Nous en retrouvons dans de nombreux projets actuellement : des voix métalliques, robotiques et des clips futuristes. Ils se sont peu à peu imposés dans le monde du rap et certains évoquent un « rap digital » en parlant de ces projets. En réalité, il n’y a pas de juste définition de cette expression, qui reste très récente. C’est pourquoi nous allons tenter de vous expliquer en quoi il consiste… Bien entendu, chacun a sa propre définition du rap digital mais nous allons tenter de vous livrer notre vision à travers cet article.
D’une manière générale, le rap digital est comme son nom l’indique un courant du rap qui se veut avant-gardiste et qui se distingue par ses ambiances et ses sonorités. En passant par la production aux nombreux effets, aux sonorités électroniques, et par les voix trafiquées des rappeurs, il pourrait s’apparenter au rap de demain.
En France, des rappeurs comme Laylow, représentent ce mouvement. Si vous ne le connaissez pas, Laylow est un rappeur toulousain, récemment mis sur le devant de la scène après avoir sorti son album « Trinity » qui a été très bien reçu par le public. C’est aussi grâce à lui qu’on parle de rap digital aujourd’hui puisque lui-même utilise l’expression, (son label s’intitulant Digital Mundo, sa chaine youtube, Digital TV).
D’abord, l’album « Trinity » de Laylow est inspiré de la trilogie Matrix, film qui représente lui-même l’arrivée des effets spéciaux au cinéma. Les sonorités utilisées correspondent bien à ses influences. Mais surtout, les productions se distinguent particulièrement aux sonorités utilisées, toujours avec de nombreux effets. Pareil pour la voix, Laylow joue avec de nombreux effets qui peuvent rendre sa voix plus mélancolique par exemple sur le titre « Million Flowerz ».
Paralellement, les clips de Laylow ou Wit. (qui font partie du collectif TBMA) sont très travaillés et sont fidèles à leur musique. Ils sont constitués de nombreux effets spéciaux et sont très bien réalisés. En effet, le rap digital passe aussi par l’image..
Par ailleurs, il n’est pas rare que Laylow contribue à la réalisation de ses clips ou de ceux de Wit.. Il exprime aussi son rapport à la technologie dans une interview donnée à Konbini techno, qu’on vous invite à regarder !
Dans cette interview, Laylow montre qu’il est réellement attiré par la technologie, à la création audiovisuelle, c’est pourquoi il nous parle de logiciels qu’il a pu apprendre à utiliser pour faire du montage et marquer peu à peu son identité à travers l’écran. Pour lui être digital, c’est aussi le fait de s’auto-former, c’est-à-dire d’apprendre par soi-même grâce à la technologie, grâce aux logiciels, aux tutoriels..
Mais, le rap digital c’est aussi laisser de la place à l’expérimentation. Quand un artiste crée des morceaux, il y a tout un processus de création. Les projets expérimentaux sont souvent très riches musicalement puisqu’ils permettent aux artistes de tenter de nouvelles choses et de s’essayer à de nouvelles sonorités. Par exemple, vous pouvez retrouver vos rappeurs préférés sur les tapes respectives de beatmakers comme Ikaz boi avec la série “Brutal“ ou encore Freaky – “DPLA“..
Moins connu que Laylow mais pas moins talentueux, le rappeur montpelliérain Wit., qui fait parti de l’entourage de Laylow et signé sur Digital Mundo a sorti un Ep intitulé « Sirius », très expérimental, et qui reflète parfaitement le sujet.
Le rappeur montpelliérain est lui aussi dans la même approche avant gardiste quand aux effets de voix, comparables à ceux de Laylow. Mais c’est aussi un perfectionniste de l’image et la vidéo. Dans son clip « Non stop », il utilise un effet de 3D sur des objets qui les rendent plus présents dans la vidéo et en mettant en scène un univers ou la technologie domine.
Finalement le rap digital, c’est un mélange de sonorités et d’images combinées avec une bonne suite d’effet. Mais c’est aussi un processus de création, un univers qu’on travaille. Si aujourd’hui Laylow est le représentant de ce genre, nous ne tarderons pas à voir d’autres rappeurs se l’approprier à leur tour pour être à la page.
Enjoy & Stay Tuned.
Quentin RIBON