurs avec : Niska, Hamza, Rim’k ou encore Heuss l’Enfoiré. On retrouve donc Niska dès le second morceau, “On sait jamais”, dont la mélodie du morceau est guidée par une flûte qui enchante l’auditeur couplée aux cuts et drumbass, Heuss l’Enfoiré apporte ensuite sa touche de saxophone dans “Chandon et Moët”. PLK a laissé libre court à Rim’K, qui offre même un couplet clin d’oeil à son titre “Pour ceux”. Pour finir Hamza est présent sur “Pilote”, avant-dernier morceau de l’opus, et ce titre est certainement le plus pertinent, au rythme endiablé, puisque complètement assimilé à l’ambiance festive de Enna. Un sans-faute, donc, et une belle revanche sur quelques détracteurs qui voyaient difficilement la pertinence de certains noms dans cet album tant attendu puisqu’en effet, à seulement 23 ans, le rappeur français semble devenir une véritable star nationale. Enna reflète assez bien les différents traits de la personnalité de PLK : le bad-boy lover, le petit-fils sensible ou le rappeur teinté d’ego-trip. Il y évoque son enfance, sa famille, son évolution, le tout en s’attaquant à la trap, au boom bap, à la zumba et à la drill, avec une aisance déconcertante. Seul regret : des promesses autour de la direction artistique qui s’évaporent à la première écoute… Cette espèce de course-poursuite dans un monde futuriste, qui présentait l’album via son trailer, a complètement disparu du projet. S’il s’avère cohérent et plaisant, Enna aurait peut-être mérité quelques interludes, intro ou outro scénarisées, pour réellement immerger au cœur de l’univers personnel de PLK. Jusque-là, l’introspection présentée est restée en surface. Dans l’attente d’éventuels clips, pouvant prolonger cette direction artistique, qui s’avérait prometteuse.
Lilian