Start It

népal 1

Népal, un rappeur pas comme les autres.

Lorsque l’on parle de rappeurs partis trop tôt, on mentionne malheureusement souvent le nom de Népal. De son vrai nom Clément Enzo Florian Di Fiore, Népal est né le 12 octobre 1990 à Paris. Malgré sa courte carrière (2 albums sortis sur les plateformes), il aura su marquer les esprits de son empreinte très particulière et reste encore aujourd’hui un artiste important dans le paysage du rap Français qui laisse un fort héritage derrière lui. Revenons sur sa carrière.

Un début de carrière en équipe.

En 2009, Népal se lance dans la musique et cofonde le collectif 75ème session, qui regroupe des artiste du milieu rap underground comme que des rappeurs, des beatmakers ou des vidéastes avec des artistes à succès tels que Nekfeu, Lomepal ou Sheldon. Aujourd’hui, ce collectif est l’un si ce n’est le plus influent dans le milieu du hip hop et permet à certains artistes de décoller vers une belle carrière. Népal reste cependant dans l’ombre et ne fait qu’une apparition en inaugurant la série de freestyles anonymes nommée John Doe en référence au faux nom utilisé par des plaignants voulant garder leur nom secret. On y retrouvera notamment des futures têtes montantes tels que Vald et Georgio.

Il fonde au même moment le duo 2Fingz avec son ami d’enfance Doums, avec lequel il sort 2 mixtapes, une du titre éponyme du nom du groupe en 2011 et La Folie des Glandeurs en 2013 qui vont leur permettre d’émerger sur la scène du rap francophone.

2fingz

2014 : début de carrière solo.

Népal ne commence réellement sa carrière solo qu’en 2014 avec son premier EP 16 par 16, qui comme ses autres futurs projets est rempli de maturité, abordant l’importance des relations mais aussi l’envie de réussir et de sortir de la routine, le tout sur des instrumentales boombap. Pour les curieux, petit coup de cœur sur la track 0 à 100 pour son côté avant-gardiste sur le choix de l’instrumentale et les placements, un régal. Rendez-vous sur Soundcloud pour l’écouter.

Deux ans plus tard, KLM revient avec un nouvel EP de 7 morceaux, 444 Nuits, lui aussi disponible uniquement sur Soundcloud. Cet EP confirme le potentiel de Népal car il nous plonge dans son univers dès la première écoute. Il se diversifie également sur le choix des prods, notamment avec son chef-d’œuvre Rien d’Spécial, dans lequel il raconte son quotidien dans lequel il ne se passe… pas grand-chose. En effet, son train de vie n’a pas vraiment changé depuis 0 à 100 : « demain ça fait rien d’spécial, et ça sert à rien d’faire style ». Malgré tout, Népal conserve son côté introspectif et chaleureux.

Népal, Rien d’Spécial

En 2019, après ses apparitions furtives sur des projets de Nekfeu et Lomepal, il revient avec 2016 – 2018, qu’il décide cette fois de sortir sur les plateformes. Cette compilation regroupe des morceaux écrits entre ces deux dates. On y retrouve des titres déjà connus comme Rien d’Spécial ou Skyclub (avec un changement d’instrumentales). le projet est aujourd’hui disque d’or, un succès largement mérité. Les textes sont plus engagés, et prennent une direction spirituelle et anti-capitaliste : KLM critique le matérialisme car selon lui le bonheur ne réside pas dans nos possession mais bien dans le fait d’accepter qui l’on est. 2016-2018 est donc un projet rempli de sagesse qui va permettre à Népal d’étendre son public.

2016-2018

Le 9 novembre 2019, cette ascension sera brutalement stoppée, le corps de Népal est retrouvé sans vie, chez lui. La nouvelle se répand rapidement et de nombreux hommages sont rendus au rappeur masqué, surtout provenant de la 75ème session et Doums, avec qui il a entretenus des liens forts tout au long de sa carrière. Sa famille lui rend elle aussi hommage en début 2020 en sortant Adios Bahamas, son dernier album, qui sortira finalement sous un format posthume. Il est introduit par Opening, dont le nom rappelle les génériques des animés, ces derniers ayant fortement influencé l’univers de Népal, et dont on retrouve des références tout au long du projet. L’album, rempli de sagesse, est une invitation à rentrer dans son univers. Les instrumentales sont extrêmement variées, ce qui nous donne l’impression que KLM peut poser sur tout et ne possède pas de réels défauts. Les featurings sont bien exploités, notamment par le fait qu’au-delà d’être des rappeurs, les invités sont des amis de longue date, comme par exemple Nekfeu ou Doums. L’album sera symboliquement certifié disque d’or, un bel accomplissement pour cet album complexe et rempli de références. Un dernier clip sortira pour lui rendre hommage avec la 75eme session pour Sundance. Le clip met en scène un personnage menant une vie simple incarné par Nekfeu, il promène son chien, va au travail et semble être heureux de la vie qu’il mène. On peut facilement faire le parallèle avec Népal, qui a toujours souhaité garder une vie simple, en dehors du système, car c’est cela, selon lui, la clé du bonheur.

Népal, Sundance

Malgré son départ prématuré, Népal laisse derrière lui un héritage, mais surtout une idéologie. Il a apporté une dimension anticapitaliste au rap, avec très peu de promo, une écriture profonde et surtout la critique de nos modes de vie actuels axés sur la surconsommation. Merci KLM.

Enjoy and stay tuned.

Léopold Girardot.

partager

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur print
Partager sur email
Vous aimerez aussi
Comment Sublime brise les codes de l’industrie musicale
Les effets de la musique sur les humains
La Pép’It de novembre : IPNDEGO